Algérie

L'enthousiasme, à l'origine de la réussite du quotidien Le Peuple Hommage au journaliste Tayeb Belloula



L'enthousiasme, à l'origine de la réussite du quotidien Le Peuple                                    Hommage au journaliste Tayeb Belloula
Le défi a été relevé en septembre 1962 avec la création du journal Le Peuple. Sa parution quotidienne et sa distribution à travers la quasi-totalité du territoire national et à l'étranger étaient, à l'époque, considérées comme un exploit, étant donné le manque de moyens matériels. Tayeb Belloula, premier rédacteur en chef en 1962 du premier quotidien El Châab devenu Le Peuple, invité, hier, au forum d'El Moudjahid, a rappelé qu'il fallait choisir le titre, trouver les locaux et les aménager, recruter le personnel (journalistes, typographes, et autres professionnels de la l'imprimerie et de la rotative), initier la rédaction et organiser la diffusion. « Grâce à l'ambiance de l'époque, à l'enthousiasme et à l'esprit révolutionnaire des Algériens, le projet a été réalisé et dans de bonnes conditions », se souvient-il. Ainsi, chacun dans sa spécialité voulait apporter son concours dans le souci d'accomplir son devoir et participer à l'édification du pays. « Un enthousiasme qui fait défaut aujourd'hui », a regretté l'orateur. Selon M. Belloula, les journalistes de son époque étaient avantagés. Ils avaient l'accès libre à l'information. Les journalistes jouissaient de la liberté totale pour publier les informations qu'ils jugeaient fiables sans pour autant porter atteinte aux personnes. Le seul inconvénient était la pression que les responsables du journal subissaient à propos de certaines informations publiées. « Certaines institutions de l'Etat nous adressaient des communiqués violents mais nous y résistions au titre de la liberté de l'information jugeant que l'opinion publique a le droit d'être informée », se rappelle M. Belloula. Autrement, tous les articles étaient publiés. Le journal, de par les sujets et dossiers traités, a énormément contribué à la formation de l'opinion publique. Des campagnes de presse étaient menées pour lutter contre les phénomènes sociaux. « La sérénité de la justice nous aidait à accomplir notre mission convenablement », dira M. Belloula pour qui corruption et bakchich n'étaient même pas envisageables à l'époque. Preuve de la liberté de ton de ce journal public, la publication en exclusivité de la composante du premier gouvernement de l'Algérie indépendante. M. Belloula avait remis personnellement un exemplaire au président de l'Asemblée constituante, Ferhat Abbas à 5 h du matin, au moment de la fin des travaux de la Constituante et le choix Ahmed Ben Bella en tant que Président. Pour Ferhat Abbas, c'était une violation des secrets de l'Assemblée. Par contre, le professionnel a justifié la publication par souci de rapidité dans la publication de l'information.


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