Algérie

L'entourage scolaire de plus en plus violent



L'entourage scolaire de plus en plus violent
Ce sont 11 élèves mineures qui ont été violées durant le premier trimestre de 2015, indiquent les services de la Gendarmerie nationale. «Ces viols subis par des élèves n'ont pas eu lieu dans des écoles mais dans les alentours des établissements scolaires.Ces cas, qui ont été enregistrés dans la wilaya d'Alger, ont eu lieu généralement suite à des fugues. Les auteurs de ces crimes ne sont pas du milieu scolaire», précise Djilali Bedan, de l'unité de la protection des mineurs de la Gendarmerie nationale, qui appelle à la mobilisation de toute la société.Des chiffres qui font froid dans le dos. «Rien que la semaine écoulée, trois élèves ont subi les mêmes supplices dans l'environnement proche des écoles de la seule commune de Draria (hauteurs d'Alger)», précise cet officier qui intervenait hier à l'occasion des Journées de sensibilisation sur la violence en milieu scolaire. Une initiative de la direction de l'éducation d'Alger-Ouest, organisée au lycée Aït Messaoudène de Draria.Nos enfants subissent la violence. Les textes de loi les protègent «mais les parents doivent cesser d'être des spectateurs et se contenter de dénoncer à voix basse. Il faut s'impliquer dans la gestion de la vie de leurs enfants via les associations des parents d'élèves qui permettent à ces parents de se faire entendre dans un cadre organisé, structuré et efficace», estime Mme Bacha, membre de l'Association nationale des parents d'élèves.Dans cet établissement, les parents peuvent trouver des coordonnées d'associations d'aide et de soutien en cas de difficulté. Les participants, principalement des parents d'élèves et des enseignants, sont unanimes. L'enfant pourrait être, dans certains cas, auteur de violence. «Il ne faut pas que les parents continuent à se voiler la face. Si leurs enfants présentent des signes de violence, il ne faut pas hésiter à demander de l'aide», clament des enseignants rencontrés sur place.«Madame, vous portez des chaussures pour hommes !»Selon les membres de l'Association des parents d'élèves, les enfants subissent les conséquences de la surcharge des classes, du programme et du bourrage pour rattraper les retards. L'introduction des mesures dans le cadre de la réforme de 2001 n'a pas été suivie par l'encadrement adéquat. «Nous avons saisi la ministre de l'Education nationale et avons remis un document de 24 recommandations pour améliorer les conditions de scolarité de nos enfants et atténuer les facteurs de violence. Nos enfants transmettent une violence subie quotidiennement. Ils ne jouent pas, il n'y a pas d'espace pour la pratique d'exercices physiques en groupe dans les écoles, des enseignants peuvent également présenter des carences en matière de formation, ne sachant comment traiter un enfant présentant des signes de comportement violent», explique encore Mme Bacha, qui interpelle les responsables du secteur pour une réelle prise en charge du problème. Une bombe à retardement est dans nos écoles, à en croire les cris d'alarme lancés par les enseignants.Des cas de violence verbale, coups et blessures sur leurs camarades de classe et menaces sont enregistrés quotidiennement dans les salles de cours. Les «coupables» peuvent être des enfants d'à peine six ans. On ne peut plus dresser de limites aux enfants. Certains, même dans le primaire, n'hésitent plus à passer de la simple remarque du genre : «Madame, vous portez des chaussures pour hommes», à des menaces de mort en cas de mauvaise note obtenue. «C'est ingérable», s'inquiète une enseignante de l'établissement Boudjemaâ Temmim. «Les parents d'élèves se soucient peu de ce genre de dépassements qui aggravent les conséquences de l'impunité.» Une enseignante du primaire, présente à cette journée d'information, déplore que «les parents courent derrière les notes et les moyennes en se souciant peu du rendement pédagogique de leurs enfants et de leur comportement».Pour ces enseignants, «l'enfant transmet la violence qu'il subit à la maison et la pression autour des notes à ses camarades. Parfois, il nécessite une prise en charge. Les parents ont parfois du mal à accepter certaines réalités», déplore une enseignante de langue arabe.




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