Algérie

L'enjeu de l'école



Depuis trois jours, la réforme de l'éducation est au c'ur d'une évaluation dans les établissements scolaires, dans le cadre d'un processus initié par le département de Baba Ahmed. Cette évaluation se poursuivra jusqu'au mois d'avril prochain. Dans une première étape, ce sont les chefs d'établissements scolaires, les enseignants, les parents et même les élèves qui sont appelés (jusqu'au 11 février) à faire une appréciation de cette réforme, avant de passer, le 13 février, à un débat plus large au niveau des daïras, pour laisser place ensuite aux phases tracées pour cette opération cruciale qui sera clôturée par une conférence nationale de l'éducation. Qu'en sera-t-il des résultats d'une telle démarche annoncée en grandes pompes au début du mois de janvier ' Se contentera-t-on de mettre les points sur ce qui ne va pas ou bien ira-t-on jusqu'au bout, en apportant les correctifs nécessaires à une réforme qui a déjà commencé à dévoiler ses lacunes et ses dysfonctionnements à travers tous les paliers ' Des programmes et des emplois du temps chargés, des cartables lourds, des moyens pédagogiques très faibles et un niveau d'encadrement des plus lamentables pour arriver, au final, à des résultats médiocres. Il faut le reconnaître, même la qualité de l'enseignement est loin d'être satisfaisante. Ce qui est perceptible dans les résultats des examens de fin d'année. Que ce soit pour les langues (arabe et étrangères) ou pour les sciences exactes, le constat est le même. Si en terme de quantité, les taux de réussite ont augmenté au fil des ans -pour retomber l'année dernière, pour le baccalauréat par exemple- en terme de qualité, c'est très maigre comme bilan. C'est la déchéance totale. Une fois à l'université ou dans le monde du travail, les lacunes du système commencent à faire surface.
Ces lacunes continueront à se montrer avec l'arrivée à l'université de la génération de la réforme version Benbouzid. On n'en est qu'aux premiers résultats catastrophiques d'un projet mené loin des orientations des pédagogues et autres spécialistes ayant contribué à l'élaboration du rapport de Benzaghou, laissé finalement dans les tiroirs pour appliquer finalement des mesures hâtives prenant en otage des millions d'élèves qu'on a entassé dans des classes, dépourvues d'un minimum de conditions pédagogiques, que ce soit dans les villes ou dans les zones rurales. Les difficultés dans lesquelles s'est déroulée la rentrée scolaire 2012/2013 avec le manque flagrant d'infrastructures scolaires le montrent clairement Au fil des ans, nos écoles ont perdu l'essence même de leur mission et sont devenues un nid de délinquance et autres dépassements dangereux pour la société. Et dire que la préparation de l'élite de demain et des managers de l'économie commence à l'école. L'expérience a été prouvée ailleurs. Que prépare notre système éducatif pour les commandes de l'économie algérienne. Déjà que le déficit est criard. Si des solutions ne sont pas trouvées, la situation risque de s'aggraver. Pourvu qu'on s'attaque au fond des problématiques et qu'on ne se contente pas d'évaluer, d'observer et de promettre des solutions sans lendemain. L'école est l'enjeu majeur de l'heure.
S. I.


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