Algérie

L'éradication des bidonvilles d'Arzew aura-t-elle lieu aujourd'hui '



L'opération de démolition de deux bidonvilles, prévue aujourd'hui dans la daïra d'Arzew, risque de ne pas se dérouler dans le calme si l'on se fie aux menaces des habitants de ces deux sites qui promettent de s'opposer au travail des bulldozers par tous les moyens.
En effet, ces derniers observent depuis près d'une semaine des sit-in devant le siège de la daïra pour protester contre cette mesure qu'ils jugent injuste. «Certains habitent ces sites depuis plusieurs années. Les autorités de la ville ont remis pour certains des attestations qui légalisent cette occupation. Si quelqu'un doit payer, c'est bien les élus locaux qui se sont succédé à la tête de la commune d'Arzew», affirment des habitants qui ne manqueront pas de rappeler que lors de la campagne des dernières législatives, des candidats y avaient fait leur promotion en leur promettant une régularisation.
Il y a quelques jours, une délégation des habitants de ces deux sites implantés à la cité Zabana et à Cap Falcon a été reçue par le chef de daïra qui n'a pas manqué de rappeler à ses interlocuteurs que la décision d'éradication émane des services de la wilaya et qu'il ne peut en aucun cas plaider leur cause.
Toutefois, il a tenté de rassurer ceux qui sont recensés depuis l'année 2007 de la possibilité de les inscrire sur la liste des demandeurs de logements. «Il y a plusieurs projets de logements sociaux en cours de réalisation et d'autres en cours d'inscription et le chef de daïra nous a promis de nous porter sur les listes des futurs bénéficiaires, mais cela n'est pas une solution. Nous sommes actuellement propriétaires et on veut faire de nous des locataires, ce qui n'est pas juste», affirment plusieurs habitants.
Certains qui estiment que force doit rester à la loi et que les pouvoirs publics sont en droit de prendre les mesures qu'ils jugent justes pour l'urbanisme de la cité, considèrent que les véritables responsables de cette situation sont les élus locaux qui se sont succédé à la tête de l'APC. «Ils savent tous que nous avons acheté ces assiettes chez des particuliers qu'ils connaissent fort bien. Ils savent que nous avons certifié ces acquisitions par des attestations établies par des écrivains publics. Ils nous avaient tous promis une régularisation et aujourd'hui, ils s'empressent d'obtempérer à une décision du wali.
Ils auraient pu plaider notre cause et dire qu'ils ont toujours toléré notre présence sur les lieux. Si quelqu'un doit payer, c'est bien eux», affirment des habitants. Et en attendant, les bulldozers doivent partir ce matin à l'assaut de ces taudis, à moins d'un sursis de dernière heure, ce qui est peu probable vu la détermination des services de la wilaya à poursuivre sans relâche leur programme d'éradication de l'habitat précaire qui devra débarrasser Oran à la fin de l'année 2012 de tous ses bidonvilles.




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