L'équipe nationale avec ou sans Fekir...

Chacun fait sa propre lecture, et chacun défend les couleurs de son pays à sa manière comme chacun croit avoir raison de ses analyses. L'histoire de ce Nabil Fekir au rythme où vont les choses ferait l'objet très prochainement d'un documentaire inédit.Sa médiatisation lui donne encore plus de poids et elle le positionne comme étant le joueur, le cocktail (Messi-Pele-Ronaldo). Chaque jour qui passe livre sa dose d'information sur un joueur forcé à tourner le dos à ses origines. Un choix dont il est bien entendu le maître. Les supporters ne partagent pas l'avis des grandes stars algériennes, celui de «le laisser tranquille afin qu'il choisisse son équipe...» y compris le ministre des Sports qui souhaiterait qu'il choisisse l'Algérie. Une poignée d'entraîneurs français préfèrent qu'il reste chez eux en France, et d'ailleurs, cette position a eu un échos chez leur sélectionneur national Didier Deschamps, qui lui a donné le feu vert pour endosser le maillot des Bleus. Ce n'est en fait qu'une confirmation des négociations entre les deux personnes engagées depuis fort longtemps. Pour Fekir, son territoire est français. N'a-t-il pas dit que «c'est sur ce terrain qu'il pourra construire son avenir, pas ailleurs» ' Pour les Algériens : «Trop, c'est trop, ils font de ce joueur une lumière oubliant ceux qui avaient accepté de rejoindre le sol algérien sans bénéficier d'une aussi imposante médiatisation. Vous devez mettre un terme à cette médiatisation et vous montrer plus intelligents et plus professionnels... Je pense qu'il faudrait plutôt lui faire admettre que c'est à lui de supplier la fédération pour porter le maillot des Verts et non le contraire... Nous avons une équipe solide, structurée, il lui manque quelques détails mais ce n'est pas aussi grave... Alors de grâce, cessez de faire de ce bonhomme l'homme clé de notre réussite... Il présente toutes les caractéristiques d'un grand joueur mais pas au point de se mettre à genou pour qu'il vienne renforcer le groupe. Ce serait le monde à l'envers.» Ce joueur international qui s'exprime ainsi n'est autre que l'un de ceux qui ont milité pour imposer la marque de l'Equipe nationale durant les années 1982. «C'est du jamais vu, alors jamais vu dans notre pays... Courir derrière un joueur pour qu'il rejoigne le groupe... Nous avons notre une fierté et ceux qui mouillent le maillot sont des Algériens au sens légal du terme, leur origine leur colle à la peau, personne n'est allé les supplier au contraire», complète un autre. La rue continue de manifester son mécontentement, elle ne veut pas de ce Fekir. Alors pourquoi pointe-t-on les projecteurs sur ce joueur protégé par les médias français pour qu'ils ne quittent pas les Bleus. Le public sportif algérien sait que Nabil Fekir ne viendra pas, après s'être rétracté la première fois. Il sait aussi que l'Olympique Lyonnais a reçu une convocation en bonne et due forme émanant de la Fédération algérienne de football, destinée au joueur pour qu'il prenne part au stage de mars à Doha et éventuellement aux deux matchs amicaux face au pays hôte, le Qatar, puis quatre jours plus tard face à Oman. La réaction de la direction de l'OL ne s'est pas faite attendre. «Elle n'a pas admis le fait que le joueur ait fait son choix». Le club impose son veto, c'est le coup d'envoi d'un scénario inimaginable, Nabil Fekir ferait dés lors l'objet de pressions de ses dirigeants de l'OL, le menaçant ainsi de détruire sa carrière. L'intéressé, pris au piège par ses dirigeants, fait marche arrière et il informe l'instance nationale algérienne de football qu'il ne pourra pas être des leurs. Il s'excuse auprès du sélectionneur algérien pour son accord donné : «Je m'excuse, je me suis précipité». A Biskra, Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football (FAF) a réagi à l'imbroglio de Fekir concernant l'avenir international du joueur de l'Olympique lyonnais. «Nous avons convoqué Nabil Fekir parce qu'il a appelé Christian Gourcuff pour l'informer de son choix de revêtir le maillot de l'Algérie. Il l'a aussi assuré qu'il serait bien présent au stage de Doha», a-t-il déclaré à nos confrères de francefootball.fr. Et d'ajouter, «on a été surpris par le communiqué officiel publié sur le site du club et cela prouve que le club a joué un rôle dans cette affaire». Quant au revirement de situation sur cet appel, le président algérien laisse entendre que le joueur a subi des pressions des dirigeants lyonnais : «On a été surpris par le communiqué officiel publié sur le site du club et cela prouve que le club a joué un rôle dans cette affaire.» Suite et fin. L'équipe nationale n'a pas perdu pas au change, au contraire.