Algérie

L'enjeu d'une élection


Après sa visite hier en Israël où il doit rassurer l'allié sioniste sur le ferme engagement des Etats-Unis à ses côtés, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, compte se rendre aujourd'hui en Jordanie, selon le département d'Etat. L'objet de cette visite est clair, il s'agit pour l'administration Biden d'apaiser au plus vite les tensions et de mettre fin à la crise, au moment où la bande de Ghaza subit des bombardements à la fois intenses et aveugles, n'épargnant ni les habitations, ni les écoles, ni même les hôpitaux et les mosquées. Washington qui ne s'attendait nullement à cette brusque montée des tensions et n'a pu, de ce fait, avertir son allié dans la région stratégique du Moyen-orient a besoin, coûte que coûte, de sauvegarder les efforts accomplis pour amener l'Arabie saoudite, un partenaire important dans la région, à embrasser la bannière des Accords d'Abraham. Celle-ci a subi le contre-coup de l'offensive historique du Hamas, d'autant que la riposte israélienne est jugée criminelle par la rue arabe dont l'indignation ne saurait être occultée par les dirigeants des Etats normalisés, quelle que soit leur «bonne volonté» envers l'Oncle Sam et son protégé dans un Moyen-Orient très instable. Dans un tel contexte, que peut dire et, surtout, que peut faire Antony Blinken, sachant que les relations entre l'administration Biden, malgré ses propos résolument pro sionistes, et le Premier ministre d'un gouvernement israélien d'ultra droite, Benjamin Netanyahu, sont presque aussi exécrables que furent celles avec l'ancien président démocrate Barack Obama. Pour punir celui-ci d'avoir osé dicter l'abstention lors du vote d'une résolution du Conseil de sécurité contraire aux attentes israéliennes, Netanyahu n'avait pas trouvé mieux que d'aller apostropheer le Congrès américain tout en ignorant ostensiblement le premier président noir des Etats-Unis. Le chef de l'exécutif sioniste sait mieux que quiconque le rôle et le soutien dont il dispose auprès de l' American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), un puissant lobby créé en 1963, aux Etats-Unis, dont l'unique objectif est de veiller à la suprématie d'Israël. L'AIPAC apporte un soutien massif à la droite et à l'extrême droite israélienne, et se veut très proche du Likoud. Elle compte en son sein plus de 70 organisations juives de première importance dans le monde et pèse d'un poids considérable sur toutes les élections américaines. La démarche de Blinken est ainsi largement tributaire de cette donne qui explique, également, le propos de Joe Biden, déjà tourné vers 2024 et prêt à tout pour arracher une nouvelle normalisation au profit de l'Etat sioniste, malgré ses exactions barbares.
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