Algérie

L?erreur fatale



A entendre le diplomate hollandais que le secrétaire général de l?ONU a nommé au poste d?envoyé spécial pour le Sahara occidental, les Nations unies font tout faux au sujet de ce conflit, et qu?elles devraient reprendre tout depuis le début. C?est-à-dire depuis les années soixante quand ce territoire encore sous occupation espagnole était déclaré éligible à la résolution 1514 sur les peuples et territoires sous domination. C?est cette démarche qui inspire l?ONU et son plan de paix signé en 1988 conjointement par le Maroc et le Front Polisario, et endossé par le Conseil de sécurité à travers une résolution votée à l?unanimité des membres. Et le plan en question, ou la résolution 690 de 1990, recommande expressément le libre exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l?autodétermination. Et c?est ce qu?a rappelé la résolution 1754 d?avril 2007, appelant les deux parties à entreprendre des négociations directes en vue d?une solution dans le cadre du droit des Sahraouis à l?autodétermination. Plus que cela, et l?émissaire de Ban Ki-moon est bien placé pour apprécier la pertinence d?une résolution, les référents des textes relatifs au conflit du Sahara occidental traitent cette question sous l?angle de la décolonisation, et d?ailleurs, en 2003, le conseiller juridique des Nations unies a émis un avis dans lequel il récuse au Maroc le statut de puissance administrante pour ne lui reconnaître que celui de force d?occupation. Les choses sont très claires sauf bien entendu qui refusent d?admettre de tels faits. Mais là justement, il y a un problème, et même deux. Dans la forme, Peter Van Walsum doit respecter à la lettre sa mission qui consiste à tenter de rapprocher les positions des deux parties en conflit, dans le but de faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité, même si les rapports qu?il établit à la suite de chacune de ses missions aident, mais pas toujours, à leur élaboration. Parce que là aussi, il y a une continuité assurée depuis longtemps, et au prix d?intenses batailles diplomatiques et de lourds sacrifices que subit le peuple sahraoui, que le diplomate hollandais a décidé de remettre en cause, avec une déconcertante facilité. Cela s?appelle du parti pris. Plus simplement, dira-t-on, et au regard de son statut, et même si lui-même insiste sur le caractère personnel de l?opinion qu?il émet, et il a le droit d?en avoir, le fait même de l?exprimer publiquement, le place en porte à faux par rapport à sa mission. Il n?avait en aucun cas le droit de demander ou même de suggérer aux Sahraouis de renoncer à l?indépendance. A l?inverse, il encourage les Marocains à persister dans leur politique coloniale. Dans leurs réactions, les dirigeants sahraouis ont eu des arguments tranchants. Tout autant que le Conseil de sécurité qui a décidé de ne prendre en considération que le rapport de Ban Ki-moon. Fin de mission donc pour M. Van Walsum ?


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