Algérie

«L'épicentre du terrorisme mondial s'est déplacé vers la région du Sahel»



«L'épicentre du terrorisme mondial s'est déplacé vers la région du Sahel»

Evènement phare de la Présidence algérienne pour le mois de janvier, la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU sur «la lutte contre le terrorisme en Afrique» a été présidée, hier, à New York, par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, chargé par le Président Abdelmadjid Tebboune.Elle est destinée à «débattre de l'expansion des activités terroristes en Afrique et des menaces qu'elles représentent pour la sécurité et la stabilité des pays africains», comme l'avait annoncé Ahmed Attaf, dans une récente conférence de presse lors de laquelle il avait présenté le bilan de l'action diplomatique de l'Algérie en 2024. Dans un entretien à la chaîne de télévision AL24 News, accordé la veille de la tenue de cette réunion, le ministre a indiqué que la décision de l'Algérie d'organiser une réunion de haut niveau sur ce phénomène est dictée par la nécessité d'«attirer l'attention sur ce fléau en Afrique», rappelant que cette «grande responsabilité incombe à l'Algérie», le Président Tebboune, étant porte-parole de l'Afrique en matière de lutte contre le terrorisme et chargé de «suivre ce dossier au nom du continent».
«L'Algérie a constaté récemment que la communauté internationale s'était détournée de ce fléau persistant en Afrique. C'est pourquoi, nous avons souhaité, à travers cette initiative (réunion ministérielle au Conseil de sécurité), réengager la communauté internationale et l'amener à s'intéresser à ce fléau, et ce, à la lumière de quatre données», avait-il expliqué. Le ministre a noté, dans ce contexte, une «expansion» du terrorisme en Afrique, au moment où ce phénomène «recule dans plusieurs régions du monde». Ahmed Attaf a fait remarquer, à ce titre, que «le terrorisme s'est renforcé en termes d'effectifs», soulignant, en ce sens, qu' «il nous est difficile aujourd'hui de parler de groupes terroristes, mais plutôt d'armées terroristes, au vu du nombre croissant de recrues dans leurs rangs». Il a affirmé avoir constaté «chez les groupes terroristes une maîtrise des tactiques et des stratégies militaires, qui montre la dangereuse évolution du terrorisme en Afrique», d'où la nécessité d'organiser cette réunion au Conseil de sécurité de l'ONU pour débattre de la meilleure approche à adopter pour gérer la réponse à la menace terroriste. Un projet de déclaration présidentielle, proposé par l'Algérie, dans le cadre de la réunion, est en négociation. En mars 2020, le Conseil a adopté une déclaration présidentielle sur la menace posée par le terrorisme en Afrique. La déclaration affirmait notamment que la présence du terrorisme et de l'extrémisme violent propice au terrorisme peut compromettre le développement social et économique des Etats touchés. Elle soulignait également l'importance d'une approche globale de la lutte contre le terrorisme et des efforts visant à répondre aux dimensions socio-économiques et développement du défi posé par les groupes terroristes. Pour rappel, en novembre dernier, la réunion conjointe des Comités du Conseil de sécurité de l'ONU chargés de la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération, avait donné l'occasion, à l'Ambassadeur Amar Bendjama, Représentant permanent de l'Algérie à l'ONU, en sa qualité de Président du Comité contre le terrorisme (CTC), de livrer, dans son intervention à titre national, une analyse percutante de l'architecture internationale de lutte contre le terrorisme, puisant dans l'expérience historique de notre pays qui, avait-il rappelé, a combattu le terrorisme seul dans les années 90.
L'Ambassadeur Bendjama avait lancé un appel pressant aux experts onusiens : «Choisissez d'aller visiter les plus vulnérables, les plus affectés par le terrorisme. Allez vers le Sahel, vers le lac Tchad, et non vers des pays qui n'expérimentent pas le terrorisme».
Il avait exposé les facteurs qui favorisent le terrorisme : «En Afrique, jour après jour, nous voyons comment la pauvreté extrême, le désespoir sont exploités pour alimenter l'extrémisme. Nous voyons des institutions faibles sujettes à l'infiltration. Nous voyons le manque d'opportunités devenir un terreau fertile pour la radicalisation».
«Pas de promesses, mais des ressources. Pas de conditionnalité, mais de la coopération. Et s'il vous plaît, plus de leçons, mais du partenariat dans la lutte contre le terrorisme», avait-il lancé.
Lakhdar A.




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