Algérie

L'épidémie de covid-19 se stabilise après 20 jours de confinement total : Blida respire mieux



Blida continue d'enterrer ses morts en silence, même si leur nombre est en constante baisse, assure-t-on. Ces décès et le confinement total, malgré ses nombreux bienfaits, pèsent lourd sur l'état psychologique des Blidéens.Mardi soir, des photos circulant sur les réseaux sociaux montraient l'accalmie à l'hôpital Brahim Tirichine de Blida. D'habitude bondée de monde sur fond retentissement des sirènes d'ambulances depuis le début de la pandémie, la cour de cet établissement hospitalier était quasiment vide et le service des urgences n'était plus débordé. Le chef de permanence, ce jour-là, confirme : «Effectivement, c'est du jamais vu depuis un mois ! Pourvu que cela dure?»
Quelques heures auparavant, des médecins au service réanimation du Chu Frantz Fanon confirmaient, eux aussi, la «tendance». « Il y a de moins en moins de cas graves nécessitant une réanimation. Et aussi, il y a beaucoup de cas de guérison », ont-ils insisté. Et dire qu'il y a une quinzaine de jours, le service réanimation du Chu de Blida enregistrait 17 décès (un pic) en une journée. Ces derniers jours, le chiffre ne passe pas les cinq décès.
Adel Boudahdir, médecin réanimateur au CHU Frantz Fanon, a écrit mardi sur son compte Facebook : «L'heure de la victoire approche. Restez juste chez vous?» Est-ce le début de la fin tant espérée par la population ' Les médecins semblent optimistes, mais insistent toujours sur le confinement. «Tant qu'on respecte les règles de confinement et d'hygiène, on peut espérer une remarquable amélioration de la situation dans les jours à venir. Sinon, le même scénario risque de se produire car le virus est toujours là et peut facilement se propager si on lui en donne l'occasion.»
Toutefois, des communes qui étaient, au début de la pandémie, épargnées par le coronavirus, connaissent une augmentation inquiétante des cas positifs et des décès, comme c'est le cas à Mouzaïa et sa région, à l'ouest de Blida, ou à Bougara, à l'est de la wilaya. Le président de l'APC de Bougara a d'ailleurs pris l'initiative de sensibiliser régulièrement la population de sa commune, surtout les jeunes, quant à la nécessité de se confiner pour éviter la propagation du virus.
A travers des vidéos qu'il poste sur les réseaux sociaux, il les appelle à éviter les regroupements et les sorties sans raison valable sous peine de fortes sanctions. «A Bougara, les jeunes sont très récalcitrants et pensent que la maladie n'arrive qu'aux autres. Beaucoup de jeunes ne veulent surtout pas rester confinés chez eux, malheureusement», regrette une journaliste habitant la localité.
Le calvaire des journaliers
Les journaliers peinent à joindre les deux bouts depuis le début du confinement total, il y a environ un mois. Et ce sont surtout les personnes activant dans les métiers et payés à la journée qui sont les plus touchées. «D'habitude, mon emploi du temps est très chargé à la veille du Ramadhan. A Blida, il y a beaucoup de familles qui ont comme habitude d'effectuer le grand nettoyage au mois de Chaâbane et font appel aux peintres.
C'est la période où les peintres se frottent les mains et gagnent le plus d'argent. Cette année, l'exception est dure pour nous. Me concernant, je compte sur la solidarité familiale pour joindre les deux bouts. Mais jusqu'à quand '», s'interroge un peintre d'un air craintif. «Je n'ai gagné aucun sou depuis plus d'un mois et là je me retrouve livré à moi-même. La pandémie ne va pas disparaître du jour au lendemain malheureusement», ajoute un plombier.
Les femmes préparatrices de pâtisserie orientales, notamment pour les fêtes de mariage, n'ont jamais connu une crise pareille. Confinement oblige et interdiction de tout regroupement jusqu'à nouvel ordre, le retour des fêtes et cérémonies n'est pas donc pour demain. Seule exception : les confectionneuses et couturières sont les plus demandées en ces temps exceptionnels.
Ainsi, des ateliers de couture ne chôment pas ; ils se spécialisent, depuis un certain temps, dans la confection de bavettes et de combinaisons pour le personnel hospitalier. La demande est pressante et l'offre ne suffit plus. Les propriétaires de ces ateliers lancent souvent des offres d'emploi temporaires de couturières dans le cadre de la sous-traitance. Et ces dernières travaillent à partir de leurs domiciles.
Blida continue d'enterrer ses morts en silence, même si leur nombre est en constante baisse, assure-t-on. Ces décès et le confinement total, malgré ses nombreux bienfaits, pèsent lourd sur l'état psychologique des Blidéens. Les déplacements intercommunaux sont toujours interdits, sauf autorisation délivrée par les autorités compétentes pour des motifs professionnels ou d'urgence.
Et pour décourager les Blidéens à rouler en voiture et rester confiner, les stations-service sont quasiment toutes fermées. A Blida et sa périphérie, une seule station est opérationnelle. Aussi, plus de 1000 véhicules et deux roues ont été mis à la fourrière parce que leurs conducteurs ont roulé sans autorisation. En dépit de la situation difficile à laquelle ils sont confrontés, les Blidéens essayent tant bien que mal de faire preuve de patience en attendant des jours meilleurs.


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