Algérie

L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou



L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène Radya Allah ‘Anhou Talisman est un mot dérivé de l’arabe parlé et non classique, il serait dérivé du grec: télesma ou rite religieux, ce qui signifierait l’influence avérée de la médecine grecque. C’est le terme ‘herz’, signifiant «protection» d’après le Lisàn, qui est utilisé à nos jours, le taleb qui le délivre est surnommé herràz ou yéqqàsch. Il est intéressant de relever le sens précis de ce dernier mot «yéqqàsh», il s’agit en fait de l’utilisation des lettres arabes «ya, qàf, schin» de symboles numériques 10-100-1000 en Afrique du Nord, 10-100-300 en Orient, supposées appeler et mettre au service de celui qui porte le herz une puissance occulte protectrice...L’importance du respect et vénération de «l’écrit», les pouvoirs qui lui sont attribués sont culturellement répandus à travers le monde, cela nécessiterait une analyse plus ample que cette esquisse. Notons, par exemple, l’importance des «Tables de La Loi» comme «Ecrit Divin», le respect du moindre écrit, surtout s’il comporte des lettres «sacrées», qu’il ne faut pas «laisser traîner», que l’on brûle, voire qu’on «enterre» comme un corps humain pour ne pas le salir, pratique persistante jusqu’à présent dans les milieux religieux juifs et musulmans. Les découvertes des rouleaux sacrés en Palestine illustrent bien ce propos, les scribes enterraient les rouleaux «erronés»...Certains mejdoùb(16) que j’ai fréquentés à Tlemcen, Adrar et Fès, vont jusqu’à ramasser de simples journaux français, par respect pour «l’écrit», pour ne pas les laisser fouler au pied: tout vient de Dieu, enseignent-ils, conséquents avec leurs visions «unitives» des créatures(17). Notons aussi, au sujet des herz, que les médecins- mouràbit prescrivaient des potions à base de safran, par exemple, des oligo-éléments inclus dans une sorte d’encre (smàgh) avec laquelle ils écrivaient sur de la soie, des parchemins, du vélin ou sur des plats, des versets coraniques (18), des figures symboliques, des lettres, dosant ainsi, savamment, les ingrédients, faisaient rincer ces supports par les potions et boire les patients. Ceci fut considéré comme herz (19). Parmi les awlya auxquels est attribuée la baraka source de prodiges et guérisons, Sidi Ben’amer de Nédroma illustre parfaitement l’exemple d’une science médicale héritée de la tradition maraboutique: la zaouia de ce «saint» active jusqu’à présent est surnommée «dàr edhmàna», «la maison du résultat assuré». Cela peut paraître présomptueux, comme pourrait le paraître la confiance d’un médecin en la thérapie qu’il prescrit, en effet, les héritiers de Sidi Ben’amer pratiquent l’auriculothérapie, percer en un certain point le tragus ou le lobe de l’oreille du patient souffrant de rhumatismes, cette science est reconnue actuellement dans des CHU français en même temps que certaines pratiques de l’acupuncture... Quant aux «marabouts» actuels, à part quelques exceptions, leurs pratiques évoquent le célèbre «culte du cargo» ou avion miracle chez les Océaniens (20): des habitants des îles de l’Océanie ont vécu, durant la Guerre américaine du Pacifique, sur des bases aériennes de l’armée américaine; ils ont assisté à des atterrissages de cargos de l’armée qui apportaient vivre et médicaments aux troupes, les terrains étant balisés par des torchères, les avions descendaient guidés par des gestes de guide au sol. Après le départ des troupes américaines, les «anciens» des tribus autochtones ont repris les gestuelles, signaux, balises, prétendant détenir le secret des richesses provenant des mannes du ciel... par une nuit de tempête, un avion en détresse apercevant les torchères allumées par le «shaman qui avait percé le secret des blancs» , atterrit et l’équipage donna aux Océaniens des vivres et couvertures en remerciement... Le culte du cargo eut, désormais, une «vérification» incontestable pour ces insulaires! Il en est de même pour ces marabouts actuels qui reproduisent des gestes et écrits de savants «moràbites», convaincus de détenir «leurs secrets» et leurs «baraka», sans avoir étudié ni être formés par des maîtres...Cela n’a rien à voir avec les awlya (cf.El Junayd). A suivre...   Ghaouthy Hadj Eddine Sari Ali Conférencier dans les formations en Bioéthique et Droits de l’Homme (Fédération Européenne des Réseaux scientifiques- Ethique et Droits de l’Homme) (Conseil de l’Europe- Strasbourg- Délégué général de La Fraternité d’Abraham- Paris)   Note   16-homme et femme «ravis» par Dieu et non des «fous» comme le disent les gens 17-Coran II/283à285(respect du témoignage, pas de distinction). 18-Cf ;Suyùty Ettib Ennabawy, occurrence : roqya 19-Cf. Suyùty /Ettib Ennabawy, Assà’àtsy/Elfetsh errebbàny, El Boùny/Schems El Ma’àrif. Ed.Caire 1960 20-Cf.C.L.Strauss/ L’Homme Nu / Plon-Paris 1971


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