L'érosion du pouvoir d'achat

Les prix des produits de large consommation ont doublé, voire triplé en l'espace de quelques semaines. L'érosion du pouvoir d'achat du citoyen n'a plus de limite. Cela devient inacceptable pour les ménages qui sont en train de subir cette agression caractérisée.Et pourtant, sur le plan, l'option irrésistible de la solidarité nationale a d'autres exigences non moins essentielles qui touchent à la construction d'une société juste, où les bienfaits du développement sont égaux pour tous et où il n'y a pas de place pour des activités parasitaires qui permettent d'asseoir des situations de rentes. En dépit de cette option des plus valables en justice sociale, et à la faveur d'une certaine tolérance, les prix des denrées alimentaires de première nécessité, ont doublé, voire triplé mettant les ménages devant le fait accompli et dans une grosse pénalisation.Malgré une abondance de produits sur le marché, tous les signaux en matière de régression de la consommation sont au rouge depuis un certain temps. Le citoyen, au regard de cette hausse vertigineuse des prix, n'arrive plus à remplir son panier selon ses besoins de survie et des membres de sa famille. A l'analyse de la mercuriale des prix qui augmentent chaque jour de façon incommodée, le consommateur, en se rendant au marché, se rend très vite compte que cette spéculation sans borne sur les prix se fait pratiquement au détriment de son pouvoir d'achat et ce, en faveur et au profit de ces commerçants qui cultivent dans leurs diverses activités un "registre" comptable pour réaliser de gros bénéfices. Une pratique, qui, en ce moment, défavorise les familles les plus démunies et les petites bourses, c'est-à-dire ceux qui constituent la majorité de la classe moyenne du tissu social national mais aussi en grande partie ceux qui se débrouillent au quotidien pour joindre les deux bouts.Pour le ministère du Commerce, cette façon de se taire, voire même de fuir ses responsabilités dans la régulation du marché, met en difficulté et en danger le propre politique du climat social. L'érosion du pouvoir d'achat des citoyens ne saurait être laissée à la merci de ces spéculateurs qui agissent malheureusement en toute liberté et visent, à travers leur influence sur le marché, voire leur monopole sur la fluctuation des prix, à sanctionner les citoyens. Aussi, est-il urgent pour le ministre du Commerce et, au nom de la solidarité nationale, de sévir et d'assumer ses responsabilités en dégageant rapidement des mesures appropriées pour répondre à la détresse des ménages, surtout en cette période hivernale où la flambée des prix de biens de consommation courante se pratique à ciel ouvert sans aucun contrôle. A l'instar de certains pays, l'Algérie devrait s'y mettre à réguler le marché et à contrôler les prix, car la libéralisation ne rime pas avec cette anarchie aux conséquences graves.