L'Espagne négocie avec El Qaïda : La filière de la mort

Le deal honteux a été révélé avec moult détails par la presse ibérique. Finalement, l'échange a eu lieu. Après 268 jours de détention, les deux humanitaires espagnols, membres de l'organisation Barcelona-Accio Solidaris, ont retrouvé la liberté en contrepartie du paiement de la rançon, estimée à  7 millions d'euros, et l élargissement du Mauritanien Omar le Sahraoui, de son vrai nom Omar Sid Ahmed Ould Hamma, condamné à  12 ans de prison pour sa participation à  cet enlèvement. Bien que démenti par le gouvernement espagnol, le deal honteux a été révélé avec moult détails par la presse ibérique et porte un sérieux coup à  la crédibilité de l'engagement de l'Europe dans la lutte contre le terrorisme international. Vérités en Afghanistan, erreur au Sahel ' La question est d'autant plus cruciale que la caution d'El Qaïda affecte le consensus européen mis à  mal par ce qui est représenté comme un «succès diplomatique» espagnol et la faillite de l'opération militaire franco-mauritanienne destinée à  sauver la vie de l'otage Michel Germaneau exécuté à  la fin du mois de juillet.Au cœur du Sahel, le marché de la mort s'instaure et brasse les euros du financement des activités terroristes  dans la région. Le chantage est l'usine de fabrique d'El Qaïda confortée dans son rôle criminel. Outre le mercenaire mauritanien, c'est par flots entiers que des terroristes ont  été libérés en échange des otages européens : au moins neuf terroristes, tous emprisonnés au Mali, selon El Pais, le cas du français Camatte “échangé”￾ en début d'année contre quatre combattants islamistes. Les capitales européennes font pression. Dans cette nouvelle entreprise, le revirement de la Mauritanie, acquise à  une ligne dure, et  le rôle- clé du Burkina Faso, qui a une nouvelle fois été au cœur des négociations avec AQMI, via son émissaire Moustafa Ould Liman Chafi, d'origine mauritanienne, posent avec acuité la question de la coopération régionale et la stratégie de lutte commune contre le terrorisme. De fait, l'avenir même du comité d'état-major, regroupant l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, est dangereusement compromis.