Algérie - Abou Medien Choaib

L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène



L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène
Bismi ALLAH Errahmàn Errahym Wa Sallà ALLAH ‘alà seyidunà MOUHAMMED
Wa ‘alà àlihy wa sahbihy adjma’yn.

PLAN-semi développé :

L’enseignement initiatique de Sidi Boumédiène


Introduction : La Taryqa ou chemin initiatique
Religions, cultes et cultures ; Situations historiques sommaires des pensées « mystiques » juives, chrétienne et islamiques ; Les acculturations : de Baya à R.Lulle et Saint Thomas d’Aquin ; Les Saints et les Awlyà ALLAH de l’Islam.

-I / Abù Madyan El Ghaouth : Le Secours par l’Amour en DIEU
Les enseignements des Maîtres du X ème au XII ème siècle : de El Junayd à Sidy ‘Abdelqàdir El Guilàny ; Les Sentences et les « dzikr » ou litanies. Ibn ‘Araby se réclame de Abù Madyan qui reçut « l’investiture » de Sidy ‘Abdelqàdir ; La « Silsila ghaouthya » ou chaîne initiatique.

-II/ El Fitra ou Humanum : L’entéléchie de l’être humain
Le concept coranique de la Fitra ( sourat-chapitre XXX/ verset 30) ; L’entéléchie dans le Coran (XCV ; XCVI/2 ;XCI/7-10) ; Adam, l’humanité et les « pactes » (mythàq) dans le Coran ( VII/172 ; XXXIII/72) ; Les parangons coraniques (Uswat) tel Abraham « Umma ou matrie » du Coran, Evangile et Thora (sourat XVI/v.120 ;XXII/78 ; in Evangile de Jean VIII/58 ; in Genèse XII/9.XIV/19 com.Zohar) ;Le hadyth (tradition orale) de la Fitra ; Abù Madyan et l’humanum.

Conclusion : L’humanité est une et multiple
Contempler les créatures en quête Du Créateur ; La paix de l’âme humaine par la quiétude ou Sékyna ; L’ego est le voile qui obscurcit l’introspection ( le kufr ).
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Introduction :La Taryqa ou chemin initiatique


