Algérie

L'entente Nidaa Tounès - Ennahda est scellée


L'entente Nidaa Tounès - Ennahda est scellée
Le nouveau Premier ministre tunisien, Habib Essid, est un homme d'expérience qu'il va mettre au service du redressement de la TunisieLe parti de Caid Beji Essebsi aura bel et bien réussi la gageure d'impliquer son principal adversaire dans la gestion des affaires.Contrairement aux prévisions suscitées par l'intense débat qui a agité le comité consultatif de Nidaa Tounès sur la question, beaucoup de responsables réclamant la désignation d'un chef du gouvernement issu des rangs du parti et ce malgré les engagements formels de Beji Caïd Essebsi sur la non-monopolisation des trois présidences, le président du comité consultatif Mohamed Ennaceur a annoncé l'accord sur la candidature de Habib Essid en le justifiant par le fait que son intronisation est basée sur son indépendance et ses connaissances dans les domaines économiques et sécuritaires. Si quelques formations de l'extrême gauche ont aussitôt critiqué avec véhémence ce choix qui consacre un «autre symbole du régime de Ben Ali», la surprise résulte de la parfaite convergence entre Nidaa Tounès et Ennahda qui ont trouvé l'homme du consensus, tout en se réservant le droit de manifester leur éventuel désaccord en fonction des événements.A cet égard, Noureddine Bhiri, dirigeant au sein du mouvement Ennahda, a considéré que Habib Essid est une «personnalité digne de respect», ajoutant que la Tunisie a besoin d'un gouvernement d'unité nationale conduit par un homme d'expérience. De l'expérience, Habib Essid en a à revendre. Chargé officiellement par le président Essebsi de constituer le nouveau gouvernement, il a en effet l'avantage d'avoir occupé les fonctions de ministre de l'Intérieur après avoir exercé de longues années au ministère de l'Agriculture comme secrétaire d'Etat en 2003-2004 dans le gouvernement Ben Ali.En mars 2011, Essid a été choisi pour le poste de ministre de l'Intérieur en remplacement de Farhat Rajhi dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi avant d'être nommé, en décembre, conseiller auprès du chef du gouvernement, Hamadi Jebali, chargé des Affaires sécuritaires.Bizarrement, en 2013, le parti Nidaa Tounès avait déjà proposé le nom de Habib Essid pour prendre les commandes d'un gouvernement technocrate, option que le mouvement Ennahda avait promptement rejetée. On peut donc se poser la question de savoir pourquoi ce revirement, même s'il intervient plus d'un an après. Il semble que Ennahda a obtenu des garanties pour une présence conséquente dans la future équipe que dirigera Essid, auquel cas le parti de Caid Beji Essebsi aura bel et bien réussi la gageure d'impliquer son principal adversaire dans la gestion des affaires pour laquelle il ne saurait raisonnablement assumer seul tous les risques.Né le 1er juin 1949 à Sousse et père de trois enfants, le nouveau chef du gouvernement tunisien a la réputation d'un homme «apolitique» qui a, entre autres missions, assumé la délicate charge des Affaires sécuritaires.Cette qualité est aujourd'hui d'une grande importance quand on connaît les menaces terroristes qui pèsent sur la Tunisie et on peut imaginer que ces arguments ont pesé lourdement dans l'adhésion consensuelle à sa désignation par le nouvel homme fort du pays.Reste que celle-ci conforte sérieusement les craintes et les critiques des Tunisiens qui redoutent à terme une résurgence non seulement des forces destouriennes mais des partisans de Ben Ali.Du fait qu'ils sont peu nombreux et compte tenu des engagements maintes fois réitérés par Beji Caid Essebsi lui-même de respecter les aspirations et les attentes exprimées en 2011, la mission de Habib Essid paraît, d'ores et déjà, assurée du succès.


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