Algérie

L?Equipe brigue un deuxième mandat



Les ambitions démesurées du FLN Un calme inhabituel s?affiche sur la façade du FLN, parti majoritaire à Constantine, à quelques semaines du rendez-vous électoral pour le renouvellement de l?APC et l?APW. L?impression, qui se dégage, veut que la course aux candidatures et les jeux de coulisses, à l?assaut des meilleurs classements sur les listes, fassent exceptionnellement défaut cette fois. Pourquoi ? Les équipes menées par Ali Mechaâr et Rabah Boussouf, respectivement P/APC et P/APW, sont en effet données gagnantes d?avance face à d?éventuels candidats du parti.Il est vrai que le staff sortant a réussi, depuis son intronisation en 2002, à donner l?image de cohésion, de stabilité et de réussite dans la gestion des affaires de la wilaya, et surtout de la ville en ce qui concerne la commune mère. Une réussite qui se décline inévitablement et relativement par rapport au désastre du mandat précédent assumé par le principal rival, le RND. La mise à niveau de l?APC de Constantine et autres exploits ont formé, à chaque occasion, le fer de lance médiatique des élus de l?assemblée communale. De son côté, l?APW, menée plus de quatre années par Kamel Bounah, promu sénateur, peut se targuer d?avoir suscité et orienté l?élan de développement que vit aujourd?hui la wilaya. Soit. Mais nulle part ne résonne l?écho d?un débat interne ou public sur l?inventaire technique et politique de cinq années de règne du FLN. Du coup, on ne peut s?empêcher de dire que si les élus sortants convoitent, du reste légitimement, un nouveau mandat avec cette dose d?assurance, c?est qu?ils n?ont pas été suffisamment critiqués, et qu?ils n?ont pas fait eux-mêmes leur autocritique, s?agissant de leur rendement durant le quinquennat qui s?achève. Car, si les dettes de la commune ont été épongées, cela ne doit pas nous faire perdre de vue que ce mandat a consacré l?élargissement du fossé entre la classe démunie et le reste de la société constantinoise. Il est aisé d?observer ceci à travers la manière dont ont été menées les opérations de réhabilitation des quartiers de la ville et leurs résultats qui dégagent les relents d?une politique de deux poids deux mesures affligeante. A Djenane Ezzitoun, pour ne citer que cet exemple, y a pas photo, comparé à la cité plutôt chic du 5 Juillet. La première croule sous le poids d?un cadre de vie insoutenable, et n?a bénéficié que de la réfection de l?avenue qui la traverse et par laquelle passent les véhicules des autorités, alors que la seconde a été relookée d?une manière presque exemplaire, même si cela n?a pas été fait sur le même budget. L?autre talon d?Achille, qui a caractérisé le mandat du FLN, touche à la question de la sécurité des biens et des personnes. Car, même si les phénomènes de délinquance et de criminalité n?ont épargné aucune région du pays, il reste que la gestion locale ne peut pas être à l?abri des critiques. Une gestion dans laquelle les élus doivent peser de tout leur poids afin de rendre efficiente et permanente l?intervention des services de sûreté. Hélas, l?explosion de la violence urbaine a eu comme seule réponse une politique au par à-coup qui n?a pu fléchir la courbe de la violence. D?autre part, et sur une question de principe, les assemblées se sont éloignées davantage de la politique de gestion de wilaya et des communes pour se confiner dans « les tâches ingrates ». Cette marginalisation, acceptée selon un partage des responsabilités, où les élus jouent les seconds rôles, prive ces derniers du droit de regard sur la gestion de tous les secteurs, d?où une généralisation du phénomène de corruption dans les administrations et le pillage des deniers publics, notamment dans le secteur du bâtiment où est dirigé l?essentiel des fonds de développement. Dans les autres communes dirigées (avec moins de succès) en majorité par des élus FLN, les ambitions sont les mêmes, exception faite, probablement, pour El Khroub où, dit-on, le maire Belaribi penserait à rendre le tablier. Le premier argument par lequel on veut justifier ces ambitions et qui est défendu, y compris par les autorités administratives, repose sur l?idée que Constantine ne peut trouver mieux que ces hommes. Dans le cadre de l?image limitée de la démocratie que livre les partis de l?alliance présidentielle, cela se tient conjoncturellement. C?est peut-être pour cette raison que les Constantinois ne vont pas voter.


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