Sidi Boumédiène est le « saint patron » de Tlemcen, dit-on communément…
En langage parlé en Algérie, on dira « muwl el bled », ce qui signifierait approximativement la même chose, avec une acception différente de la « sainteté », « saint » ou qudùs étant réservé en islam au Seul Créateur subhànahu wa ta’àlà. L’éducation dispensée par les maîtres des écoles traditionnelles ou zaouia insiste sur le fait qu’en islam il n’y a pas « d’intercesseur » auprès de Dieu et le « wàly »( traduit par saint) n’est qu’une « wasylà » , le « support », l’aide dans le chemin ou taryqa qui mènerait à l’assistance divine ; à l’instar du « bâton » de Moise, le wàly ou « ami » de Dieu, n’aide le cheminant que par La Loi Révélée, assurant « équilibre et connaissance », harmonie nécessaire entre l’exotérique et l’ésotérique (zàhir et bàtyne ou chary’a et haqyqa). Les enseignements des wàly sont pérennisés par les écoles traditionnelles , les zaouias, qui ont pour éponymes des Maitres dûment reliés à des chaînes de maîtres remontant à notre Prophète ‘aleyhi essalàm. C’est dans la zaouia derqawouia de Tlemcen, située dans le quartier dit ‘Ars eddydou, que je fus enseigné dès l’âge de trente mois par le tàleb Sidy Qaddour Ben’ayed rahimahù Allah, disciple spirituel de Moulay El ‘Arby Edderqaoui (1737-1823), lui même disciple de l’Imàm Abù El Hasàn Eshàdhily(1196-1258) disciple de Sidi Boumédiène (1126-1198 ). Mon père Hàdj Mostéfa rahimahù Allah disciple de Sidy Qaddour Ben ‘Achour (1850-1938) radya Allah ‘anhum, me disait que les initiés retiraient leurs chaussures quand ils arrivaient à Tlemcen , eu égard aux wàlys qui jonchent chaque empan du sol tlemcénien. Ceci est en soi un geste symbolique de la taryqa, « se déchausser- khal’ enna’leyn » : Moise ôta « ses deux sandales » en cheminant vers Dieu (Coran VII/144 ;XX/12)…
Les religions sont ce que les hommes en font ; « révélées » comme le sont les « religions du Livre », Judaïsme, Christianisme et Islam, ou « inspirées » et enseignées par des « Sages » comme le Bouddhisme, Taoïsme, Indouisme et Shintoïsme, pour ne citer que les plus connues, elles ont toutes trois dimensions indissociables. Selon un enseignement du Prophète de l’Islam , ce que l’on désigne par « hadyth », enseignement célèbre désigné par « hadyth Jibril » ou hadyth de l’Ange Gabriel, toute religion est :Doctrine-Culte-Ethique , en langue arabe cela correspond aux Imàne-Islam-Ihsàne , l’ensemble est la religion ou « dyne ».
L’on peut distinguer schématiquement deux catégories de religion : les dulies et les latries ; dulie vient du grec « douleia » signifiant « servitude » ou « ‘ibada » en arabe , latrie de « latréia » signifiant « adoration » ou « soujoud »en arabe. Une religion peut comporter ces deux catégories, ainsi dans le catholicisme il y a « l’hyperdulie » culte voué à la Sainte Vierge, par opposition au culte de dulie voué aux anges et au saints. Les temples dédiés à l’adoration seront ainsi des lieux « consacrés » où se pratiqueront des « sacrements » par des prêtres, intermédiaires entre les hommes et Le/Les dieux, selon les doctrines mono ou polythéistes.
En Islam il n’y a pas de sacrement donc pas de clergé , officiant pratiquant des sacrements . De même il n’existe qu’un seul temple consacré « de toute éternité », selon la doctrine islamique, la « Kaaba » à la Mecque, unique « Maison de Dieu », sans « serviteur » attitré, même son entretien n’est pas considéré comme « sacré » (Coran IX/19), seul compte les bonnes actions envers les créatures de Dieu , L’Unique Sacré, « Qudùs »en arabe.
Le clergé, interprétant les textes révélés, mit en place un « magistère ». Si l’on se réfère à l’origine historique de ce terme, il apparut au XIIème siècle (1170) avec le sens de : autorité doctrinale, morale et intellectuelle, le Magistère de l’Eglise Catholique. Il est à noter que son sens fut dévié au XVIIème siècle (1610), époque des « alchimistes » en Occident, magistère signifiant alors : une composition aux propriétés « merveilleuses »…Au XVIIIème siècle(1701) annonçant déjà La Révolution Française, il prit le sens premier latin de « maître » qu’utilisa V.Hugo : maitre d’école de village, autorité doctrinale, morale et intellectuelle, qui apprenait à lire aux paysans pour les débarrasser du « paganisme » ( mot de la même racine que paysan, paganus, considéré comme obscurantiste, polythéiste et ignare…).
C’est le « magistère » qui décide de la « sainteté » d’un personnage. Saint, du latin « sanctus », désigne un chrétien qui par ses œuvres méritoires et ses vertus est « canonisé » après sa mort par le Magistère de l’Eglise Catholique. Il est à noter aussi, ici, le sens précis de sanctus, qui a donné « sanction ». Il est différant de celui de « sacré », du latin « sacer », qui signifie : mis à part, séparé du profane, réservé aux dieux et redoutable à l’homme ; est saint ce qui fait l’objet d’une sanction, c’est à dire d’une loi qui interdit d’y toucher. Le rapprochement des deux termes, saint et sacré, se retrouve dans l’expression « sacro-saint », elle indique un long processus culturel , propre à l’évolution de l’Eglise chrétienne, son Magistère, la « Communion des Saints » est pour le catholicisme, terme apparu au XIIème siècle, « l’ensemble des biens spirituels de l’Eglise , mis en commun dans le corps mystique dont le Christ est la tête et auquel participe chaque chrétien » .
Il en va autrement dans le judaïsme où la sainteté est liée exclusivement à Dieu. En hébreu comme en arabe et araméen , langues sémites différentes des langues gréco-latines indo-européennes, saint se dit « qodosh ». Les exégètes talmudistes lui donnent le sens de « pur, brillant » et dans la Bible les prophètes Isaïe(versets16 et 24) et Amos(v10-17) ont proclamé : Dieu révèle Sa Sainteté par Sa Justice et veut l’Alliance par la droiture et la pureté morale. Cette justice et droiture nécessaire fut ensuite associée à « l’étude de la Thora », Révélation divine contenue dans les cinq livres de Moise , La Loi. Comme l’enseigne au XIème siècle Baya ibn Paqùda dans son célèbre « El hidàya ilà fara’id el qulub », traduit de l’arabe en « Devoirs du cœur », le peuple saint est celui qui étudie La Loi, les rabbins et leurs disciples qui vouent leurs existences à l’étude de la Thora sont appelés saints…Maimonide reprendra cet enseignement talmudique, un siècle plus tard, dans son non moins célèbre « Guide des égarés » traduit de l’arabe « Dalàlàt el hà’iryn ».
