L'entreprise au c'ur des débats

Les travaux de la tripartite, qui s'est déroulée, selon les participants, dans un climat sincère, ont été empreints d'un consensus partagé par toutes les parties. Une chose est sûre : ce ne sont pas les propositions qui ont manqué ni l'imagination pour voir enfin le pays entrer de plain-pied dans une ère économique, déterminante pour l'avenir. Un avenir proche qui fait peur si une réelle refondation de la sphère économique, basée sur l'entreprise, élément crucial et indispensable, n'est pas engagée au plus vite. Les défis à relever pour l'Algérie de 2020 risquent de nous prendre au dépourvu à force de tergiverser sur une stratégie qui n'arrive pas à être définie, pour cause, jusque-là, d'un comportement autoritaire de l'Etat. Parmi ces défis, le problème de l'emploi, la diversification de l'économie qui passerait d'abord par une étape d'autosuffisance et la sécurité alimentaire dans un monde en mutation avec des pays émergents en pleine expansion.L'avancée de cette rencontre est l'accord unanime des différents participants à placer l'entreprise au c'ur des débats. De là, les méthodes peuvent être trouvées, les causes des échecs précédents scannés, et les propositions sont nombreuses. Il reste, cependant, un facteur important à définir rapidement : quelle place voudrait prendre l'Etat ' La question suscite hésitations et tergiversations. Pour le FCE, l'Etat devrait se limiter, et ce n'est pas peu, à être "un incitateur de progrès et un régulateur". Pour le think tank Nabni, il est difficile de construire sans un accès à l'information publique et sans transparence des états financiers des institutions et des entreprises publiques et privées.
Il n'en demeure pas moins que le premier challenge à relever pour donner plus de crédibilité à cette concertation est l'utilisation obligatoire du chèque pour toutes les transactions commerciales. Qu'importe le montant, l'essentiel est de montrer la volonté politique de l'Etat d'entrer dans la gouvernance économique et jouer la transparence. C'est une façon de se déterminer quant aux choix des partenaires avec lesquels il faudra faire route, ensemble, vers l'avenir. La bataille avec les barons de l'informel qui vivent d'importations sera rude et cruelle, mais ce n'est qu'à ce prix que l'on jugera de la force d'un Etat. Et de la justesse de ses options.
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