L'ère du réalisme

Au vu des premières rencontres, cette CAN, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle démarre laborieusement, sera certainement celle du réalisme. La spontanéité et l'intelligence du jeu à l'africaine sont mises entre parenthèses. Désormais, les calculs tactiques et les options défensives l'emportent sur les prouesses individuelles et le beau football porté sur l'attaque. Des entraîneurs de renom sont passés par là et les joueurs, dont beaucoup viennent des championnats européens, font taire leur génie au nom de la discipline de groupe. Il y a quelques décennies, le chatoyant football sud-américain subissait la même métamorphose. C'est pourquoi on doit s'attendre à des matchs très disputés et des scores serrés.La deuxième constatation est qu'il n'y a plus de petite équipe. Belmadi le rappelait justement hier matin lors de sa conférence de presse. Et c'est bien qu'il l'ait rappelé à la veille d'un match important face à la Sierra Leone. Important parce que c'est le premier et qu'il ne faut pas le rater. Sans doute que le onze national l'abordera en gardant à l'esprit que tout peut arriver et qu'il faut jouer comme si l'on avait en face un prétendant. On sait déjà que ce n'est pas dans l'habitude des Verts de déconsidérer les petites nations du football.
Les matchs du jour ont été vraiment lourds à supporter. Parfois même ennuyeux. On regrettera ce maudit penalty de la dernière minute qui a privé le Zimbabwe d'un nul fort mérité face au Sénégal. Mais ça, c'est la chance des favoris ! On l'a confirmé avec un Maroc insignifiant qui a profité d'une bévue de la défense ghanéenne. Mais le Zimbabwe et le Ghana regretteront certainement d'avoir été trop prudents.
M. F.