Algérie

L'enseignement des matières scientifiques en français



A la question : « Y a-t-il des gens qui pensent que parmi les choses qui pourraient améliorer (davantage) le niveau de l'école algérienne, serait d'enseigner les matières scientifiques (maths, sciences, technologie, physique, chimie) en langue étrangère et laisser les autres en arabe ' », 59%, soit la majorité, seraient de cet avis. 26% trouvent que ce serait une mauvaise chose. 10% ne savent pas, alors que 5% la trouvent ni bonne ni mauvaise, et 1% bonne si le changement de langue se fait pour l'anglais.Le score atteint est relativement élevé et il convient de tenter une explication. On a vu à plusieurs reprises dans les résultats de ce sondage que les réponses des personnes qui ne se sentaient pas qualifiées pour répondre à des questions techniques sur l'enseignement préféraient s'abstenir ou avancer une réponse conformiste. Dans le cas qui nous concerne, adopter une réponse conformiste serait d'être du même avis que celui cité dans la question. La première idée est donc d'enlever cet effet en analysant les réponses par niveau d'instruction. Si on le fait, l'analyse montre qu'effectivement la proportion de personnes favorables à la proposition augmente avec le niveau d'instruction. Elle passe ainsi de 51% pour les analphabètes à 68% pour le supérieur. En réalité, les proportions pour les analphabètes, les primaires et les moyens, sont quelque peu faussées par les importantes proportions de personnes qui répondent « je ne sais pas ». Si on ne tient pas compte de la population qui répond « je ne sais pas ». La proportion de personnes favorables à l'idée devient beaucoup plus fluctuante, mais elle atteint des niveaux élevés pour tous les niveaux d'instruction.Elle devient 69% parmi les analphabètes. Quasi identique à celle des individus du supérieur, soit 68%. Les autres variables où le niveau d'instruction ne montre pas de différences notables : les différences entre les ruraux et les urbains, les femmes et les hommes, et entre les différentes tranches d'âge qui ne montrent pas de différences notables. Le même constat peut être fait quand on analyse les réponses selon la situation individuelle. Il faut toutefois tenir compte ici de l'effet du niveau d'instruction qui se ressent fortement chez les retraités et les femmes au foyer. Ces catégories sont en effet celles où la réponse « je ne sais pas » est la plus fréquente. Pour ces catégories, la proportion d'avis favorables est « mécaniquement » surestimée. Enfin l'analyse ne montre aucune différence dans les réponses, selon que la personne est parent d'élève ou non. Au total, il semblerait qu'il y a réellement un intérêt dans la population relativement à l'enseignement des matières scientifiques en français. Ceci est assez paradoxal dans la mesure où lorsqu'on a proposé aux personnes sondées le faible nombre des matières enseignées en français comme explication au faible niveau ou au niveau moyen de l'enseignement, cette explication ne recueillait pas un score très élevé. Elle était rarement classée aussi parmi les trois raisons prioritaires. Il faudrait donc sans doute interpréter cet intérêt comme une absence de rejet a priori d'une solution, même si elle peut être « affectivement et politiquement chargée ».  >   


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