Algérie

L'érosion du pouvoir d'achat mis en avant



La taxe sur les véhicules, une des dispositions à polémique, introduite dans le projet de loi de finances complémentaire pour 2018 (PLFC-2018), a focalisé l'attention et ravivé le débat en plénière, hier. Me Fetta Sadat, députée RCD, donne un aperçu général sur le PLFC 2018, estimant que ce projet prouve que l'Exécutif ne dispose pas d'une vision globale claire, continuant à regarder par le petit bout de la lorgnette, alors que notre économie va à vau-l'eau.Elle ajoute que le gouvernement a introduit dans ce projet de loi une TVA sur les véhicules montés en Algérie.
Cela, nous le déplorons, car c'est le citoyen qui est le premier perdant. En effet cette disposition a des répercussions négatives sur son pouvoir d'achat. Cette taxe démontre, poursuit-elle, de l'incohérence dans la politique de l'industrie automobile prônée par l'Etat. Djamel Baloul, député FFS, regrette, lui, que le gouvernement ait eu recours à des solutions de facilité pour renflouer les caisses de l'Etat, en instituant une taxe sur les véhicules assemblés localement. Et de souligner : "Voilà, encore une fois, un exemple de mesures qui ne servent pas les intérêts de la majorité de la population dont le pouvoir d'achat s'érode de plus en plus." Abdelghani Ouicher, député de Tajamou Amal El-Djazaïr (TAJ), une formation qui soutient la politique gouvernementale, s'est dit aussi contre cette taxe sur les collections SKD et CKD destinées aux industries de montage des véhicules dans le pays. Il a fait cette déclaration : "J'aurais souhaité trouver dans ce projet de loi quelque chose qui apporte de la satisfaction et de la prospérité aux citoyens. Mais j'y vois plutôt une source d'inquiétude parce que cette disposition va, évidemment, affecter le pouvoir d'achat des ménages. Où allons-nous avec cela '" Djelloul Djoudi, président du groupe parlementaire du PT, a, lui, proposé à la commission parlementaire deux amendements, l'un relatif à la TVA sus-évoquée, l'autre à la Taxe additionnelle provisoire (TAP) imposée à certains produits importés.
Le PT propose qu'à la place de la taxe sur les véhicules, un Impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS). Il préconise, par ailleurs, que la liste des produits soumis à la TAP soit établie par le ministère du Commerce, tout en souhaitant qu'elle ne soit pas définie par voie réglementaire. L'article 8 du texte portant projet de loi de finances pour 2018 (LFC-2018), stipule que les collections SKD et CKD, destinées aux industries de montage des véhicules, soient soumises à la TVA à un taux réduit (19%).
Par ailleurs, l'Exécutif a introduit officiellement à la faveur du projet de loi de finances complémentaire 2018, une nouvelle mesure, celle du DAP (Droit additionnel provisoire) de sauvegarde. Le DAP est une des mesures phare de ce texte adopté mardi
5 juin en Conseil des ministres. Le DAP dont le taux n'a pas été précisé sera appliqué à "certains produits finis actuellement interdits à l'importation."
Youcef Salami


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