L'ennemi de mon ennemi'

Mea culpa - Même l'église qui n'a jamais pris une position très claire dans ce conflit se ravise et demande pardon. Pardon au nom de Jésus qui était juif, au nom de la chrétienté dont les pères fondateurs étaient juifs.
Face aux crimes commis par les Allemands au cours de la Seconde guerre mondiale et aux millions de juifs exterminés, torturés, déportés ou disparus et devant l'ampleur d'une Shoa dont tout n'a pas été dit, le monde occidental n'a eu d'autre ressource que de faire justice à cette diaspora.
Quitte à commettre une autre injustice telle que la création sur les terres de Palestine d'un Etat rien qu'aux juifs. Les dizaines de milliers d'Arabes spoliés de la terre de leurs ancêtres, les morts, les emprisonnés qui se comptent par centaines de milliers n'émouvront pas la communauté européenne, l'essentiel est que le juif ait une patrie, qu'il se sente à l'aise et qu'il soit enfin chez lui.
Le malheur qui l'a touché n'a apparemment pas de prix. Les Allemands par qui le génocide est arrivé paieront à l'Etat hébreu des dommages et intérêts qui se chiffrent en milliards de marks sans compter l'or, les bijoux et les tableaux de maître qui lui seront restitués.
Les Français, dès le lendemain de la guerre, voteront une loi - la loi Crémieux - qui fera des juifs des citoyens français à part entière y compris dans les colonies et les territoires d'outre-mer.
Les indicateurs de la police allemande en France et les délateurs qui ont dénoncé des juifs seront embarqués dans le même panier à salade, jugés, condamnés et parfois même déchus de leur nationalité.
La France officielle demande pardon à ses juifs et se repent. Elle se repent à chaque fois qu'une cérémonie du souvenir lui donne l'occasion. Fresques, statues, mémorial tout est bon pour rappeler aux Français la tâche indélébile qui souille leur histoire. Et pour que le monde ne connaisse jamais plus ça, des pèlerinages sont organisés pour les adolescents jusqu'aux anciens baraquements des camps allemands.
Même l'église qui n'a jamais pris une position très claire dans ce conflit se ravise et demande pardon. Pardon au nom de Jésus qui était juif, au nom de la chrétienté dont les pères fondateurs étaient juifs.
Désormais elle s'appellera judéo-chrétienne en référence à ses profondes racines. Et ce n'est pas un hasard si Jean Paul II s'est cru un devoir de s'incliner à Jérusalem devant le mur des lamentations, geste combien symbolique et qui traduit la réconciliation entre les Chrétiens et leur source.
Et ce n'est pas un hasard non plus si Marine Le Pen a mis de l'eau dans son vin pour ouvrir les portes de son parti aux juifs qui le désirent.
L'opération est tout bénéfice pour l'extrême droite : émietter l'électorat de l'UMP, affaiblir Sarkozy et se renforcer de militants qui ont le même ennemi juré qu'elle : les musulmans.
Et c'est tout un programme.
Pas de blague'
On ne touche pas aux juifs même dans une émission télé consacrée à l'humour. Comme la chaîne publique «2» où Laurent Ruquier anime un plateau exclusivement réservé aux sketchs écrits et joués par de jeunes talents.
Lors de son passage un candidat a cru bien faire en faisant de l'esprit sur les frasques de DSK.
Il s'est vu remettre à sa place et très mal noté par un examinateur, Jean Benguigui qui est juif et qui n'aime pas qu'on se moque de ses correligionnaires'