« La Loi a été donnée par Moise, La Grâce et La Vérité sont venues par Jésus Christ » enseigne l’Evangile de Jean (I/16-17) et Jean le Baptiste ajoute « je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme dit Isaïe »(I/23). Jean le baptiste est pour l’Islam : Yehya, cité dans le Coran (XIX/13-15) il précède Jésus Christ Le Messie( christos signifiant oint ou messih = messie en arabe), fils de Marie, sa « tète » tranchée par Hérode est enterrée dans la mosquée de Omeyyades à Damas, un mausolée y est l’objet de recueillement pour les chrétiens et les musulmans. Le dogme de la trinité est étranger à l’Islam qui professe l’Un, ni engendré ni géniteur. Cette doctrine unitive est à l’origine du mysticisme islamique qui s’est largement répandu dans le monde musulman et notamment en Andalousie, patrie de Sidi Boumédiène de Séville et Ibn ‘Araby. Le « chemin du Seigneur » ou Taryqa en arabe sera « aplani » par cette unicité de l’Etre, enseignent les maîtres musulmans , qui du Xème siècle au XIIIème ont influencé leurs contemporains juifs et chrétiens.
Les écrits arabes traduits en hébreu et latin, suscitèrent polémique et acculturation. Les magistères juif et chrétien de l’époque, jusqu’au XVIIème siècle, traitèrent les mystiques juifs et chrétiens qui adhéraient sans renoncer à leurs foi en la Thora et l’Evangile de « syncrétiste » au mieux, tel Baya, de « relaps » au pire, tel Ramon Lulle…SaintThomas d’Aquin(1270) s’appuyant sur les écrits d’Algazel (nom latinisé de El Ghazaly) , commentant Aristote, rejette « l’unicité de l’intellect » enseigné par Avérroès (nom latinisé d’Ibn Ruschd) , y trouvant une négation de la Trinité. Ramon Lulle de Majorque (1233-1316) qui se disait
« procureur des infidèles », hérétique pour l’Inquisition mais « grand maître » pour les franciscains, écrivait en arabe et en catalan seulement ses enseignements mystiques, d’ailleurs sa tombe porte une épitaphe en arabe dédiée à « l’Amour de l’Autre = Huwa, en arabe ». Croyant ferme en la Trinité, il enseignait comme ses contemporains juifs et musulmans un mysticisme d’humilité et de connaissance (ma’rifa en arabe) qui exclue toute « union avec Dieu » : l’homme s’éteint en Dieu, ou « fanà », il porte en lui une « nuit », un néant, qui ne saurait se confondre, s’unifier avec l’Unique Agissant Dieu…thème récurrent dans les sentences ou « hikem » de Sidi Boumédiène, de Ibn ‘Atà’illah d’Alexandrie ou Rùmi de Konya, entre autres. Pour Maître Eckart (1260-1327) allemand de Thuringe, la taryqa mystique est commandé par l’archétype de l’âme humaine : l’âme part de l’Unité divine et la création la disperse, en se détachant des créatures elle s’unit à Dieu. Mal compris, comme le fut El Hallaj, il fut condamné par ses pairs…
Ceux que l’on désigne par saints en islam sont en fait des « amis » ou « wàly » de Dieu, plus précisément, des hommes et des femmes qui ont choisi spirituellement la « compagnie » de Dieu, « el’ uns », la préférant à celle des « préoccupations » humaines , sans pour autant se soustraire à la société, suivant le modèle qu’est le Prophète. En effet , avant la Révélation, Mouhammed ‘aleyhi essalàm, s’est engagé dans un « ordre » de chevalerie : Hilf el foudoul, pour combattre noblement les iniquités, défendre les faibles, promouvoir la paix . Le terme de « marabout » ou « mrabet » utilisé généralement en Afrique vient de « Ribat » qui a donné Rabat, l’une des premières villes arabes qui avait la fonction de former des « mourabitun », le sceau imposé sur leur « diplôme » explique leur formation : un fer à cheval, une épée, un calame, entouré d’un chapelet…ils recevaient un enseignement religieux , une formation scientifique ( généralement médicale), une formation de soldat cavalier…Sidi Boumédiène a perdu un bras lors d’une croisade, l’Emir Abdelqader partait en campagne militaire et avait dans son campement sa bibliothèque riche en ouvrages scientifiques de l’époque et des traités de philosophie, alors qu’il était disciple spirituel dans la « taryqa »de son père la Qadirya de Sidi ‘Abdel Qadir El Guilàny ( de Bagdad XIIème siècle), il est enterré à Damas où il fut exilé, à coté de son autre maître mystique Ibn ‘Araby. Les marabouts défendaient les frontières et créaient des écoles traditionnelles ou « zaouia » , leurs qualités et compétences , leurs approfondissement des connaissances en voyageant siyàha de zaouia en zaouia, leurs désintéressements, suscitaient respect voire vénération des populations. Ibn Khaldoun de passage à Tlemcen écrit qu’il a séjourné dans « le ribat » de Sidi Bomédiène durant l’été 1370 : décidé à renoncer à la facticité du monde et à me consacrer à la science…Science qu’il revint enseigner dans le ribat d’El Ubàd en 1375. Tous les marabouts de Tlemcen sont des hommes de science , à l’instar de Sidi Boumédiène, en sciences religieuses, mathématiques, naturelles, médicinale. L’autobiographie d’Ibn ‘Adjiba (1747-1809), un « saint » marocain, indique la pérennité de la formation maraboutique, il y est décrit sa formation en sciences naturelles et mathématiques et religieuses. Le « saint » juif de Tlemcen, le Rav Enkaoua est un médecin venu d’Andalousie, fuyant les pogromes à la chute de Grenade, son mausolée est dans un jardin où l’on trouve des plantes médicinales que l’on cueille jusqu’à présent. La vénération que lui témoignèrent juifs et musulmans furent à l’origine de nombreuses « guérisons miraculeuses », aujourd’hui l’on expliquerait cela par la « psychosomatique »…
En conclusion, la « voie » ou « taryqa », chemin initiatique, exige : science (hikma), connaissance (ma’rifa), bonne action, pour et par l’amour de Dieu, envers Ses créatures (‘amàl essàlyh), une introspection itinéraire du « moi au soi »(muhàsaba), et surtout le détachement et dépouillement de tout ce qui préoccupe l’être humain matériellement ou émotionnellement( zuhd et tejryd).

