Algérie

L'entraîneur le plus cher au monde, Fabio Capello, déclare à El Watan : « Je suis impatient d'être dans le match Algérie - Angleterre »



L'entraîneur le plus cher au monde, Fabio Capello, déclare à El Watan :  « Je suis impatient d'être dans le match Algérie - Angleterre »
Le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre ne s'exprime pas beaucoup dans les colonnes de la presse, mais El Watan a bénéficié d'un petit privilège de la part de l'ancien international italien qui nous a concédé une déclaration. Fabio Capello est le sélectionneur le mieux payé au monde. Recruté par la Fédération anglaise au lendemain de l'humiliante élimination de l'Euro 2008 par la Croatie, et le renvoi de Steve McClaren, le coach italien a un revenu annuel de plus de 9 millions d'euros. C'est l'entraîneur le mieux payé au monde. Ce statut le rend presque inaccessible pour les médias. Un confrère anglais, interrogé sur la difficulté d'obtenir une interview du Transalpin, dira : « Il est plus facile de décrocher un rendez-vous avec le Premier ministre Gordon Brown qu'avec Capello. »C'est vrai, l'intéressé ne s'exprime pas beaucoup dans les colonnes de la presse. Ces derniers jours, il est sorti un peu de son « mutisme » pour afficher son inquiétude au sujet du retard dans les travaux d'aménagement du site où ses joueurs seront hébergés durant la Coupe du monde en Afrique du Sud.El Watan a bénéficié de ce « petit privilège » de la part de l'ancien international italien. Ce dernier nous a concédé une déclaration, alors qu'on avait sollicité une interview. Cet épisode mérite une petite plongée dans le temps pour mesurer combien il est devenu difficile, pour ne pas dire impossible, de réaliser une interview avec un entraîneur ou un joueur de renom.Tout a commencé au début du mois de décembre 2009 à l'occasion du tirage au sort de la phase finale de la Coupe du monde 2010. Pour ce grandiose événement, toute la planète football avait rendez-vous à Cape Town, le 4 décembre. A l'instar des 31 autres sélectionneurs, Fabio Capello a fait le déplacement dans la magnifique ville sud-africaine.Durant les heures qui ont précédé le tirage au sort, les journalistes venus du monde entier échangeaient des impressions, abordaient des sujets liés à l'actualité dans la grande salle du Palais des conférences qui servait de salle de conférences de presse, mitoyenne de l'immense espace aménagé pour abriter la cérémonie du tirage au sort. Je partageais une table avec mes confrères Badreddine (Echibek), Franck Simon (France Football), Hervé Penot (l'Equipe) et Massimo Franchi (TuttoSport-Italie).Trois heures avant le début du show, Hervé Penot me lance : « J'ai un pressentiment. Le tirage au sort va nous donner un France-Algérie à Johannesburg. » Je lui rétorque : « Ce serait bien. Nos joueurs aimeraient bien jouer la France en Coupe du monde. » Massimo Franchi ne souhaite pas un Algérie-Italie : « J'ai vu vos deux matches contre l'Egypte. Votre équipe n'est pas facile à jouer. Mieux vaut l'éviter ! » Le tout servi avec un éclat de rire.A cet instant, il ne savait pas que son compatriote et premier responsable de la sélection de la Reine allait exprimer la même inquiétude quelques instants après le tirage au sort. Sur l'estrade où il a succédé à Rabah Saâdane, juste après avoir pris connaissance de la composition du groupe 3 (Angleterre, USA, Slovénie et Algérie), Fabio Capello distille à l'attention de la presse internationale suspendue à ses propos : « L'Algérie est une bonne équipe. La preuve, elle a éliminé l'Egypte, le double champion d'Afrique en titre. Pour avoir une idée plus précise sur cet adversaire, je crois que je vais programmer un match amical (3 mars) face à l'Egypte. C'est plus pratique. » Il parlait vrai.Mercredi, effectivement, l'Angleterre accueillera l'Egypte à Wembley.De retour à Alger, quelques jours plus tard, j'adresse un message au Piémontais Massimo Franchi pour lui demander de m'indiquer la (meilleure) procédure pour obtenir une interview de son compatriote qui partage sa vie entre la Botte et l'île. Le 15 décembre 2009, mon confrère de TuttoSport me fait parvenir le message suivant : « Salut ami Yazid, Yazid comme Zizou. Fabio Capello est un entraîneur top. Un des meilleurs au monde, pas facile à aborder. Alors tu as deux possibilités. La premièren, c'est d'appeler le directeur de la communication de la Football association, Adrian Bevington.La deuxième, c'est l'agence milanaise K4 Sport qui s'occupe directement de l'image de Fabio (Capello). » Sans plus tarder, deux correspondances sont envoyés à Londres et Milan. Le 27 décembre 2009, Andrea Agostini, chargé du dossier Fabio Capello K4 Sport, se manifeste par une brève réponse : « Bonjour, monsieur Yazid, pour notre organisation interne, je tourne votre demande au chef de la communication de la Football association, Adrian Bevington. A bientôt. » Le lendemain, l'Anglais Bevington confirme la réception de la demande d'interview et me demande de « préciser, en anglais, les angles de l'entretien avec Capello ». Le canevas est expédié le jour même avec les modalités de la rencontre, mois, jour et horaire laissés, bien sûr, à la discrétion de l'ancien joueur de la Juventus dont il était l'un des grands animateurs aux côtés de Causio et Bettega.Les jours passent et aucun signe n'arrive de Londres. Le mois de janvier et la CAN 2010 s'achèvent et pas de réponse de la part du responsable de la communication de la