Dans des moments moroses, de stress, de lassitude et d'inquiétude un match de football est une providentielle invitation pour se démarquer d'une pression continuelle et insistante. La bouffée d'oxygène est d'autant plus réconfortante quand elle offre la satisfaction d'une belle victoire étalée par de jeunes concitoyens qui se donnent corps et âme pour démontrer que tout n'est pas sombre et que quelque part il suffit d'un déclic sportif pour que chacun puisse se réconcilier avec son environnement. L'équipe nationale de football, du haut de son trône de champion d'Afrique, vient encore de démontrer que les mirages ont souvent des effets salvateurs sur les humeurs et s'il ne s'agit que de deux heures de course en sueur, on est bien obligé de se rassasier d'un instant de bonheur qui prouve malgré tous les aléas quotidiens qu'il ne faut jamais se convaincre que tout est perdu. C'est là le secret entier de la phénoménale attraction d'un sport qui vient à bout des élans pessimistes de la pensée. Dans des moments comme ceux de jeudi soir, on saisit mieux toute l'importance psychologique que revêt un simple match de football et on comprend davantage ses effets politiques et la démesure de la considération planétaire dont il bénéficie.De belles manières et avec trois victoires de suite dans une compétition continentale, nos jeunes représentants ont démontré qu'ils ont quelque part un profil de gladiateurs croisant le glaive et le fer avec l'énorme décrépitude de la situation économique et sociale du monde entier. La sève de leurs infinies victoires est un réconfort et une aubaine circonstanciée face aux désarrois des sceptiques.
On aurait aimé que la rigueur et le sérieux étalés à répétition par l'équipe nationale sur le gazon soient un atout élargi à tous les domaines de la vie courante du pays. Nos internationaux prouvent à chaque occasion qui leur est offerte que les recettes pour le succès peuvent être à portée pour peu qu'on y croie et pour peu que l'effort collectif l'emporte sur le retranchement individualiste. La belle leçon de la soirée de jeudi indique avec simplicité que pour être championne, une nation doit se départir du gargarisme des mots et s'en tenir à donner un sens à la sueur.
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Posté Le : 14/11/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com