Algérie - Revue de Presse

L'Espagne monte en puissance


On attendait avec impatience cette équipe du Portugal car, franchement, n'a convaincu personne lors du premier tour.

Certes, les camarades de Christiano Ronaldo ont inscrit sept buts, mais c'était face à la Corée du Nord, qui a encaissé douze buts pour n'en rendre qu'un seul. Face à la Côte d'Ivoire et contre le Brésil, les attaquants lusitaniens sont restés muets. Et pourtant, les buteurs ne manquent pas, à savoir bien sûr Ronaldo, mais aussi Simao, Almeida, Danny et Liedson, le troisième Brésilien qui a opté pour la nationalité portugaise après Deco et Pepe. Techniquement d'un niveau très appréciable, le Portugal n'arrive pas à concrétiser ses ambitions sur le terrain. Et pour avoir des explications à cette pénurie offensive, il faut tourner son regard vers la tactique de base mise en place par Carlos Queiroz depuis qu'il est en fonction, c'est-à-dire après l'Euro 2008. Finaliste de l'Euro 2004, contre les Grecs, demi-finaliste de l'Euro 2008, le Portugal est toujours à la recherche de son premier titre.

Queiroz, confiant sans doute aux capacités hors normes de son capitaine Christiano Ronaldo, toujours capable d'un exploit il est vrai, a disposé son équipe en 4-1-4-1. Plus succinctement, devant les quatre défenseurs, il a placé le rude Pepe (stoppeur au Real Madrid) devant cette défense, une sorte de libero avancé jouant le rôle «d'essuie-glace». Et pourtant, conscient qu'il fallait tout de même aller attaquer la citadelle espagnole, il a titularisé deux buteurs, Simao et Almeida. Mais que pouvaient-ils faire sans ballon, devenu, comme c'était prévu, la propriété des hommes de Del Bosque. La star du Real, encore une fois, est passée à côté de ce grand rendez-vous où il devait, d'après ses dires, « marquer l'histoire de la Coupe du monde ». Raté sur toute la ligne. La preuve, s'il en faillait une, est que le football reste avant tout un sport collectif. Privé de la puissance offensive attendue, le Portugal n'a fait que subir la domination espagnole. Le verrou portugais a tenu bon une heure.

Les puristes craignaient même que les Espagnols, très offensifs, d'être victimes d'un contre. En fait, les Portugais doivent une fière chandelle à leur gardien Eduardo, auteur d'une douzaine de parades, mais il ne pouvait rien sur la seconde tentative de David Villa. La réaction des Lusitaniens dans le dernier quart prouve, à tout le moins, que la formation portugaise avait les moyens d'aller inquiéter son homologue espagnole. Lorsque les partenaires de Simao se sont décidés, il était trop tard, car la Roja, qui a économisé ses forces en faisant circuler le ballon, a bel et bien mérité sa qualification. Il reste que l'efficacité ibérique n'est pas en rapport avec le nombre d'attaques placées et le haut pourcentage de possession du ballon. Del Bosque a la conscience tranquille, et ce ne sont pas les critiques acerbes de son prédécesseur Aragonès qui risquent de le perturber. Car son équipe développe un excellent football - le plus collectif en tous cas - et a de fortes chances de passer l'écueil paraguayen et d'aller en demi-finale.

Dans l'autre match, le suspense a duré jusqu'au bout, avec cette crispante séance des tirs au but. Avouons-le tout de suite: ce débat nous a fatigués par son niveau de jeu, son indécision, ses duels et ses innombrables coups francs et autres corners. Certes, nous comprenons les deux formations, qui n'ont jamais accédé à ce stade de la Coupe du monde. Certes encore, elles avaient sur les épaules une forte pression et fort bien entendu le message que l'entourage n'a cessé de leur répéter: «Vous allez écrire l'histoire du football du pays». En matière d'encouragement, il faut reconnaître que c'est une méthode discutable, les joueurs étant des êtres humains sensibles aux paroles et aux divers paramètres de l'environnement. Quand on voit le sélectionneur du Paraguay, l'entraîneur argentin le moins connu présent dans cette Coupe du monde, chicaner pour une simple rentrée en touche, on se rend compte qu'une défaite était synonyme de catastrophe nationale. D'ailleurs, lors du verdict des tirs au but, cet homme, loué pour sa pondération, a craqué et versé de chaudes larmes. C'est que Gerardo Martino est en place depuis janvier 2007, ne devant son poste qu'à ses succès en clubs, Libertad et Gerro Porteno. C'est donc trois ans et demi de travail qui risquaient d'être réduits à néant à cause d'un tir au but maladroit. Finalement, la chance a souri à son équipe avec ce tir sur la barre du Japonais Komano.

 Ceci dit, le Japon et l'Uruguay nous ont «servi» un débat engagé, truffé d'erreurs individuelles et où l'inspiration a fait défaut des deux côtés. En dépit de toutes leurs tentatives et leurs efforts, ces deux équipes se sont parfaitement neutralisées durant deux heures. Il était évident que la décision ne se ferait qu'aux tirs au but. Dans des styles différents, Japonais et Paraguayens ont pourtant tout fait pour inscrire au moins un but. Et pourtant, avec des attaquants réputés tels Santa Cruz, Valdez, Barrios et Cardosso, le Paraguay avait les faveurs du pronostic. C'était mal connaître ces Japonais que rien n'effraie et dont la solidarité fut exemplaire, même si celle-ci ne fut pas récompensée. On mentionnera que les rares belles actions collectives dignes de ce nom furent l'Å“uvre des Nippons qui sont appelés à progresser dans les années à venir. Quant aux Paraguayens, on peut se demander si leur fameuse «Garra» sera suffisante pour accéder en demi-finale. Car l'Espagne est d'un tout autre calibre que le dynamique mais naïf Japon.


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