Fédération anglaise. Le 9 février 2010, la réponse arrive. Fabio Capello n'accorde pas d'interview à la presse internationale. Par le biais de son collaborateur Stuart Mawhinney, Adrian Bevinghton me fait parvenir « une déclaration exclusive de Fabio Capello à El Watan » dont voici la teneur :« Je n'ai pas affronté de sélection africaine depuis que je suis à la tête de l'équipe d'Angleterre. C'est un football que je ne connais pas bien. Comme l'Algérie s'est qualifiée au Mondial 2010 contre l'Égypte, j'ai estimé qu'il était plus qu'utile d'organiser un match face à l'Égypte (3 mars à Londres) pour avoir une idée sur ce football. J'ai consulté à droite et à gauche et toutes les informations ont convergé vers la même direction. L'Algérie est une très bonne équipe. Le fait qu'elle a écarté l'Égypte en match d'appui ne me rassure pas. L'opposition égyptienne le 3 mars serait une belle opportunité pour moi d'avoir une idée plus précise sur l'Algérie. Sur ce que j'ai entendu sur la double confrontation Égypte-Algérie - Le Caire-Khartoum -, l'Algérie sera un coriace adversaire en Coupe du monde. Nous devons être en grande forme le jour d'affronter l'Algérie. Je ne sous-estime pas cette équipe. Bien au contraire. Nous jouerons l'Algérie à Cape Town, situé au niveau de la mer avec un fort taux d'humidité par rapport à notre premier match face aux USA à Rustenburg situé en altitude par rapport à Cape Town. L'Angleterre abordera ses trois matches contre les USA, l'Algérie et la Slovénie avec le même état d'esprit. C'est-à-dire descendre sur le terrain pour gagner. Nous respectons beaucoup l'Algérie, ses dirigeants, staffs et joueurs.Les équipes africaines vont bénéficier d'un avantage certain. Celui de participer à une Coupe du monde qui se déroule pour la première fois sur le continent africain. Le match Algérie-Angleterre sera excitant. Je suis impatient d'y être. »Voilà résumée la déclaration qu'a daigné concéder le coach italien de l'équipe d'Angleterre.Son chargé de communication a conclu notre échange épistolaire par ce « conseil » : « Le 2 mars, Fabio Capello anime une conférence de presse, la veille du match Angleterre-Égypte, vous pouvez venir assister à la conférence de presse et poser une question » à Fabio Capello, bien sûr. Pour l'interview, il faut repasser. L'entraîneur le plus cher au monde n'est pas à la « portée » du premier venu. Un confrère étranger informé du résultat des courses a fait ce commentaire : « Ces ''stars'' n'ouvrent plus la bouche sans une contrepartie financière sonnante et trébuchante. Ils ont leurs petits amis à qui ils se confient off the record. Lorsqu'ils donnent une interview, leur compte en banque se gonfle sensiblement. »A priori, Fabio Capello fait partie de cette catégorie de coaches qui se croient tout permis. Même refuser de dialoguer avec des journalistes. John Terry, le capitaine de Chelsea et ex-capitaine de l'équipe d'Angleterre, a perdu son brassard de l'équipe de la Rose le jour où un journal du magnat australien de la presse, Ruperd Murdoch, a voulu lui faire la guerre parce que le défenseur international a décidé, un jour, d'accorder l'exclusivité à un journal concurrent. L'épisode de son aventure extra-conjugale avec la compagne d'un ex-coéquipier n'a été qu'un prétexte pour le démolir.Fabio Capello, lui aussi, fonctionne comme les joueurs et entraîneurs anglais. L'argent reste leur moteur dans leur relation avec la presse. Il a tellement bien compris le système qu'il quittera ses fonctions à la tête de l'équipe d'Angleterre de son propre chef. Il choisira le moment de tirer sa révérence avant qu'ils ne tirent sur lui. A part cela, tout tourne au royaume de la Reine.Les candidats à un éventuel entretien avec Fabio Capello doivent savoir au préalable qu'ils se lancent dans une sorte d'ascension de l'Himalaya. Il faut avoir du souffle.500 000 dollars par moisLe salaire actuel de Fabio Capello est de 500 000 dollars par mois en tant qu'entraîneur de l'équipe de football d'Angleterre.En tant que joueur, Fabio Capello a porté à 32 reprises le maillot de l'équipe d'Italie entre 1972 et 1976, il a inscrit 8 buts en sélection et a participé à la Coupe du monde 1974. Il est également l'auteur du but « historique » permettant à l'Italie de l'emporter pour la première fois à Wembley contre l'Angleterre (1973). Comme entraîneur, il succède à Arrigo Sacchi à la tête du Milan AC en 1991 et décroche en cinq saisons 4 championnats dont 3 consécutifs, ainsi que la cinquième Ligue des Champions du club rossonero. Du 19 mai 1991 au 21 mars 1993, le grand Milan des Franco Baresi, Marco Van Basten, Paolo Maldini, Ruud Gullit, restera invaincu en championnat pendant 58 matchs.Il remporte le championnat d'Espagne avec le Real Madrid en 1996-1997 avant de revenir au Milan AC lors de la saison 1997-98 puis à l'AS Rome. Sous sa direction, le club romain remporte son premier championnat depuis 21 ans. A Madrid, sa gestion des joueurs est jugée mauvaise et sa tactique est critiquée comme étant trop défensive. Malgré cela, il mène le Real Madrid au titre de champion d'Espagne. Le 28 juin, il est officiellement limogé du poste d'entraîneur du Real Madrid. Le 13 décembre 2007, il est recruté par la Fédération anglaise pour 4 années, comme sélectionneur de l'équipe nationale d'Angleterre. Deux jours plus tard, le 15 décembre, il annonce qu'il s'agirait sans doute du dernier défi de sa carrière.


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