Algérie

L'épreuve de la rue



L'épreuve de la rue
Le coup de starter de la campagne pour le boycott du prochain scrutin présidentiel sera donné aujourd'hui à partir du Sanctuaire du martyr de Riadh El Feth, à Alger.La coordination des partis politiques et des personnalités nationales, qui boycotte la présidentielle, a décidé de passer à l'action et de rendre visible sa position en animant des rassemblements et meetings dans la capitale. Comme première action, son choix s'est porté sur un lieu hautement symbolique : le Monument des martyrs où des partis politiques et des personnalités nationales se sont donné rendez-vous pour un sit-in ce matin à 11h. Les présidents du RCD, du MSP et d'Ennahda, auxquels se sont joints le FJD de Abdallah Djaballah ainsi que Soufiane Djilali de Jil Jadid et Ahmed Benbitour, qui se sont retirés de la course à la présidentielle, vont donc signer leur premier acte de résistance sur le terrain contre le processus électoral actuel. Leur démarche vise également à aller vers des actions coordonnées au niveau de leurs bases respectives, en vue de traduire leur opposition à cette élection sur le terrain. «Aujourd'hui, les directions des cinq partis politiques et les personnalités nationales vont se rassembler devant le Monument des martyrs. Nous serons un peu plus d'une centaine de personnes. Une déclaration sera rendue publique avant de nous disperser dans le calme», explique M. Benkhalef du FJD. Pour Mazouzi du RCD, cette première action pour appeler au boycott des élections sera suivie d'un meeting populaire le 21 mars, à 15h, à la salle Harcha. A la question de savoir s'ils ont reçu l'aval de l'administration pour occuper la rue et animer des rassemblements, les initiateurs du refus ont informé l'administration de leurs activités tout en mettant en garde les autorités contre toute opposition à des autorisations des actions décidées. Les autorités, faut-il le rappeler, se sont prononcés contre l'organisation des actions pour le boycott, estimant que les salles seront réquisitionnées au profit des candidats qui prennent part au scrutin.Les boycotteurs se sont élevés contre cette inégalité en décidant de mettre les autorités devant leurs responsabilités pour l'attribution de l'autorisation nécessaire. Tout en rejetant «la politique du pourrissement» et «d'événements préfabriqués», notamment dans certaines régions du pays et qui ne visent rien d'autre qu'à faire passer des projets douteux et mettre les citoyens devant le fait accompli, les partisans du refus se disent confortés dans leur position par les derniers événements qui ont prouvé, selon eux, la justesse de leur décision de tourner le dos à la prochaine élection. C'est pourquoi, ils renouvellent leur invitation aux candidats encore en lice «à se retirer de la farce électorale dont le résultat est connu d'avance au vu du parti pris de l'administration et des différentes institutions en faveur du président-candidat».La participation à ce scrutin, expliquent les boycotteurs, n'est qu'une caution à un processus porteur d'un danger imminent pour les intérêts et la stabilité du pays. Aujourd'hui, à partir du Monument des martyrs, les opposants à l'élection du 17 avril vont appeler le peuple algérien à boycotter massivement ces joutes, qui consacrent la médiocrité, la fraude et la corruption, et à contribuer activement à un changement pacifique.




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