Algérie

L'épée de Damoclès



Les recommandations issues de la Conférence nationale sur la relance industrielle mettent en évidence l'urgence d'un texte réglementaire relatif à la dépénalisation de l'acte de gestion et à la protection des cadres gestionnaires du secteur public économique.Les travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle ont pris fin, avant-hier, par la lecture des recommandations formulées par les participants, que le gouvernement s'est engagé à examiner et à mettre en ?uvre sur le terrain.
Les animateurs de l'atelier sur " La gouvernance de l'entreprise publique économique (EPE) et le rôle de l'Etat actionnaire" ont insisté sur l'urgence d'un texte réglementaire relatif à la dépénalisation de l'acte de gestion et à la protection des cadres gestionnaires.
Ils ont évoqué la nécessité de définir un modèle de croissance et de préciser le rôle de l'Etat actionnaire, suggérant, notamment, la création d'une agence indépendante ou un fonds d'investissement pour gérer les participations de l'Etat.
Les participants proposent, également, l'ouverture du capital de certaines entreprises publiques économiques non stratégiques et le développement du partenariat public-privé.
Concernant le financement des entreprises, "les groupes publics et sociétés de gestion devraient chercher d'autres sources de financement en sollicitant les institutions de garantie et les assurances et en recourant à la Bourse d'Alger et aux fonds d'investissements", recommandent les experts.
Ces derniers estiment important, par ailleurs, de définir une stratégie globale pour l'économie nationale, en traçant des objectifs à atteindre à court, moyen et long termes. Il est, également, urgent, selon eux, de mettre en place un système de statistique fiable.
Les participants à la Conférence nationale sur la relance industrielle proposent la création d'une base de données des compétences nationales dans tous les domaines pour les intégrer dans les conseils d'administration des entreprises publiques.
Concernant l'amélioration du climat d'investissement et la disponibilité du foncier, l'accent a été mis sur l'importance de revoir l'organisation de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) ainsi que la stabilité du cadre réglementaire. Les participants recommandent, aussi, la révision du rôle du Conseil national de l'investissement.
En matière d'investissements étrangers, ils estiment important de mettre en place des mécanismes au niveau des représentations diplomatiques pour attirer les capitaux étrangers. Les experts proposent, en outre, la création de zones franches.
S'agissant du foncier industriel, ils ont appelé à la création de l'Agence nationale du foncier industriel dans les plus brefs délais et à la réhabilitation des zones industrielles. L'intégration industrielle et la sous-traitance ont occupé une grande place dans les recommandations des participants à la Conférence nationale sur la relance industrielle.
La sous-traitance, expliquent-ils, contribue à la réalisation de plusieurs objectifs importants, notamment, la réduction de la facture d'importation.
Dans ce cadre, les experts ont souligné la nécessité de fabriquer localement les produits les plus demandés et dont les matières premières sont disponibles localement, citant, entre autres, l'acier inoxydable, le plastique, le coton traité, tout en privilégiant les filières des industries sidérurgiques, plastiques, extractives ou agroalimentaires où sont relevées des capacités d'intégration considérables.
Les mêmes experts proposent de promouvoir la substitution à l'importation. Certains observateurs ont relevé, à juste titre, que les recommandations émises lors de ces ateliers ne sont pas nouvelles.
Le professeur Bouklia-Hassane avait préconisé, à l'ouverture de la conférence, de "sortir de l'élaboration de la politique industrielle sur la base d'un ensemble de mesures formalisées qui a montré ses limites". La question du financement est traitée à un niveau trop général, alors que l'intermédiation financière est au c?ur de toute croissance industrielle ou autre.
D'autres économistes ont exprimé leur souhait de voir l'administration économique se consacrer davantage à la qualité des services publics qu'elle est tenue de délivrer, qu'elle se préoccupe de la cohérence des missions régulatrices qu'elle exerce si mal aujourd'hui, et qu'enfin elle lâche la bride aux entrepreneurs, aux investisseurs et aux créateurs de richesse.

Meziane RABHI


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