I-/ Abù Madyan El Ghaouth : Le Secours par l’Amour en Dieu

(1126-1197)

« Les vrais soufis sont du passé, le soufisme est devenu charlatanerie, le soufisme est devenu une gourde à ablutions, un tapis de prières et une tunique bigarrée, le soufisme est devenu des cris que l’on pousse, une extase simulée et un coup de folie, l’on se trompe et l’on trompe, ce comportement n’a rien de commun avec la voie qui permet d’atteindre le But » Ces vers de Junayd du Xème siècle sont cités par Ibn ‘Araby( 1165-1240) dans Rùh el Quds (L’Esprit de Sainteté) traduit avec pour titre « Les Soufis d’Andalousie ». Il y dénonce la décadence spirituelle de son époque…El Junayd surnommé « seyid ettà’ifa » ou Le seigneur de la Tribu spirituelle, ajoute : Sache que tu ne parviendras pas à Lui par toi-même, mais que c’est par Lui-même que tu pourras L’atteindre ! », « Agis en sorte que tu sois une miséricorde pour les autres, même si Dieu a fait de toi une épreuve pour toi-même ». Ces enseignements furent développés et transmis par Sidi ‘Abdel Qàdir El Guilàny surnommé « Sultàn el awlyà » Sultan des Saints, et Sidi Abù Madyan Chou’aib surnommé « El Ghaouth » Le Grand Secours, puis par « Escheikh el Akbar, Le Grand Maitre » Ibn ‘Araby. Tous ont dénoncé les dérives faites au nom du soufisme , les usages abusifs de ce terme. Soufi vient selon nos Maîtres de « Sàfà » ou pureté et sincèrité en l’Amour voué à Dieu, à l’instar des « gens du suff » ou gens du péristyle que cite le Coran dans la sourate II au verset 273 et qui comptaient parmi eux Bilàl, Abù Hurayra , Salmàn el Fàrisy, entre autres. C’étaient des pauvres (faqyr, foqàra au pluriel,terme désignant à nos jours les disciples des taryqa), pieux, qui se réunissaient journellement à la mosquée de Médine, en cercle d’étude et commentaire du Coran , les ignorants les prenaient pour riches et fortunés tellement ils rayonnaient en apparence, ils ne sollicitaient personne pour une aide ou une aumône , n’avaient aucune arrogance dans l’attitude ou le comportement, le Prophète aimait se joindre à eux et les considérait comme « ‘awlyà Allah ». Mais d’autres auteurs attribuent le mot soufi au fait qu’ils s’habillaient de laine ou « souf », même El Junayd en fait une caractéristique : Le soufisme est basé sur huit vertus qui lui sont propres : la générosité d’âme ou sakhà comme Abraham, l’acceptation du décret divin ou ridà comme Ismaël, la discrétion du langage par l’allusion ou ichàra comme Zacharie( CoranIII/41 XIX/10), l’exil volontaire ou ghorba comme Jean le baptiste, l’habit de laine ou souf comme Moise, la siyàha ou pérégrination comme Jésus et la pauvreté comme Mouhammed ‘aleyhum essalàm …
Abù Madyan reprendra tous ces thèmes initiatiques dans ses sentences et poésies mystiques. Tout comme ses illustres prédécesseurs il met en garde l’être humain contre « l’ontologisme », le « anà ou je », le « moi » qui préoccupe intérieurement et génère la confusion entre la recherche de soi et la quête de l’Absolu, la confusion entre psychique et spirituel , ontologisme de celui qui reste attaché à la « nature tabi’à » « Si tu regardes avec l’œil de ton intelligence, tu ne trouveras rien d’autre que Lui tracé sur les essences ; Si tu cherches une autre réalité que Lui, c’est que tu n’as pas cessé de t’empêtrer dans la traîne de ton ignorance ». Mais, le « moi » ou « anà » est ce chemin de l’identité qui mène à une identification « suprême » que redoutent les mystiques : en ne reconnaissant qu’une seule « réalité », La Réalité Divine, unique « Vérité », la créature humaine finit par se « fourvoyer » en proclamant « je suis Vérité ». Au Xème siècle, les Maitres mystiques de Baghdad, tel le martyre( Xème siècle) El Hallaj radya ALLAH’anhu, ont souffert de l’incompréhension des « traditionalistes » et leur rigueur. L’Emir Abdelkader l’Algérien, disciple spirituel d’Ibn ‘Araby l’Andalou, explique cela dans son livre des « Haltes ou Mawàqif » : celui qui dit être la Vérité verra s’abattre sur lui les glaives de la sharya (droit canonique) et ceux de la haqiqa ( ésotérisme), El Hallaj fut supplicié suite à une fetwa (décision juridique) commune des docteurs de la loi et des maîtres spirituels…toute vérité n’est pas bonne à dire… Ce qui rappelle aussi un enseignement récurrent , conforme à celui énoncé dans l’Evangile « ne donnez pas les choses saintes aux chiens, ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent… »(Mat.7/6 ; Luc21/12).
Tout comme El Hallaj , Abù Madyàn s’interroge : yà Anà menhu anà hatsà anà / hemtsù fy sùkry- O Moi qui est moi si ce n’est moi errant dans mon ivresse ( Coran/ Anà =Moi est exclusivement attribut divin XX/11-15) ; El Hallaj s’explique : Entre moi et Toi (Seigneur) il y a un « je suis » qui me tourmente, ôte par Ton « JE suis », mon « je suis » hors d’entre nous - beyny wa beynik ennyun yuzàhimuny, ferfa’ bi ennyiki ennyyi min el beyni. Par ailleurs, comme l’évoque El Emir ‘Abd El Kader, cité précédemment : Les gens, dit El Hallaj, créatures « temporelles », parlent en être temporels. Si donc je m’exprime en la pérennité, ils me désavouent, proclament mon impiété et entreprennent de me tuer. En quoi ils sont dignes d’indulgence et, pour tout ce qu’ils pourraient faire de moi, dignes de rétributions. El Junayd, Maitre référent de toutes les écoles traditionnelles(zaouia) à nos jours, enseignait aussi (à Bagdad au Xème siècle) : Passer du « moi » à Dieu est difficile et douloureux…les hommes des relations familières avec Dieu (ahl el ‘uns), quand ils sont seuls et s’entretiennent intimement avec Lui(munàjàt), disent des choses qui les feraient traiter d’hérétiques par le commun des croyants qui les entendraient… Sidy ‘Abdelqàdir El Guilàny ( le Ghaouth de Bagdad 1077-1166) enseigne:Cette ivresse initiatique ne s’offre en vérité, qu’à ceux qui à son pacte-mythàq demeurent fidèles, surent bannir de leur cœur l’égoïsme rebelle et de l’idée du « moi » la creuse vanité. La source de ces enseignements est ce Maître du IXème siècle Muhàsiby et son œuvre magistrale « Erri’àya li huquq ALLAH »ou « Observation scrupuleuse des droits de Dieu » .
