L'ENMTP ouvre le bal Des pièces fabriquées en Algérie pour l'Espagne

S'il est notoire aujourd'hui, comme le soulignent ponctuellement tous lesobservateurs avertis de la scène économique nationale, que l'Algérie attirebeaucoup moins d'investissements étrangers qu'elle ne le voudrait - lesentreprises des grands pays industrialisés préférant les délocalisations versdes cieux plus cléments -, il reste admis qu'elle pourrait à l'avenir profiterde cette dynamique, à la condition de se donner les moyens de sortir, vraiment,des blocages administratifs, bancaires, etc. et d'une «inertie politiqueparalysante» désormais endémique. En attendant, alors que globalement, àl'évidence, notre pays reste à l'écart du flux des IDE importants dans lebassin méditerranéen, il est bien de constater que certaines de nos entreprisesindustrielles tentent de sortir de cette logique économique gravementpénalisante. Quoi qu'il en soit et pour l'exemple, à Constantine, une villedont le tissu économique est aujourd'hui en déroute et qui était pourtantconsidérée, il n'y a pas si longtemps, comme un grand pôle de l'industriemécanique, l'ENMTP, spécialisée dans la production du matériel de travauxpublics - en dépit des fatalités négatives nationales -, apporte des élémentsde réponse économiques et commerciaux favorables, aptes à sortir les entreprisealgériennes de l'impasse. C'est ainsi que dans le cadre du partenariat, scellévoilà 3 ans déjà, entre l'ENMTP et la société espagnole «EUROPACTOR»,l'information économique qui mérite d'être relayée aujourd'hui, et que dessources autorisées de l'entreprise nous ont confirmée, concerne la présence,hier, à Constantine, d'une délégation espagnole venue signer un gros contrat defourniture de pièces mécaniques et d'usinage, fabriquées dans les ateliers deAïn Smara et destinées au montage en Espagne et en Algérie (10) de 70compacteurs. C'est là une seconde étape stratégique dans le processus departenariat, la première, considérée comme une manoeuvre d'approche économiqueet commerciale, avait permis au partenaire espagnol de jauger la fiabilité etle savoir-faire de l'ENMTP, en lui confiant au départ la fabrication del'ensemble des grosses pièces (châssis, supports de roulements, le rouleau, unepartie de l'essieu, etc.) de ses compacteurs «EUROPACTOR», une marque qui estprésente principalement en Europe et en Australie. En vérité, comme le soulignefortement M. Beziane, le directeur du développement et du partenariat del'entreprise algérienne, c'est la prochaine étape qui consiste en la créationd'une société mixte, une opération en bonne voie, dont l'ENMTP attend beaucoup,puisque il s'agit là d'une véritable délocalisation de la production del'Espagne vers l'Algérie, avec un transfert de technologie appréciable, étantentendue que les compacteurs «EUROPACTOR» sont des engins de dernièregénération. L'entreprise ENMTP qui a toutes les raisons de penser que cettesociété mixte va voir le jour, dans des délais raisonnables, insiste par lavoix de M. Beziane sur l'impact économique du contrat signé, hier, en termesd'apport au plan de charge actuel de l'entreprise, la formation des techniciensqui se familiarisent avec l'intégration dans le processus de fabrication desproduits industriels d'un niveau technologique élevé.Si d'un partenariat dédié à la sous-traitance, au départ, l'ENMTP arriveà en faire une opération de délocalisation, ce sera un vrai pari économique etcommercial de gagné, sachant qu'au jour d'aujourd'hui, dans le domaine de laconstruction automobile, comme dans le secteur informatique, l'Algérie estrestée à l'écart du mouvement de délocalisation en cours dans la zone sud de laMéditerranée.