Un haut responsable de la coalition qui a requis l?anonymat cité par le New York Times avait estimé les effectifs des groupes armés entre 4000 à 5000 hommes. Ce potentiel selon ce responsable est toujours opérationnel en dépit des arrestations et des pertes subies par la guérilla. Ce qui signifie que les gisements pour le recrutement de nouveaux activistes ne se sont jamais taris. Les Américains sont confrontés à un véritable casse-tête pour neutraliser un ennemi invisible qui leur donne bien des soucis. Qui est derrière les attentats qui secouent quotidiennement l?Irak ? Seraient-ce les forces loyalistes à Saddam ? Des membres de la fameuse garde républicaine rescapés de la guerre ? D?anciens militants du parti Baâth ? Des combattants arabes ? Des activistes liés à Al Qaîda ? Le seul ennemi des forces de la coalition qui agit à visage découvert et qui est engagé dans des combats de rues contre l?occupant, c?est l?armée chiite Al Mahdi de Moktada Sadr. Tout le reste fait partie d?une nébuleuse de groupuscules armés dont il apparaît clairement qu?ils n?agissent pas sous la même bannière et sous le même commandement. Il demeure que pour les Américains il ne fait aucun doute que les attentats sont le fait de l?organisation Al Qaîda. Un nom revient dans la bouche des Américains : Abou Moussaâb Al Zarqaoui, de nationalité jordanienne, présenté comme le cerveau du réseau Al Qaîda en Irak et le principal suspect des attentats. Les Américains lui imputent une série d?attentats suicide qui ont tué environ 170 personnes. Sa tête est mise à prix pour la faramineuse somme de 10 millions de dollars. Après l?arrestation des dignitaires du régime de Saddam, c?est l?homme le plus recherché d?Irak. En avril dernier, une rumeur avait fait le tour des grands networks laissant croire qu?Al Zarqaoui avait été tué lors du siège de la ville de Falloujah par les marines. Et voilà que son mouvement Tawhid Wal Jihad fait encore parler de lui en revendiquant les derniers attentats de jeudi dernier à Baghdad qui avaient fait 90 morts. Même si la piste d?Al Qaîda est prise très au sérieux, quoique aucune preuve n?existe quant aux liens supposés entre Al Qaîda et l?ancien régime de Saddam pour justifier la présence du réseau Al Qaîda en Irak, il demeure que pour de nombreux officiers de l?état-major américain, le gros des effectifs de la guérilla est composé d?activistes irakiens. Le général américain Mark Kimmit, chef adjoint des opérations militaires de la coalition en Irak, confirme que la plupart des attentats sont commis par des Irakiens, estimant que le nombre de combattants venus de l?étranger demeure insignifiant. Selon les chiffres de la coalition, seuls 90 ressortissants arabes étrangers sont incarcérés dans les prisons irakiennes sur les 6000 prisonniers irakiens qui peuplent les geôles du pays depuis l?occupation. Il reste à savoir alors pourquoi les Américains tentent-ils à tout prix de mettre les attentats sur le dos d?Al Qaîda occultant ou minimisant l?implication des Irakiens. C?est une manière de nier l?existence de la résistance irakienne à l?occupation et d?accréditer l?idée que l?Irak est pacifiée et que la population est en phase avec les Américains.
Posté Le : 05/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bensalem Sofiane
Source : www.elwatan.com