Algérie

L'équilibre général de l'économie le plus cohérent


Autant la dimension, la variété et l'urgence des besoins économiques et sociaux à satisfaire durant les prochaines années, que la participation graduellement réduite des recettes d'hydrocarbures à la satisfaction de l'économie, imposent que la réponse à ces besoins dépendra inévitablement du rythme d'élargissement des ressources internes et de leur utilisation rationnelle. Elles exigeront aussi un rythme de croissance réduit des importations qui sauvegarde le degré d'autonomie de l'économie nationale, qui n'est pas possible sans un développement et une diversification de la production nationale. Dans ces conditions, l'évolution attendue de la consommation pouvant se situer selon les prévisions, de 8 % par an, entraînée par l'élargissement de l'emploi et l'amélioration de la qualification, n'induira pas de réduction du taux d'accumulation qui se maintiendra autour de 50 à 60 % tout au long de la période. Cet effort d'accumulation élevé est nécessaire pour garantir une réalisation correcte des actions prioritaires dans le domaine des infrastructures économiques et sociales, pour assurer un élargissement des ressources matérielles du pays en vue de faire face aux différents besoins de consommation et d'investissement et d'organiser l'intégration soutenue de l'économie.L'équilibre général de l'économie le plus cohérent avec ses différents objectifs et impératifs, impose une évolution de la production nationale hors hydrocarbure à un rythme supérieur à 8 % par an, tout en contenant les importations de biens et services à un rythme de croissance inférieur à 3 % par an.
Ceci conditionne l'élargissement régulier de la consommation tout en assurant une croissance soutenue de l'investissement. Au vu de la mauvaise conjoncture actuelle sur le plan financier que traverse le pays, les équilibres généraux de l'économie nationale s'annoncent tendus pour les années à venir. En effet, la marge de man?uvre en matière de ressources d'accumulation extérieure qui permettrait à l'économie d'affecter une proportion importante du revenu national à l'investissement sans grandes ponctions sur la consommation, et de pallier les insuffisances dans le fonctionnement de l'appareil économique et social, disparaîtra progressivement durant la prochaine période en liaison avec le profil d'exportation d'hydrocarbures.
En outre, le financement extérieur, c'est-à-dire une anticipation sur les ressources extérieures futures, ne pourra plus jouer, comme par le passé, le rôle de paramètre d'ajustement pour faire face à des tensions dans la mise en ?uvre de la politique économique et sociale et à des variations de recettes d'exportations induites par l'évolution de l'économie mondiale. Dans ces conditions, la maîtrise permanente des équilibres généraux de l'économie et le respect des priorités dans la mise en ?uvre des objectifs économiques et sociaux poursuivis, imposent un renforcement de la conduite de la stratégie économique tracée par le nouveau modèle de croissance économique en vue d'organiser les adaptations et les ajustements nécessaires en fonction de l'évolution réelle des ressources internes.
A ce propos, l'évolution des ressources internes, impose le respect des équilibres généraux, la dynamique de la consommation et l'ampleur des programmes d'investissement prioritaires, la nécessaire contraction de l'apport extérieur, le développement des exportations autres qu'hydrocarbures rendent indispensable un élargissement soutenu des ressources internes durant les années.