Cette rencontre de plusieurs ensembles de
musique, qui fait la diversité et la richesse autour de la musique savante, a
été une vraie réussite. A renouveler.
Lundi soir, à l'occasion de la clôture de
la 4e édition de musique haouzie, le concert donné par Hadj Kacem était
l'aboutissement de plus de 20 ans de travail. Une véritable consécration sur la
scène du Grand-Bassin devant plus de 5.000 spectateurs. Mais aussi un grand
moment d'émotion dans la mesure où une nouba de la musique haouzie, interprétée
majestueusement par Hadj Kacem, mais aussi d'autres répertoires (m'dih) ont su
séduire et replonger le public dans l'ambiance festive. De l'avis de tous les
grands mélomanes et des artistes musiciens, Hadj Kacem, en grand professionnel
qu'il est, a présenté un travail de qualité.
L'heure était à la musique, certes, mais
aussi aux résultats du concours de ce festival où les meilleurs ensembles et
voix venus de 8 wilayas du pays ont été honorés. Le premier prix sera décerné à
l'ensemble Lahbab Ckeikh Larbi Bensari, dirigé par Fouzi Benkalfat, qui a déjà
été honoré de ce succès en 2007. «Ce succès est dû à notre implication directe
sur la préservation de tout un riche patrimoine andalou et haouzi de Cheikh
Larbi Ben Sari, dont la musique n'a pu être solfiée car mesurée au quart de
ton», nous dira M. Fouzi Benkalfat, formateur et dirigeant de la formation,
créée en 1987 et qui s'est donnée pour mission de perpétrer et de valoriser la
démarche esthétique et académique du grand maître tlemcénien et grand homme de
culture, «dont il fait la référence principale». Fouzi Benkalfat déploie tout
l'art de la profession à travers cette association «qui s'est dotée de
structures qui lui permettent d'aller au-delà de l'activité musicale : un
groupe de recherche s'est constitué et travaille particulièrement à la
sauvegarde d'un répertoire musical et poétique menacé par les aléas de la transmission
orale». C'est dire, tout simplement, que la consécration ne vient pas sans un
véritable labeur, tant sur le plan de la formation que sur celui de la
recherche en musicologie.
Errachidiya de Mascara viendra en 2e place
et l'ensemble Gharnata de Tlemcen en 3e position. Pour les meilleures voix, ce
sera Henni Hasna de l'ensemble Inchirah d'Alger et Benchikh Mohamed de Ahbab
Chikh Sadek de Béjaïa.
Il
est à noter qu'en marge de cette soirée, la direction de la culture de la
wilaya de Tlemcen a tenu à honorer les grands ténors détenteurs du patrimoine
immatériel, qui n'ont eu de cesse de perpétuer leur acquis et leur savoir en
les personnes de Hadj Kaddour Eddersouni de Constantine. Ahmed Serri d'Alger,
Boukli Salah de Tlemcen et Hadj Mohammed Ghaffour de Nedroma.
On pourra dire qu'une semaine durant, les
joutes auraient été secondaires pour le public venu plutôt se délecter du son
du rebab, du qanoun et de la mandoline, instruments de prédilection dans la
musique andalouse et haouzie.
Pour d'aucuns, dont les résultats
importaient peu, c'est une initiative à renouveler dans d'autres genres, même
si ce n'est pas organisé en festival, afin d'encourager l'émulation des petites
troupes qui ont du talent mais qui n'ont jamais l'occasion d'être invitées sur
une scène, même lors d'une semaine culturelle. «On a l'impression, dira un
habitué du Grand-Bassin en été, que c'est toujours les mêmes qui reviennent
chaque année», tant il est vrai que personne ne connaît le programme culturel
d'après le festival.
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Posté Le : 21/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belbachir Djelloul
Source : www.lequotidien-oran.com