Algérie

L'envenimation scorpionique, c'est d'abord un problème d'hygiène Les efforts déployés par les professionnels de la santé donnent peu de résultats



Un autre problème de santé publique, et non des moindres, l'envenimation scorpionique. Chaque année, l'Algérie enregistre de nouveaux cas de piqûres dont les victimes sont majoritairement des enfants et des personnes âgées. Pour le moment, la zone dite rouge parce qu'à grand risque est composée des wilayas de Ouargla, Djelfa, El Bayadh, Biskra, Naâma, El Oued et M'sila. Cela ne veut pas dire que les autres wilayas sont épargnées. En effet, des chiffres du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière indiquent que ce mal est partout présent dans le pays, avec une moyenne de 50 000 piqûres et une centaine de décès par an. Le scorpion est attiré par la saleté, l'humidité et l'obscurité. L'état d'insalubrité sans cesse croissant de nos villes explique bien ce phénomène. Un dispositif de lutte contre l'envenimation scorpionique est mis en place par le département ministériel et son personnel, du moins jusqu'à un certain temps, est bien actif.Il n'en demeure pas moins que les résultats sur le terrain restent médiocres.
Les campagnes de sensibilisation initiées par les professionnels de la santé ne suscitent pas grand intérêt chez les citoyens. Très souvent, ces derniers se montrent peu réceptifs aux conseils et aux recommandations et l'implication du mouvement associatif dans ce genre d'action laisse à désirer. La chose n'est pas prise très au sérieux et l'éloignement des établissements de santé, dans certaines wilayas, n'est pas pour encourager les populations locales à se renseigner sur le phénomène, ses conséquences immédiates et les moyens de le contourner. Des personnes ont été piquées plusieurs fois par le scorpion et s'en sont sorties indemnes. Pur hasard parce que le scorpion incriminé n'avait pas de venin et ce dernier était de faible intensité. Ce sont des cas rares, des exceptions. Et l'exception ne doit pas confirmer la règle dans ce genre de situation.
Les piqûres de scorpion sont à prendre très au sérieux. Elles doivent être déclarées sur le champ et immédiatement prises en charge sur le plan médical. C'est un problème de santé publique et aucun relâchement en la matière n'est permis. Les professionnels de la santé relèvent que durant les années 70 et 80, 80% des cas déclarés s'étaient produits à l'extérieur des habitations. Depuis quelques années, c'est bien le contraire qui est à déplorer: 80% des cas surviennent à l'intérieur des domiciles. En termes plus clairs, et c'est bien triste de dire les choses de cette manière, c'est d'abord un problème d'hygiène. L'insalubrité gagne en épaisseur. L'image qu'offrent nos villes est désolante.
K. M.


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