«L'épopée de Tin Hinan, la reine du désert», un spectacle de danse chorégraphique qui restitue une étape de la vie de la souveraine, a été présenté jeudi soir à Alger par l'association culturelle «Plein air» de Boudouaou (Boumerdès), devant un public très peu nombreux.Accueilli au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, le spectacle, mis en scène par Djamel Zenagui qui a également conçu les figures chorégraphiques et la scénographie, raconte, 90 mn durant, le périple de Tin Hinan, contrainte de quitter le royaume de son père dans la région de Tafilalet (sud-est du Maroc actuellement), après avoir été attaqué par l'armée de l'empereur romain Constantin au Ve Siècle. Dans un spectacle visuel hautement esthétique, rendu en six tableaux où l'expression du corps s'est substituée aux dialogues, 22 danseurs, dont six ballerines, ont décrit, par la grâce du mouvement et la beauté du geste, le caractère héroïque et sublime de Tin Hinan, «celle qui vient de loin» en Tamachek (variante de la langue amazighe), dans son épopée qui la mènera à Abalessa dans le Hoggar en Algérie, accompagnée de sa servante «Takamat». Campée avec beaucoup de tact par Masilva Douadi, le personnage imposant de la reine Tin Hinan, considérée par les historiens et les anthropologues comme l'ancêtre originelle des Touaregs, est subtilement peint depuis son rejet à toutes formes d'esclavage, jusqu'à la montrer par la suite, alors qu'elle a entamé sa traversée, défiant l'adversité imposée par l'aridité du grand désert ou les attaques des brigands. Pleine de créativité, la trame du spectacle, a été nourrie par les scènes de la préhistoire, l'esclavagisme, le départ, l'adversité naturelle, le combat avec les brigands et la consécration au trône, judicieusement alternées par les enchaînements du narrateur, rendus sur les textes de Mohamed Bousria, par le comédien Farid Ghalem, président de l'association «Plein air», par ailleurs. Dans leurs accoutrements qui ont bien marqué l'époque, les danseurs, parmi lesquels, Yousra Daïkha, Maroua Saïdi, Souad Hamzaoui, Imad Medaoui, Mahrez Chaïb, Mohamed et Rachid Oumbarek et Mohamed Brik Chaouch, ont brillamment mené le spectacle, occupant tout l'espace scénique dans des figures chorégraphiques diverses, exigeant l'effort physique et la justesse de l'interprétation. Des danses en duo, trio ou en groupe, illustrant entre autres situations, la conquête de l'eau et du feu, la traite inhumaine des esclaves, l'épuisement, le combat et l'aboutissement, ont été exécutées avec finesse et synchronisation, dans des atmosphères qui ont respecté le repère spatio-temporel, rendu par des décors probants, un montage sonore inspirant l'évènement, réalisé par Salim Benbouabdellah et un éclairage concluant aux multiples facettes signé Réda Ferroussi. Le spectacle, «L'épopée de Tin Hinan, la reine du désert», se terminant par une chanson dans le genre tergui, écrite en groupe et interprétée par la jeune Zineb Aouided, a su restituer l'histoire millénaire d'une héroïne qui a marqué son temps, consacrant, en partie, les origines du peuple algérien. Fondée en 1996, l'association culturelle «Plein air» de Boudouaou (Boumerdès), aux activités plurielles, est constituée d'une dizaine de clubs, dont ceux consacrés à la chorale, la musique, la danse, la littérature, la poésie et le théâtre, sous la direction artistique de Halim Omari. Plusieurs spectacles dans le domaine du 4e art, dont «Harb el gharaïz» (2012), «Leilet Roâb» (2013), «Ed'Doumya el akhira» (2014), «Saâd ou Messaoud» (2015), «Noun» (2016) et «El kadiya 132» (2017), ont été montés par l'association qui vise à découvrir et promouvoir les jeunes talents, issus pour l'essentiel de la région de Boudouaou. Organisé sous l'égide du ministère de la Culture, le spectacle, «L'épopée de Tin Hinan, la reine du désert» a été programmé à Alger pour une représentation unique.
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Posté Le : 04/02/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R C
Source : www.lnr-dz.com