La quête du salut ou « najàt », du secours ou « ghaouth » , est conditionnée par « l’examen de conscience scrupuleux ou wara’ ». Sans rejeter les formes de dévotions les plus « naïves »,comme rechercher le paradis et « ses joies et plaisirs » , il mène le disciple ou faqir ou mouryd à la « vision de l’Essence divine » qui seule comble de joie, par le wara’. Mettant en garde les croyants contre les tentations « d’ostentation ou riyà » , par les « habits » , le paraître, ou les « reproches, disputes ou jidal » stigmatisant les comportements apparents d’autrui , Muhàsiby les renvoie vers « eux mêmes » : fel yerja’ el mu’minu ilà nefsihi fel yaqùl lahà jidàluki tserku essunnati – que le croyant retourne vers son âme et lui dise : « par tes disputes tu romps avec la tradition du Prophète »(Erri’àya , chapitres 2 ;7 ;29 ;58 traitant de l’illusion ghirra qu’on peut avoir sur sa propre dévotion…). A l’égard des croyants en autres religions, Muhàsiby rappelle l’enseignement coranique récurrent du verset 125 du chapitre XVI enseignant en substance « Adressez vous aux gens des autres religions avec science et patience , avec éthique-ihsàn, Dieu seul sait qui s’égare ou bien se guide… » et , aux versets 116-117 « Ne vous autorisez pas de ce que votre langue fabule pour dire : ceci est licite ou c’est interdit( hadà halàl hadà haràm), de sorte à forger le mensonge sur Dieu…piètre jouissance temporaire( d’une autorité supposée acquise par votre vision personnelle de la dévotion) … ». Muhàsiby, Junayd, ‘Abdelqàdir El Guilàny( ou El Djilàly), radya ALLAH ‘anhum, sont les Scheikhs de Abù Madyan tel que cela paraît dans ses dzikr ou litanies et ses sentances –hikem. Disciple de Sidy Harazem de Fès qui l’initia à la science des « soufy » telle que l’a enseignée El Ghazaly dans le célèbre Ihya,
Et El Muhàsiby dans la Ri’àya. Abù Madyan dit avoir perfectionné ses connaissances mystiques auprès d’un Maître qui ne parlait pas l’arabe, un Sheikh chelhi , Sidy Abù Ya’za Yàlennour du sud de Meknès . Il apprit notamment la rigueur ou schidda , la bienveillance ou lutf et le « qahr ennefs » ou « se faire violence ». Après son séjour disciplinaire , il demanda l’autorisation à Sidy Abù Ya’za de partire poursuivre sa quête et d’accomplir le Hadj à la Mecque. C’est là qu’il rencontra Sidy ‘Abdelqàdir qui lui donna l’investiture sous forme de la khirqa ou froc, tradition que l’on retrouve chez les moines des ordres religieux à travers le monde…Dénonçant toute forme de pharisaïsme , il professait dans ses sentences « le brisement du cœur du pécheur vaut mieux que le zèle content de soi du vertueux ». Le dzikr, pensée, souvenir, litanie, demeure sa pédagogie : Abandonne toi à Dieu jusqu’à ce que Son dzikr triomphe de ton dzikr ( suivant l’enseignement coranique fedzkurùny edzkurkum – alà bi dzikri ALLAH tsetma’in el qulùb).
Ses poèmes chantés à nos jours, sont qualifiés parfois de « bachiques », ce qui est réducteur même si l’on se réfère au concept métaphysique hellène des Odes dédiées à Bacchus : Bacchus dieu de la vigne chez Rome est le Dyonisos de la Grèce antique, le vin est alors le sang de ce dieu, assurant l’immortalité ; dans le Tao le vin est lié à la « vertu » de l’ivresse qui procure connaissance et initiation ;« boisson des Dieux » de l’Ancien Testament ( Deut.XXXII/37-38) , le vin est lié aux sacrifices et symbolise « la colère de Dieu » (Isaie LI/17) et dans l’Evangile de Jean (Apoc.XIV/10) , Jean pur ne buvait pas de vin enseigne le Nouveau Testament condamnant l’ivresse des boissons (GalatesV/21). Abù Médiène décrit les vertus de l’ivresse « spirituelle », il précise en fait : Parmi mes intimes et des verres qui circulent, ensorcelant les esprits / En vérité je n’ai pas besoin de boire, c’est de l’Amour de Dieu que vient mon ivresse…chante-t-il inlassablement « beyna khullàny wa ekwàsi tsudàr tsesharu el edhàn/ leysa ly aslan ‘alà eshurbi ghinà wal hawà sukry ». Ceci se retrouve aussi bien chez Ibn ‘Araby l’Andalou de Murcie que Roumy le Turc de Konya ou Omar Khayam l’Iranien ou Ibn El Fàridh l’Egyptien du Caire, tous ont célébré « le vin Amour » dans des poèmes et dzikr désignés par « khamryàt » , précisant à chaque fois : Je suis enivré par Toi, et non par une boisson ou l’opium…(Ruba’iyat de Roumy) ; Nous avons bu du vin dont nous sommes enivrés avant la création de la vigne…nos esprits sont le vin et nos corps la vigne(Khamrya d’Ibn El Fàrid).
Le Maitre Scheikh Ibn ‘Alioua (1869-1934 Mostaganem) radya Allah ‘anhu, derqaoui respectueux de la chaîne initiatique schadhilienne, commente El ghaythya sentences de Abù Médiène El Ghaouth. Revivifiant ,et non réformant , les sciences religieuses comme l’enseigne le Prophète ‘aleyhi essalàm : Dieu enverra à chaque siècle un mujaddid ( hadyth de Abù Dàwud- Malàhim, 1), le Scheikh El ‘Alaoui ( c’est ainsi qu’il est connu) enseigne cette chaîne ou silsila de Maîtres , Secours (Ghaouth), auprès de qui le croyant peut trouver assistance dans ses tourments. L’amour des créatures de Dieu est une des approches possibles du Créateur, enseigne-t-il, citant le récit de Joseph, « tenté par la beauté de la femme, qui le sollicitait, il n’y vit que la manifestation de La Beauté attribuée par Dieu à Ses créatures et cela le préserva de commettre un adultère » ( lewlà en rrà’à burhàna rabbihiCoran XII/24,31 ; Malek Bennabi rahimahu Allah,a consacré une remarquable analyse de ce chapitre XII dans son livre Le phénomène coranique). Le croyant cherche sans cesse quelqu’un pour le conduire à Dieu, ou du moins les valeurs spirituelles cachées en lui, c’est à dire la Fitra , ajoute-t-il par ailleurs , citant le verset 69 de XXIX ( l’effort nécessaire). Le muhsyn, celui qui a un « bel agir », comme le traduit J.Berque, est l’être humain éthique, altruiste, qui célèbre sa foi par l’assistance d’autrui , tel est l’islam défini, entre autres versets, par le chapitre CVII intitulé justement « l’aide », excluant toute ostentation ( ryà’). La principale « mission » du Prophète de l’islam est, selon un hadyth, de venir « parfaire les règles de la morale makàrym el akhlàq », car il est désigné dans le Coran par « doué d’une éminente valeur morale »(wa innaka la’alà khuluqin ‘adhym…LXVIII/4).
II/ EL Fitra ou Humanum : L’entéléchie de l’être humain

