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L'enjeu de la critique de cinéma



L'enjeu de la critique de cinéma
Poursuivant son cycle d'activités consacré dans le cadre de la double célébration des 300 ans de la villa Abdeltif et des 10 ans de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, une conférence portant sur la critique de cinéma a été animée, lundi, par Nabil Nadji et Fayçal Métaoui à la villa Dar Abdeltif.Pendant plus de deux heures, les deux confrères sont revenus sur la thématique de la critique du cinéma en Algérie. Une profession qui est réduite à une peau de chagrin vu l'inexistence d'une véritable industrie du film. Le journaliste Nabil Hadji a abordé, brièvement, la genèse de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC).Un organisme qui a vu le jour en 2005 et qui dispose depuis 2008 du statut d'entreprise. De 2010 à 2015, l'AARC a soutenu 36 longs métrages, 26 films documentaires et 9 courts métrages. Nabil Hadji rappelle qu'avant les années 70 et 80, plusieurs espaces cinématographiques ont contribué au rayonnement et à la critique, entre autres, Les deux écrans et le Ciné club. D'ailleurs, plusieurs journalistes se sont spécialisés dans la critique du cinéma dans les années 1970.A l'orée des années 1990, le cinéma a connu un déficit, avec la dissolution du CAAIC, de l'ENPA et l'ANAF. Le journaliste déplore que les projections se réduisent à une avant- première, destinée à la presse nationale. Aucun réseau de distribution n'existe pour la promotion d'un quelconque film. Nabil Nadji estime que créer une tradition du film du cinéma en Algérie est difficile car le paysage cinématographique n'est pas organisé. L'orateur conclut son intervention en soutenant que le peu de manifestations organisées en Algérie sont des moments importants pour les spécialistes et les critiques de cinéma.Pour Fayçal Métaoui, journaliste à El Watan, la critique du cinéma est encore une discipline mineure dans la presse algérienne dans son ensemble. Les journalistes qui suivent régulièrement l'actualité du cinéma, qui se déplacent dans les festivals à l'étranger, qui publient des interviews avec les cinéastes ou avec les comédiens ne sont pas nombreux. «Il y a, dit-il, un sérieux problème de formation qui se pose. Il faut peut être plaider pour la création d'une grande école de cinéma qui engloberait toutes les disciplines, techniques, artistiques et critiques. Les facultés d'arts qui existent dans certaines universités doivent s'ouvrir à la critique dans le cursus de formation.La Cinémathèque algérienne, qui a un fabuleux réseau au niveau national, peut contribuer, de son côté, à la formation en réinstaurant la tradition du débat autour des films et en invitant des cinéastes algériens et étrangers à ces débats avec la presse, les étudiants, les amateurs du cinéma et le public. Cela étant dit, il est possible de devenir un critique de cinéma en ayant un talent d'écriture, une passion pour le cinéma et une certaine culture artistique». Notre confrère soutient que la critique est indispensable pour la vie d'un film. Un long métrage qui ne provoque aucun débat, qui n'intéresse aucun critique ou qui suscite l'indifférence, ne peut rester longtemps dans les mémoires.L'orateur est convaincu que le développement de la critique cinéma «dépend également, pour le cas algérien, de l'existence d'une véritable industrie cinématographique, d'un vaste réseau de salles de projection, d'une distribution régulière et organisée des films, de ciné-clubs actifs et dynamiques et de festivals et rencontres variés organisés à longueur d'année au niveau national selon des critères professionnels universellement admis. L'AARC, en tant qu'acteur culturel, peut jouer un grand rôle dans la dynamisation, voire dans la relance de l'action cinématographique nationale, en collaboration avec le mouvement associatif et les opérateurs professionnels privés. Cela peut s'insérer dans une politique culturelle nationale dotée de tous les moyens pour sa réussite».




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