Algérie

L?épreuve du terrain



Les législatives du 17 mai prochain marquent le retour de formations politiques qui, pour des raisons diverses, s?étaient abstraites des enjeux électoraux. Nombre de formations du pôle démocrate sont dans ce cas de figure et il convient de voir dans cette posture une volonté de reconquérir leur place au sein des institutions élues. C?est l?abandon de la politique de la chaise vide, l?exception à cette règle étant constituée par la décision du FFS de boycotter les élections du 17 mai prochain. La question se pose alors de savoir quel sera le poids des formations du pôle démocrate dans ces élections dès lors que les querelles de leadership qui l?ont divisé n?ont pas été transcendées. Du coup, ces formations s?en trouvent fragilisées et exposées à une dispersion des voix qui ne les mettra pas en situation d?atteindre un seuil de majorité synonyme de prise du pouvoir. Les urnes restitueront en fait aux formations du pôle démocrate leur taille et leur marge d?influence sur une société qui, comme la nature, a horreur du vide. A ce titre, des élections de l?envergure des législatives se préparent sur la durée et impliquent un investissement et un travail de proximité qui fait la part des choses le jour du vote. Cela ne veut pas dire, pour autant, que les autres formations, et notamment les partis au pouvoir, en font plus sur le registre de la proximité que ceux du pôle démocrate. Mais le moins qu?ils fassent peut leur donner une longueur d?avance et les faire regarder comme alternative. Car envoyer des députés à l?APN n?a pas réellement de sens si les partis qui briguent des sièges ne sont pas en interaction avec l?électorat dont ils sollicitent les voix. La première observation à faire de ce point de vue est relative à une évolution de la société concomitante avec le volume du corps électoral qui a dans le même temps grossi -plus de 18 millions d?électeurs- et s?est affiné avec l?amélioration notable du niveau d?instruction dans les jeunes classes d?âge. Les élections -du type législatives- ne sont alors une finalité que dans la mesure où les partis ont la conscience aigue que ce corps électoral, au-delà de son nombre, n?est pas une entité virtuelle mais des femmes, des hommes et des jeunes dont il faut emporter la conviction. Cela ne se fait pas à quelques semaines des élections et dans une certaine mesure en ne tenant pas compte du devoir d?interaction avec leurs bases électorales, les partis s?éloignent de leurs fondamentaux. Nul ne peut anticiper le comportement des électeurs lors de ces prochaines législatives où les partis en lice partiront à chances égales en termes de temps de parole et de réunions électorales. L?objectif pour toutes les formations engagées n?est pas, dans de telles conditions, de prêcher à des convaincus mais de persuader les hésitants, les déçus de la chose politique que leurs voix contribueront à changer l?état des lieux et à reconfigurer le paysage politique. C?est le défi auquel, plus que tout autre, est confronté le pôle démocrate qui devra expliquer que son absence des institutions élues n?est pas un recul mais le temps nécessaire pris pour son redéploiement. Est-ce déjà à cette aune que se comprend son implication dans la compétition électorale ?


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