Algérie - Revue de Presse

L'Espagne joue la carte de la diversification énergétique


Les négociations annoncées entre le groupe espagnol Gas Natural et la compagnie qatarie Qatargas, pour l'achat de 5 milliards de mètres cubes de GNL, après celui conclu avec Gazprom, relancent le débat sur un affranchissement de l'Espagne vis-à-vis de l'approvisionnement en gaz algérien. Une visée qui s'inscrirait d'une part dans le cadre global de la politique européenne de diversification des sources d'approvisionnement en énergie et qui serait liée, d'autre part, au contentieux énergétique entre l'Espagne et l'Algérie. La volonté de réduire la dépendance vis-à-vis du gaz algérien, qui a représenté 34,4% des importations totales de l'Espagne en 2007, s'illustrerait par la légère baisse enregistrée durant les quatre premiers mois de 2008 avec 33,42% de la part de l'Algérie dans l'approvisionnement de l'Espagne, et ce, malgré une pointe enregistrée en avril avec 35,07%, selon les informations communiquées par la Commission espagnole de l'énergie (CNE).Selon cette instance, l'Espagne qui devrait augmenter sa consommation en gaz de 10% durant l'année 2008 a importé jusqu'en avril de cette année 51 330 gigawatts heure (GWh) de gaz algérien, soit une part algérienne de 33,42% du total, devant le Nigeria, qui se maintient comme second fournisseur de l'Espagne en gaz avec 20,37% (en baisse cependant de quatre points par rapport à 2007). Le Qatar a augmenté pour sa part d'un demi-point ses exportations de gaz vers l'Espagne, avec 13,16%, alors que Trinidad y Tobago a remplacé l'Egypte à la troisième position en augmentant de 6,4% à 12,3% sa part des exportations espagnoles en gaz. Des chiffres qui confirment, malgré le léger recul constaté, la première place de l'Algérie en tant qu'exportateur de gaz vers l'Espagne, mais qui montrent aussi la percée d'autres compagnies sur le marché espagnol qui absorbe plus de 50% du gaz importé par l'Europe et qui est fortement dépendant, à l'instar des pays européens, du gaz produit en Algérie, en Russie et en Norvège. La politique de diversification de l'Espagne, même si elle est liée au « conflit énergétique » avec l'Algérie, dont le règlement international est encore en suspens, est aussi à coller à la politique énergétique de l'Europe qui, depuis l'épisode ukrainien, a compris qu'il fallait casser « le monopole » de géants gaziers en « fragmentant » les contrats et en se tournant tour à tour vers l'un ou l'autre fournisseur, notamment selon les situations politiques et les mésententes qui peuvent en découler.Le rapprochement entre Gazprom et Sonagramme inquiète, de ce fait, grandement les pays consommateurs.En Espagne, selon certains échos relevés dans la presse ibérique, Sonatrach suscite une certaine crainte de par son gigantisme ' aussi bien que Gazprom ' et également à cause de ses liens avec l'Etat qui dicte la politique énergétique du pays et donc de la compagnie. Son accession au marché interne espagnol n'a pas été d'ailleurs une sinécure et son expansion est fortement gênée. La politique de diversification énergétique de l'Espagne est aussi, si on regarde de plus près, celle de l'Allemagne qui cherche en Algérie une autre porte de salut à sa dépendance de Gazprom. La diversification, c'est aussi le souci des producteurs qui cherchent également d'autres cartes à jouer face aux conflits qui peuvent surgir avec leurs clients les plus proches. La menace d'aller chercher sur le continent américain des clients de substitution aux Européens a d'ailleurs été clairement exprimée par Chakib Khelil, il n'y a pas longtemps.
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