L’entéléchie est un concept du grec entélékheia ou achèvement, ce qui satisfait pleinement l’esprit et le cœur. Le Coran et les propos ou hadyth du Prophète enseignent que l’être humain est né dans la Fitra, ou humanum, qui le différencie de toutes les créatures . Créature parfaite, achevée, l’homme peut, cependant, descendre au plus bas par le mauvais choix qu’il fait en agissant contre sa propre nature. Il fut créé à l’image de la Miséricorde , selon un hadyth (‘alà sùratu errahmàn), et lorsqu’il « oublie » d’ètre miséricordieux envers ses semblables ou les autres créatures, il chute. Insàn, être humain, a en effet pour racine le verbe oublier nasà et accompagner annasa, l’ètre humain est ainsi oublieux et accompagnant. Par un pacte primordiale ou mythaq que rappelle le Coran VII/172, l’humanité potentialité en les reins d’Adam s’engagea pourtant à ne pas « oublier », l’être humain revendiqua le « libre arbitre », ce don amàna que lui proposa Le Créateur et que refusèrent les autres créatures , effrayées par cette charge (XXXIII/72). Cela constitue l’humanum Fitra que l’on ne peut retrouver que par « l’équité et la science », les deux vertus fondamentales de la Morale universelle, selon l’islam, cette nature primordiale évoquée par El ‘Alaoui et Abù Médiène… Lorsque l’être humain transgresse la Loi Divine, oubliant ses engagements, il régresse : ceux qui n’ont pas respecté le Shabbat furent des singes ( Coran II/65), ce verset important pour les croyants qui se trompent en sous estimant les cultes ( IV/154 ;V/60 :VII/163,166 ;XVI/124…) , à l’exemple d’Abraham , le croyant et le non croyant sont « conscience » et action.
Abraham est une oumma ou « matrie », son exemple dans la Thora et l’Evangile est rappelé souvent par les versets coraniques. L’ Evangile( Jean VIII/58) enseigne : avant que Abraham ne fut, je suis, dit Jésus ; ceci apparaît comme contradictoire avec l’histoire : Jésus est venu après Abraham. Le Coran enseigne (XXII/78) : suivez la religion d’Abraham, c’est lui qui vous nomma musulmans avant ; autre anachronisme dirait l’historiciste. Le Zohar hébreu explique que Abraham de la Genèse XII/9 doit être entendu comme « création » ou barà, le Coran explique la nature de Jésus « rouh Allah wa kalimàtuh », Esprit de Dieu mis en Marie La Vierge et Son Verbe( IV/171, entre autres versets), il est donc clair pour le croyant en ces écritures ( II/285), qu’à la création l’humain est musulman par la Fitra, et que l’Esprit (rouh) est avant la création. Le parangon qu’est Abraham nous indique le chemin de la proximité Divine : il douta, demandant à Dieu de lui montrer comment « revivre », - si non tu ne croirais plus, dit Le Seigneur, -certes non, répondit Abraham, mais cela apaisera mon cœur ; -prends quatre volatils, ramènes les contre toi, découpes les et disposes les parties autour des collines qui t’encerclent, ordonne leur de venir à toi , elles revivront selon l’ordre divin ! Ibn ‘Araby explique : Abraham est l’homme en quête de Dieu, les volatils sont ses qualités et défauts : l’exégèse littérale dit qu’il s’agit du paon, coq, corbeau et colombe, symboles de l’autosatisfaction( paon), sens du devoir réveil à la prière(coq), sens de la dignité et son respect ( le corbeau montre à Caen qu’il faut enterrer le corps de son frère Abel V/30632), sens de la Paix retrouvée après le déluge( colombe) ; les découper signifie les analyser , les mettre par parties sur les collines qui encerclent signifie les attribuer aux produits des actes que l’homme accomplit et qui l’encerclent, les conséquences de nos actes sont telles des montagnes…par la reconnaissance analytique de nos motivations et leurs acceptations en les intégrant en toute conscience en nous, en s’acceptant « tel que l’on est », nous revivront…
Abù Médiène enseigna cet humanum dans la pure tradition des Maitres tel El Muhàsiby :bil muhàsabati yassilu el ‘abdu ilà daradjeti el muràqaba / men lem yedjid fy qalbihi zàdjiren fa huwa khareb…par l’examen de conscience le serviteur de Dieu accède à la station de la contemplation de Dieu /celui qui n’a pas en son cœur une lumière ou conscience, est en ruine….
Conclusion : L’humanité est une et multiple

