L'épopée de Beni Snouss intéresse des cinéastes étrangers Ali Abdoun en a fait un film

Ce premier film a été consacré à faire le lien entre la festivité culturelle « Ayrad » qui célèbre la fête de Yennayer ou le nouvel an amazigh et la résistance des habitants de Beni Snouss contre l'occupation française durant la guerre de Libération nationale. Les faits de ce court métrage de 26 minutes mettent en exergue la relation existant entre le rituel de la festivité célébrée spontanément et avec altruisme et l'insurrection et la lutte contre la colonisation. M. Ali Abdoun, qui a écrit également le scénario de ce documentaire, a indiqué que les habitants de Beni Snouss se sont rendus célèbres par la manière de fêter le nouvel an amazigh trois nuits durant où des jeunes en costumes déguisés et portant des masques défilent dans un carnaval sous le rythme de sons folkloriques avec comme acteur principal le lion « Ayrad » symbolisant la joie d'accueillir une saison agricole fertile. Le lendemain, chaque jeune vaque à ses activités quotidiennes sans dévoiler le rôle joué la nuit, a souligné le metteur en scène qui a précisé que le même rôle fut joué lors de la guerre de libération par les habitants de Beni Snouss, réputé village de mille Chahids. Après l'indépendance, les Moudjahidine de cette région avaient regagné leurs demeures et repris le cours normal de leur vie, a-t-il ajouté. La trame fort émouvante a surtout valu par la qualité du discours livré et par le truchement duquel Ali Abdoun interroge non seulement l'histoire, mais aborde aussi l'aspect philosophique de la vie. Les dialogues sont passés avec une fluidité étonnante et ont restitué, dans un décor pourtant loin de l'ambiance de la vie quotidienne, toute l'ampleur et la force du drame qui se jouait. Ce rappel historique a été particulièrement travaillé et élaboré pour le mettre à la portée du public. L'essentiel pour Ali Abdoun, dit-il, est de « partager des moments de plaisir, échanger librement mes idées, être moi-même, tout en cultivant un esprit éducatif et un rappel à la mémoire », en souhaitant « être à la hauteur du public ».