Algérie

L'épreuve de force



L'épreuve de force
Ainsi, la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE) a maintenu son appel à une grève nationale pour aujourd'hui et demain. Les représentants des syndicats justifient leur décision par ce qu'ils considèrent comme «revendications urgentes» et dont ils appellent à la prise en charge par le ministère de l'Education, alors que la tutelle n'a pas cessé de marteler qu'elles sont déjà prises en charge et même, pour certaines, «satisfaites».Les assurances de la ministre, Nouria Benghebrit, n'ont-elles pas suffi pour dissuader les syndicats à se lancer dans un mouvement visiblement préjudiciable aux élèves et particulièrement à ceux qui sont en année d'examen ' Ou, est-ce sa fermeté qui dérange face à la pression des syndicats qui veulent tout maintenant sans attendre, comme s'il craignait un déluge imminent ' Il y a de toute évidence, de la part des syndicats, un manque de confiance flagrant dans l'institution que dirige Nouria Benghebrit et même en la ministre elle-même. Du moins, ils semblent ne pas avoir compris son message. Il traite d'ailleurs ses réponses «d'ambiguës», par le fait qu'aucune échéance n'aurait été fixée par la ministre. Ils vont jusqu'à l'accuser de vouloir tromper l'opinion publique. Mais ils ne donnent aucun argument à l'appui de leurs affirmations et risquent de se mettre à dos l'opinion publique. Il y a deux jours, le représentant du ministère n'est pas allé avec le dos de la cuillère en accusant les syndicats de ne chercher qu'à faire la grève et d'avoir une vision étriquée en essayant chacun séparément de faire valoir les revendications qui correspondent à sa base, entendre par là, une démarche égoïste qui ne tient pas compte des autres catégories de travailleurs. C'est l'épreuve de force et on ne voit pas où cela risque de conduire. Les deux jours de grève permettront de tester l'impact de l'appel des syndicats et d'avoir une idée des conséquences de ce bras de fer entre le ministère et les syndicats sur tout le système éducatif. Ce n'est pas pour rien que le ministère de l'Education insiste sur le poids de ce système : quelque 9 millions d'élèves, 700 000 fonctionnaires et une vingtaine de millions de parents d'élèves. Cela fait du monde qui risque d'être bousculé par la grève, sans compter l'impact sur l'avenir.




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