Algérie - Revue de Presse

L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou



L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou Durant les graves périodes d’invasion du monde musulman par les Mongoles (chute de Bagdad 1258, chute de Damas 1300), par les Francs et autres chrétiens ( chutes de Séville, Valence, Cordoue du XI au XIIIème siècles), des résistants religieux incriminèrent les innovations ou bid’a en matière religieuse, source de divisions des musulmans, et prirent à partie les mystiques les accusant d’ouvrir des «brèches» dans l’unité des musulmans en démobilisant les croyants par des spiritualités passives. Le savant de l’école juridique hanbaliste (école de l’Imàme Ahmed Ibn Hanbal à laquelle se rattache Sidy ‘Abdelqàdir El Djilàly, radya Allah ‘anhum), Ibn Teymiya rahimahu Allah, condamna et recommanda par une décision juridique, une fetwa, de brûler les écrits d’Ibn ‘Araby radya Allah ‘anhu. Mais, a-t-il écrit, il ne s’agit pas de rejeter toute spiritualité ou pratique de l’ascèse, il cita souvent Sidy ‘Abdelqàdir dont il respectait les enseignements, s’il respectait, aussi, les enseignements de Sidy Ahmed Errifà’y radya Allah ‘anhu (Maitre du VIII ème siècle du Caire), il reprocha aux zaouyas Rifà’iya de Damas de servir l’ennemi de l’époque, les Mongols. Ibn Teymiya, traduit en justice et emprisonné, se défendait de semer la discorde et la confusion(fitna), il proclamait qu’il: «enseignait une profession de foi conforme à l’enseignement des trois premières générations (qurun) de docteurs, en dégageant les options de foi communes aux différentes écoles : hanifisme, malikisme, chafiisme, asch’arisme, école du hadyth et soufisme...Ibn ‘Araby a des écrits de science et connaissance dont plusieurs croyants tirent profits, mais son disciple El Tsilimsàny il est immoral -fàjir , il philosophe, ne distingue pas entre l’être et le réel, comme le fait Ibn ‘Araby»‘Afyf Eddyn El Tilimsàny (1219-1291) rahimahu Allah, est connu pour ses commentaires de l’œuvre de Niffàry (mt.965 Bagdad) radya Allah ‘anhu, sa critique d’Aristote d’autre part. Les Mawàqifs de Niffàry, titre qu’a repris l’Emir ‘Abd El Kader rahimhu Allah, servirent de base mystique à El Tilimsàny, notamment pour «l’accès spirituel à l’effacement de l’humain en Dieu, le fanà fy Allah «que tous les soufis» amoureux et désirant Dieu «cherchent. Une secte politico-religieuse la Nuçayrya de Damas, honnie par Ibn Teymya pour ses croyances «manichéennes», ses intrigues et troubles politiques, se référait aussi à Niffàry, El Tsilimsàny fut soupçonné d’être «nuçayry», d’une part, et de prêcher l’union avec Dieu et l’incarnation comme interprétation du fanà (ittsihàdya, hulùlya) 51. Malgré les protestations de Tsilimsàny écrivant :«quelle déraison de croire que les amis de Dieu puissent enseigner l’union et « l’incarnation , deux dogmes source de l’associationnisme/ mà esfeh ra’y wa ‘aql men « yadhzun enna ahl’Allah yaqulùn bil hulùl ew bil ittsihàd, wa humà fy ‘aini eschurki « il fut, malgré cela, la cible préférée de Ibn Teymya, et des Docteurs ès-Scharya conformistes, jusqu’à présent... Ibn Khaldoun , haut fonctionnaire comme Ibn Ruschd, « Juge des Juges / Qàdy el Quddàts «, juriste éminent, sociologue, anthropologue et politicien, fit lui aussi une fetwa contre une certaine forme du soufisme , condamnant avec les mêmes termes «bid’a», recommandant de les brûler, les écrits d’Ibn ‘Araby : On fera cela pour servir l’intérêt général et la paix sociale... Cette fetwa qui semble contredire ses propres enseignements faisant référence aux doctrines soufies andalouses, s’expliquerait par les troubles qui régnaient à Grenade en 1372-1374, suite à une controverse politico-religieuse. Ibn El Khàtib, un ministre érudit de Grenade, soufi, avait écrit un livre élogieux sur le soufisme, prônant un Amour éperdu «unissant l’homme à Dieu...». Des Juges ou qàdy orthodoxes, de Fès, Tunis et d’ailleurs protestèrent contre «de telle déviation du sentiment religieux», excitant les populations contre ce ministre ou vizir «muschrik -associationniste- blasphémateur». Les écrits d’Ibn ‘Araby faisant souvent référence à «la vision unitive/ wahdatsu eschuhùd et la wahdatsu el wujùd /Unicité de l’Etre», cela fut et est interprété comme «monisme» (itsihàdya), au mieux,et «incarnation-nisme» (hulùlya) au pire. Le monisme est un système philosophique selon lequel l’univers est fait d’une seule «substance». A suivre... Ghaouthy Hadj Eddine Sari Ali Conférencier dans les formations en Bioéthique et Droits de l’Homme (Fédération Européenne des Réseaux scientifiques- Ethique et Droits de l’Homme) (Conseil de l’Europe- Strasbourg- Délégué général de La Fraternité d’Abraham- Paris)   Note   51- El djeweb eçahyh limen beddala dyne el masyh -Ibn Teymya- Le Caire 2003 52- Ce qui préfigurait l’islam et l’invitation faite aux chrétiens de Najran/ Coran III/59-64, cf. commentaire en français de H.Boubeker ; l’arianisme et monophysisme furent condamnés par les Conciles de Nicée et Constantinople vers 350 ap.J.C


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