Algérie

L'épée de Damoclès est toujours là !



L'épée de Damoclès est toujours là !
Algérie News et Djazaïr News, nouvelles victimes de la décision de l'ANEP de fermer le robinet de la publicité, vraisemblablement pour des motifs politiques.Les pressions sur la presse montent crescendo en cette période électorale. Les voix opposées au 4e mandat du président Bouteflika sont ciblées. Après la descente punitive menée contre la chaîne de télévision privée, Al Atlas TV, fermée depuis, ce sont les titres de la presse écrite dépendant de la publicité de l'ANEP qui sont désormais dans le collimateur. Pas tous les titres. Seuls les journaux privés qui s'opposent au maintien du statu quo sont concernés. Nos confrères Algérie News et El Djazaïr News, que dirige le journaliste Hmida Ayachi, ont été surpris, lundi dernier, par un appel de la direction de l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) qui gère la publicité institutionnelle, les informant qu'ils n'auront plus de publicité. «La direction de l'ANEP a décidé, sans expliquer les motifs, de ne plus nous accorder de publicité. Elle a appelé, hier matin (lundi, ndlr) notre agent marketing pour lui annoncer cette décision. Il n'y a aucun écrit ni aucun préavis, comme le stipule la convention que nous avons signée avec cette agence», explique M. Ayachi, contacté hier.Selon lui, cette décision a un rapport direct avec la ligne éditoriale du journal opposé au quatrième mandat.«Nous sommes un journal professionnel. Nous ouvrons nos colonnes à toutes les sensibilités, y compris aux partisans du 4e mandat. Mais les commentaires et l'éditorial son libres», rappelle le patron des deux quotidiens en question. Hmida Ayachi suppose également que cette décision a un rapport avec l'ouverture du siège de son journal aux opposants au quatrième mandat, le mouvement Barakat et l'ancienne figure du mouvement des archs, Belaïd Abrika, qui y ont animé des conférences. «En tout cas, nous n'avons reçu aucun écrit de la part de l'ANEP.Selon des informations que je n'ai pas encore confirmées, la décision émane de l'entourage de Bouteflika», ajoute-t-il, précisant que «la privation de ses journaux de la publicité est une forme de pression pour infléchir leur ligne éditoriale». Qui a pris cette décision 'Le ministère de la Défense nationale s'en lave les mains, en précisant que seuls l'ANEP et sa tutelle, le ministère de la Communication, interviennent dans la gestion de la publicité. Nos tentatives de contacter les responsables de l'ANEP pour avoir leur explication se sont avérées vaines. «Le PDG, M. Boussena, n'est pas là. Les autres responsables sont en conseil d'administration», nous explique une dame qui a répondu à notre appel. Même réponse au ministère de la Communication. La privation de ces deux journaux de la publicité rappelle, en tout cas, l'utilisation politique de cette manne financière pour dompter les titres de la presse au contenu critique.La distribution de cette manne financière non négligeable aux journaux se fait, depuis des années, selon des critères occultes. Généralement, seuls «les copains et les coquins» sont servis sans limite par l'ANEP. Aucune règle commerciale n'est appliquée. Sur près de 150 quotidiens recensés officiellement et qui bénéficient des milliards de l'ANEP, seulement une quinzaine sont disponibles dans les kiosques. Le reste c'est plutôt des machines à sous pour des patrons qui ne se soucient pas du métier et du devoir d'informer. En tout cas, l'exhumation de cette vieille pratique visant à asphyxier les journaux indépendants démasque les vraies visées du pouvoir qui promet, en cette période électorale, «plus de respect des droits de l'homme et de la liberté d'expression durant le prochain quinquennat». Il est à rappeler aussi que le secteur de la publicité évolue, depuis des années, sans aucun cadre juridique, d'autant plus que la loi sur la publicité n'est toujours pas prête. Cela n'est-il pas fait sciemment pour maintenir l'épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes des responsables des entreprises de presse '




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