L'environnement peut-il se vendre?

Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Chérif Rahmani a présenté, hier, le nouveau plan marketing «environnement 2008», au Palais des Nations. Le plan repose sur une politique de sensibilisation et d'information de la société civile sur la question de l'environnement, à commencer par les enfants, les éducateurs et les imams. Le but recherché est d'impliquer la société civile dans la protection de l'environnement à travers «des petits gestes» qui peuvent améliorer le cadre de vie des citoyens. Ce plan d'action et de sensibilisation a été financé par le bureau d'étude allemand «GTZ», a précisé le ministre devant l'assistance en ajoutant que la partie allemande, leader dans la préservation de l'environnement, a décidé de nous aider techniquement et financièrement à asseoir une politique durable pour la préservation de l'environnement. Le représentant de la partie allemande Hans Karge a déclaré, de son côté, que «GTZ» a consacré 14,5 millions d'euros pour aider l'Algérie, et ce, sur une période allant de 2001 à 2012, pour la promotion des actions visant la protection de l'environnement. «Le financement de ce plan de marketing est inclus dans cette enveloppe» a-t-il dit. Mais, indique Hans Karge, ce n'est pas du tout l'argent qui va régler le problème de la pollution, «c'est la sensibilisation et l'éducation qui est capable d'assurer une politique durable de l'environnement». Et d'annoncer que «GTZ», a décidé de former 10 imams qui vont se rendre bientôt en Allemagne pour qu'ils aient une idée sur des actions concrètes entreprises durant des années dans ce pays. «Des actions qui sont parfois très simples mais qui ont un grand impact sur le cadre de vie des citoyens allemands», affirme-t-il. La cible, selon le représentant allemand, sont les écoliers, les scouts, les imams, les forces de l'ordre notamment la police de l'urbanisme et les gendarmes. Des formations sont, également, prévues au profit des médias, des chefs d'entreprises ainsi que des travailleurs eux-mêmes que ce soit en Algérie ou en Allemagne. Chérif Rahmani a annoncé, de son côté, que d'ici la fin de l'année 2008, les 25.000 établissements scolaires verront l'introduction de l'éducation environnementale dans leur programme, comme il sera procédé à la création de 5.000 clubs verts qui sont, au jour d'aujourd'hui, une centaine. Enfin, le ministre résume pour dire que «l'enfant reste le coeur de notre cible dans cette action». Ce plan de sensibilisation a été présenté auprès des ambassadeurs, des présidents des SGP, des universitaires, des industriels, du patronat, des syndicats, des entreprises de gestion touristiques, des hommes de culte, des médias, des organisations sportives et des ONG. Des établissements et des organismes qui peuvent bien sensibiliser et informer l'opinion publique sur les questions de l'environnement. L'ancien footballeur international, Rabah Madjer et l'athlète Nahida Touhami ont été désignés, dimanche à Alger, ambassadeurs du nouveau Plan marketing «Environnement-2008». «Ce plan s'organise autour de la notoriété des deux ambassadeurs, Madjer et Touhami, qui vont apporter leur voix, image, talent et leur efficience à ce programme de sensibilisation en direction de l'opinion nationale», a expliqué le ministre. Il a précisé qu'«il ne s'agit pas de faire des politiques, mais de communiquer ces politiques pour mobiliser les gens», soulignant la «liaison forte entre les politiques, la communication et l'action, soutenues par un plan de marketing, en faisant appel à deux ambassadeurs du monde du sport». Le ministre de l'Environnement a indiqué, par ailleurs, que les impact monétaires sur l'état de l'environnement a baissé de 1 milliard de dollars en 5 ans: soit un gain de 250 millions de dollars par an, ce qui constitue une avancée remarquable dans la maîtrise des problèmes environnementaux en Algérie. Mais, pour le département de Rahmani, les impacts monétaires à eux seuls, ne suffisent pas. «Les impacts doivent être ressentis dans la santé, le cadre de vie des citoyens», a-t-il conclu.