Algérie

L'esbroufe marocaine


Le Maroc tente de se présenter comme «un leader continental progressiste» en organisant un tel rendez-vous, a dénoncé l'hebdomadaire sud-africain The Sunday Independant.Mohammed VI tente tout pour faire oublier que le dernier bastion du colonialisme en Afrique est bien l'oeuvre du Maroc. Vainement. Une manoeuvre, qui colle à ses basques, dénoncée par la communauté internationale. Le Forum de Crans Montana en est l'exemple type. Organisé depuis quatre ans maintenant à Dakhla, ville occupée du Sahara occidental, il a pour but de sceller le sort du peuple sahraoui. Cette fois-ci le souverain marocain a voulu lui donner une dimension continentale tout en s'imposant à la baguette d'un tel projet. Tout un programme que le monarque alaouite s'est empressé de présenter lors du coup d'envoi de la 4ème édition de cette rencontre. Il a dessiné les contours d'une Afrique nouvelle dont il serait l'artisan. «Le Maroc fait de la coopération Sud-Sud un vecteur de l'émergence d'une Afrique nouvelle, confiante en ses potentialités et ouverte sur l'avenir», a-t-il soutenu dans un message adressé aux participants, tout en précisant qu'il s'agit d'un engagement constitutionnel «inscrit en lettres d'or dans la norme suprême du Royaume». Rien que ça! Et bien entendu cela s'est décidé de manière unilatérale. La réponse est venue cinglante. «Le Maroc persiste à piller illégalement les ressources naturelles du territoire du Sahara occidental occupé et tente d'utiliser le Forum de Crans Montana comme plate-forme pour discuter des questions d'intérêt pour l'Afrique», a écrit un des principaux médias de la presse écrite sud-africaine The Sunday Independant pour dénoncer l'instrumentalisation du Forum de Crans Montana. L'hebdomadaire a de surcroît exhorté l'Union africaine à démasquer le double visage du Maroc et le forcer à résoudre le conflit sahraoui à travers un référendum onusien indépendant. Une indignation qui s'est manifestée à travers une contribution signée par la journaliste sud-africaine, Shannon Ebrahim. sous le titre: «Playing into hands of colonialist policy (Jouer dans les mains de la politique colonialiste)». Et c'est sans détour qu'elle relève l'imposture. Le Maroc tente de se présenter comme «un leader continental progressiste» en organisant le Forum de Crans Montana et «l'utiliser comme plate-forme pour discuter des questions d'intérêt continental telles que la sécurité alimentaire, l'agriculture durable, les énergies renouvelables, la santé publique, les migrations vers l'Europe et la participation des femmes à l'économie et le développement politique» souligne la journaliste. «le Maroc persiste dans le pillage illégal des ressources naturelles du territoire occupé, à travers le lancement d'un certain nombre de projets d'infrastructures afin de faire du Sahara occidental une plaque tournante pour la communication et l'échange avec les pays d'Afrique subsaharienne» a-t-elle poursuivi faisant référence à l'arrêt rendu par la Cour européenne de justice dans l'affaire de l'accord de pêche conclu entre le Maroc et l'Union européenne. Que cache cette «offensive» du roi' «La stratégie est claire: le Maroc veut exploiter le territoire qu'il occupe illégalement comme une passerelle vers le continent africain afin de séduire les investisseurs et sortir de son isolement diplomatique», explique l'analyste-éditorialiste. Puis elle assène une réalité implacable. Celle véhiculée à travers l'institution d'un tel événement dans une ville du Sahara occidental occupé, d'une telle importance. Son organisation à Dakhla, tend à «légitimer une occupation illégale et brutale qui viole les droits de l'homme et refuse à tout un peuple son droit inaliénable à l'autodétermination et à la liberté» a asséné Shannon Ebrahim. Une canonnade qui cible l'UA qui a ouvert ses portes au dernier colonisateur d'Afrique. Le Sahara occidental «c'est le dernier avant-poste de l'occupation coloniale en Afrique, qui doit être démantelé...», avait déclaré en mai 2015 l'ex-président de l'Union africaine, Robert Mugabe, lors de la cérémonie de célébration des 52 ans de la fondation de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Le ver est toujours dans le fruit.
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