Algérie

L'épargne des travailleurs remise au goût du jour



Plongé dans l'oubli juste après son lancement effectif en 2008 le Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (Fsie) appelé communément Fonds d'épargne pour la retraite vient d'être relancé. Une louable initiative en ces temps où le pays est à la quête de ressources financières supplémentaires depuis l'effondrement de ses recettes d'exportations d'hydrocarbures en juin 2014. Pour ce faire, la direction du Fsie vise à augmenter le nombre d'inscrits qui contribuent au fonds. Selon Mohamed Sahnoun, directeur général de ce fonds repris par l'Agence de presse algérienne «il s'agira de faire passer le nombre d'inscrits qui est actuellement de 5000 à, dans un premier temps, 20.000 et espérer atteindre les 30.000». Le DG qui s'exprimait en marge d'une journée régionale de formation en faveur des représentants de ce fonds organisée samedi dernier à Oran a précisé que près de 5000 inscrits ont été recensés depuis la création de ce fonds en 2008, au niveau national, dont ceux qui versent régulièrement leurs contributions et ceux qui s'en acquittent par échéance. Mohamed Sahnoun a, par ailleurs, fait savoir que cette multiplication d'inscrits dans les prochaines années «va permettre la protection de l'emploi». Il a en outre indiqué que le fonds utilise au maximum 50% de ses ressources comme investissements en PME au statut de société par actions (Sarl) de 3 ans au moins». Ces investissements prennent la forme d'actions ou de titres de contribution», a-t-il précisé. Et d'ajouter «que les investissements de ce fonds pour les PME ne dépasse pas 15% du capital entreprise». Autrement dit, pour fructifier les souscriptions et participer à l'effort de soutien à l'investissement, le Fsie peut procéder à des prises de participations dans le capital des PME, qui sont en stade de développement, à hauteur de 15% du capital d'une entreprise de cette catégorie. le DG du Fsie a également informé que chaque citoyen peut acquérir des actions de ce fonds à travers les 51 antennes relevant de la Banque nationale d'Algérie (BNA) au niveau national, afin d'épargner pour leur retraite. «La valeur de l'action est de 180 DA» a précisé le DG. Soulignons que ce dernier a appelé les représentants de ce fonds à se rapprocher des citoyens en vue de les sensibiliser quant aux avantages octroyés par le fonds qui accorde des intérêts à moyen et à long terme. Et pour encourager les travailleurs à adhérer au fonds, le responsable explique que cette caisse propose «aux travailleurs-souscripteurs un rendement annuel de 4% au minimum et pouvant même atteindre 8%, des taux qui dépassent largement ceux des intérêts de l'épargne offerts par les banques, qui sont actuellement inférieurs à 2%». Poursuivant son argumentation Mohamed Sahnoun a soutenu que «pour les ressources que nous plaçons dans les titres du Trésor public, nous avons un rendement annuel autour de 4 à 5%, alors que pour les placements dans les PME, le rendement ne peut être inférieur à 10-15%». Notons selon des sources bien au fait du dossier, que ce fonds existe depuis plus de 10 ans, sa mise en place a été décidée lors de la tripartite de 2003 et officialisée par la loi de finances 2005, il s'est vu au fil du temps tombé aux oubliettes faute de souscriptions alors qu'il était destiné à offrir aux travailleurs un revenu complémentaire à la retraite. La raison, selon nos sources, est connue: la caisse faute de communication et de vulgarisation n'a pas eu les résultats escomptés. Et pourtant, le problème de liquidités ne se posait pas à cette époque, au contraire l'argent coulait à flots. On peut donc en déduire que les autorités ont depuis admis que le fonds était un échec. Mais d'après Mohamed Sahnoun ce sont les réticences des entreprises familiales à ouvrir leur capital qui sont à l'origine de l'échec du fonds et aussi par le fait qu'il n'avait été enregistré aucune prise de participation par le fonds dans le capital des PME après huit ans d'exercice. Toujours au registre des causes de l'échec du fonds, mais à un degré moindre, le DG a avancé: «La longue durée nécessaire pour finaliser les détails de ce type de prestation, le faible engagement des banques et aussi un manque de communication par le Fsie.»


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