L'entreprise au bord de la faillite

A l’origine de cette situation critique, la préférence accordée par différents organismes relevant du secteur de l’énergie aux entreprises étrangères dans le cadre des appels d’offres. Pour la seconde fois, un appel pour «assistance à entreprise en danger» vient d’être lancé à l’adresse de la direction de l’UGTA. «Cette situation, si elle venait à perdurer, risquerait non seulement de fragiliser l’environnement de la zone industrielle de Réghaïa-Rouiba, mais entérinerait à coup sûr la mort pure et simple du fleuron de fabrication de tubes soudés en spirale», alertent, dans une lettre adressée au patron de la centrale syndicale,  MM. Temzi et Moussaoui, respectivement président du Comité de participation et secrétaire général du syndicat UGTA de l’entreprise. En tout, ce sont plus de «400 travailleurs» qui risquent de se retrouver au chômage. Filiale d’Anabib, spécialisée dans la fabrication des produits tubes destinés au transport de fluides (énergie et eau), la société  Altumet dépend d’un carnet de commandes basé sur les marchés des sociétés Cameg, Sonelgaz et accessoirement Sonatrach. L’attribution récente de la demande de besoins de la société Cameg aux Turcs vient de lui donner l’estocade. «Il s’agit de 120 km de tubes soudés qui nous étaient traditionnellement affectés et constituent pratiquement le budget prévisionnel d’Altumet au titre de l’exercice 2012», déplorent les deux responsables. Si les Turcs concurrencent Altumet, ce n’est pas pour «des critères de qualité meilleure», mais «déloyalement par des prix attractifs souvent très proches des coûts de matières premières», dénoncent les rédacteurs de la missive. «Ceci est raisonnablement anormal, sauf en cas de vente soupçonnée sous dumping dont les avantages sont connus. Cette pratique de vente est d’ailleurs interdite par la Commission européenne ainsi que par les pays du Nord, visant spécialement ces mêmes sociétés turques. Chassés de l’Occident, ils trouvent leur compte de prédilection en Algérie», soulignent-ils. Pour ces responsables, «les seules miettes de commande qu’Altumet reçoit de temps en temps consistent en la reprise des tubes d’origine turque pour la réfection de leur enrobage». Ceci au moment où la société publique fonctionne, entre autres, «selon les normes et techniques de pointe internationales (Iso,API-ASME)».