Cette communication ne fait qu’effleurer les enseignements de Sidi Boumédiène , ce grand Scheikh qui s’appliqua à harmoniser les enseignements exotériques et ésotériques, ne rejetant aucune approche culturelle. Tout comme son contemporain et ami Avérroès , il subit le pharisaïsme des juristes de son époque, Andalou, il vécut les différentes spiritualités de son temps, s’interdisant de juger ou exclure ce qui n’était pas conforme aux enseignements traditionnels . S’appuyant sur les enseignements coraniques prônant le respect de la diversité des hommes, leurs us et coutumes, croyances, « voulues par Le Créateur »( XLIX/13-18) , il prit pour modèle le Prophète ‘aleyhi essalàm, qu’il chanta et célébra dans toutes ses qasyda, selon l’enseignement coranique :
« C’est Lui qui a envoyé Son Messager avec la guidance et la religion du Vrai, pour la faire prévaloir sur tout. Qu’il suffise de Dieu comme témoin.
Mohammed est l’Envoyé de Dieu et ceux qui le suivent sont intransigeants à l’égard des obscurantistes, miséricordieux entre eux. Tu les vois s’incliner se prosterner, quêter une grâce de Dieu et Son agrément. Ils portent sur le visage les signes de leur adoration de Dieu. Tel est leur modèle dans la Thora et leur modèle dans l’Evangile est la semence qui pousse , que Dieu affermit, elle s’épaissit , se dresse sur sa tige émerveillant les semeurs, au dam des obscurantistes…XLVIII/28,29 »
L’amour et le service (‘ibàda)de Dieu résident en la vision unitive , par le cœur et la raison, de cette harmonie nécessaire, une humanité dont la diversité multiple n’est que « grâce » divine, Adam est adym « surface de la terre » ( Lisàn d’Ibn Mundhur), argile multicolore et multi-son ( hadyth du Prophète et versets20-22/XXX). Sidi Boumédiène enseigne :
« Considère le haut et le bas de l’existence d’un regard étayé par la raison / Tu verras que tout fait allusion à Sa Majesté de façon directe ou allégorique », il nous faut déchiffrer et lire l’écrit qu’est l’humanité, l’aimer c’est aimer Dieu subhànahu wa tsa’àlà car « el ejsàmu aqlàm wa el arwàhu elwàh wa ennufùs ku’ùs » Les corps sont des calames(qui écrivent) , les esprits des écriteaux et les àmes des coupes( remplies de boissons).(Diwàn de Abù Mayan).

