Algérie

L'épreuve sanglante et prolongée des Syriens



L'épreuve sanglante et prolongée des Syriens

La répression a déjà fait plus de trois mille victimes. Avant-hier, les manifestants de Homs et Hama réclamaient une 'zone d'exclusion aérienne' ; la répression fit quarante morts et des centaines de prisonniers. La révolution syrienne, victime de son contexte, sera longue et sanglante.
Elle sera longue, parce que Bachar al-Assad n'émet aucun signe qui pourrait faire penser que le maître de Damas ait pu envisager de céder à la revendication populaire de changement de régime, parce qu'en face, les populations montrent une détermination irrésistible d'aller au bout de leur lutte pour la libération et parce que les intérêts géopolitiques en jeu et les circonstances politiques privent les insurgés syriens de tout soutien international. Et parce que des groupes de déserteurs semblent se constituer en prélude à une armée d'insurrection.
La révolution syrienne est d'abord victime de la position des Etats de la Ligue arabe': en 'accompagnant' la répression en alternant rencontres avec les autorités de Damas et messages de mécontentement, ils prolongent l'illusion d'une solution politique sans le départ de Bachar al- Assad. Mais elle est surtout victime du précédent libyen : l'interprétation large de la résolution du conseil de sécurité par l'Otan offre à la Chine et à la Russie l'argument du refus de rééditer le même permis d'intervenir en Syrie. En dépassant largement l'objectif de 'zone d'exclusion aérienne', en déployant des hommes ' les Qataris l'ont reconnu ' au sol, en couvrant les excès des insurgés, en matière d'exécutions sommaires notamment, en suscitant le doute sur une décision concertée pour achever Kadhafi et son fils Mouatassim, les coalisés ont conforté l'attitude anti-interventionniste. Les sanctions émises par les puissances occidentales ne peuvent affecter la position du régime al-Assad dans la mesure où celles-ci ne seraient pas compensées par ses alliés chinois, russe et au Moyen-Orient.
Le résultat en est que le pouvoir syrien peut continuer à mater les soulèvements dans une intimité à peine violée par de furtives images de vidéos amateurs. Il n'est pas difficile de prévoir que ce face-à-face à huis clos entre l'entêtement d'un régime militaire sur-policé et un peuple qui ne semble plus vouloir économiser son sacrifice pour abattre la dictature sera forcément sanglant. Le monde autour se retrouvera, dans ce cas-ci, dans l'insoutenable situation de devoir assumer son impuissance à empêcher le massacre qui dure déjà depuis plus de sept mois et qui pourrait se poursuivre pendant de longs mois encore. Une impuissance due à l'intrusion de calculs géopolitiques dans une problématique à l'origine de nature humanitaire. On ne pourra pas protéger les civils syriens ' et yéménites ' parce qu'on ne s'est pas contenté de protéger les civils en Libye.
Si la Tunisie et l'Egypte ont été libérées de la dictature sans plus de dégâts, c'est finalement parce que les anciens régimes portaient en eux les limites culturelles et institutionnelles de leur pouvoir de répression.
La Ligue arabe a fini par condamner 'les meurtres de civils' et les Russes par recevoir des représentants de l'opposition. Mais, dans tous les cas, d'ici que quelque chose soit faite, les calculs régionaux et internationaux auront contribué à aggraver le coût de la libération du peuple syrien.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
kc 31-10-2011 08:56
Dounia 30-10-2011 21:20
Zawali 30-10-2011 16:11
Shumisha 30-10-2011 13:12
franchise 30-10-2011 11:47
Mark Wanes 30-10-2011 11:46




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