El Hamdu lillàh
Salam
Références bibliographiques

Abd-El-Kadir Guilàni : par M. Ali Aini / Librairie P.Geuthner/ Paris 1967
Abd el-Kader l’Emir : par M.Chodkiewicz/ Ed. Seuil/Paris1982
Baya: Les devoirs du cœur (El hidàya ilà fara’id el qulub) Trad .A.Chouraqui/D.D.Brouwer/Paris1972
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Dermenghem(Emile) : Vie des Saints musulmans/ Sindbad /Paris 1981
Le culte des saints du Maghreb/ Gallimard /Paris 1982
Ghazàly (Imàm Abù Hàmyd) : La raison et le miracle/ Trad. Collect.UNESCO/Maisonneuve/Paris1987
Guettat (Mahmoud) : La musique classique du Maghreb/ Sindbad Paris 1980
Hadj Eddine (Ghaouthy) : Magistère en Islam ?/ in Année Canonique tome XXXI/ Inst.Catho. Paris1988
Hujwiry (Shaykh Abù’l-Hasan) : Somme spirituelle( Kashf al mahjub)/Trad.D.Mortazavi/Sindbad 1988
Ibn ‘Arabi(Muhyeddine) : Les Soufis Andalous( Rùh al quds)/Trad.G.Leconte/Sindbad 1979
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Ibn ‘Adjiba : L’autobiographie (Fahrasa)Trad.J-L.Michon/ Ed.Arché/ Milan 1982
Ibn Khaldùn : La voie et la Loi (Shifà al-sà’il…)/Trad. R.Pérez /Sindbad 1991
Ibn Ruschd (Avérroès): Accord de la Religion et la Philosophie/ Trad.L.Gauthier/Sindbad 1988
Issachar Ben-Ami: Cultes des Saints judéo-musulmans au Maroc/ Ed.Maisonneuve et Larose/Paris 1990
Junayd (Sayid et-tà’ifa) : Enseignement spirituel /Trad.R.Deladrière/ Sindbad 1983
Theillard de Chardin : Le phénomène humain/Ed.Seuil Paris 1955
Thomas d’Aquin (Saint) : Contre Averroès/ Trad.A.de Libéra/ Ed.G.F-Flammarion Paris1997
Tirmidhi ( al-Hakim) : Le sceau des saints (khatm el ‘awlya)/ Trad.S.Rezki / Ed.Albouraq Paris 2005
Toshihuko Izutsu : Unicité de l’Existence en Islam /Trad.M.C.Gandry/Les deux Océans Paris 1980
Zaehner (R.C) : Mystique sacrée-Mystique profane/ Trad. Eva de Vitray/ Ed.du Rocher Paris 1983

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Les traductions des versets coraniques et des hadyths cités nécessitent la consultation de plusieurs ouvrages, chaque auteur traduisant selon sa « sensibilité » spirituelle culturelle. Ce qui est proposé ici sont des « jalons » pour approcher les signifiés en langue arabe. Le référant reste le dictionnaire encyclopédique intitulé « Lisàn el ‘arab » ou « La langue des Arabes » de Ibn Mundhùr , un Maitre du XIII/XIV ème siècle, non encore traduit, édité par Dar el Ma’àrif / Le Caire 1960. Cheikh Hamza Boubeker (chez Fayard 1980), Jacques Berque (chez Sindbad 1990) ont proposé , entre autres auteurs, des commentaires du Coran en français riches en annotations très utiles ; Muhammad Vàlsan a, par ailleurs traduit des hadyths et khabar (traditions du Prophète de l’Islam, paroles et actes rapportés par les Compagnons) parus aux Editions de l’Oeuvre (1983) sous le titre « La Niche des Lumières » d’Ibn ‘Arabi.

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Par Ghaouthy Hadj Eddine Sari Ali | Avant | 22/05/2006 16:45 | Après | Actes des rencontres | 6 commentaires | Lu 1886 fois | Version imprimable

Commentaires

1 -
par Arslane, le Vendredi 6 Octobre 2006, 10:46
Ah le soufisme tlemcenien..!..transcendons ,transcendons celà ne changera rien au suffisme de certains. Ibn Arabi maitre de Sidi Boumediène preconisait une vie humble devant les ravages des égos égoistes..Ne descendont pas si bas: tenons le haut du moi-roi ,en passant par des tours..des forts,contreforts et fortins, pour éviter les inopportins .

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← 2 - Re:
par Anonyme, le Vendredi 15 Décembre 2006, 12:57
C'était Sidi Abû Madyân qui était le maître de Cheikh al-Akbar. Salâm 'alaïkoum!
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← 5 - ???
par Gemme, le Lundi 3 Septembre 2007, 11:48
Bonjour,

C'est quoi votre problème ?

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← 6 - ???
par Gemme, le Lundi 3 Septembre 2007, 11:52
Bonjour Monsieur Arslane.

Je m'adresse à vous pour vous dire : c'est quoi votre problème ?

Merci

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3 - contribution
par Hocine Boumediene, le Lundi 20 Août 2007, 19:14
Je possede une une traduction integrale en francais du testament etabli a jerusalem en l'an 729 de l'hagire par le petit fils de sidi boumediene qui en fit don aux bien biens habous des terres situees a hay elmaghariba,hay silsila,dhou elkaram etc..je peux le mettre a votre disposition dans un cadre prive si vous me garantissez que les autorites(le pouvoir) n'en fasse pas un fond de commerce,car ce pouvoir aurait du reclamer son diwan detenu par la syrie.

salutations fraternelles

Hocine Boumediene

waheb50@hotmail.com

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← 4 - Interessé par l'offre
par Gemme, le Lundi 3 Septembre 2007, 11:46
Bonjour Monsieur BOUMEDIENE,

je suis interessé par votre offre concernant ce document. Je viens de vous envoyer un MAil vous expliquant mes motivations pour ce document. J'espère que vous serez d'accords.

Merci d'avnace.


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