Algérie

L'enjeu crucial de la médiation onusienne


Pyongyang va démanteler le site nucléaire évoqué
La crise que traverse la Libye a dominé l'actualité ces derniers jours, avec la réunion à New York du Conseil de sécurité de l'ONU recevant un exposé du représentant spécial du secrétaire général, Ghassan Salamé, et celle de la tripartite ministérielle à Alger.
L'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar, piliser des autorités de l'Est, non reconnues par la communauté internationale, a annoncé hier qu'elle a resserré l'étau autour des groupes terroristes à Derna, arguant d'une percée dans les banlieues de la ville. Depuis le 7 mai, les forces de Haftar mènent une offensive pour «libérer» Derna, ville côtière de 150.000 habitants, située à 1000 km à l'est de Tripoli, contrôlée par des milices islamistes et des groupes jihadistes depuis 2011.»Les forces de l'Armée (ANL) avancent à pas sûrs vers Derna pour la libérer de l'emprise des groupes terroristes», a déclaré le porte-parole de l'ANL, le général Ahmad al-Mesmari qui a évoqué des opérations de combats parfois violents mais grâce auxquels l'ANL s'est emparée de plusieurs positions fortifiées aux abords de Derna. Le porte parole de l'ANL a en outre fait état de la mort durant ces affrontements du chef d'une unité des forces spéciales mais sans donner plus de détails sur le nombre des pertes de part et d'autre au cours de l'offensive. «L'ennemi a essuyé de lourdes pertes en hommes et en matériel», a simplement indiqué le général al Mesmari.
Le maréchal Haftar a prononcé, quant à lui, un discours dans la nuit de mardi à mercredi, dans lequel il a promis une «victoire toute proche» avant de recommander à ses combattants de respecter la sécurité des civils et de leurs biens tout en traitant convenablement les prisonniers. «Nous sommes sur le point de libérer notre pays du dernier bastion du terrorisme», a ainsi proclamé Haftar.
Certaines ONG avaient en effet appelé au respect des droits de l'homme, comme Human Rights Watch, qui dit craindre les risques encourus par les civils à Derna. Il faut dire que le siège de la ville remonte à presque deux ans, et que les aides humanitaires se heurtent à de grandes difficultés tant pour l'accès que pour la distribution. La ville est partagée entre une coalition hétéroclite de milices islamistes et des groupes terroristes aux intérêts parfois concordants et parfois opposés, les plus en vue étant ceux qui se revendiquent d'Al Qaïda et qui, par-là même, s'opposent aussi bien aux forces du maréchal Haftar qu'à celles du groupe Etat islamique (EI).
Place forte historique de l'islamisme radical, Derna qui se situe dans la partie orientale de la Libye, défie les forces de Haftar qui, en tant qu'homme fort de l'est du pays, veut coûte que coûte y imposer l'autorité du gouvernement parallèle qui exerce son pouvoir dans cette partie de la Libye et conteste l'autorité du gouvernement d'union nationale, reconnu par la communauté internationale, et basé à Tripoli. La crise que traverse la Libye a dominé l'actualité ces derniers jours, avec la réunion à New York du Conseil de sécurité de l'ONU recevant un exposé du représentant spécial du secrétaire général, Ghassan Salamé, et celle de la tripartite ministérielle à Alger où les pays voisins (Algérie, Tunisie, Egypte) se sont penchés sur la situation globale, à la lumière des derniers évènements pour proclamer leur soutien constant et résolu à la médiation onusienne. Dans ce même registre, une délégation du Parlement européen, qui vient de séjourner en Libye pour la première fois depuis six ans, a appelé mardi les pays de l'Union européenne à agir de façon concertée pour une solution politique efficace. «Pour le Parlement européen, c'est absolument crucial d'avoir une unité d'entente» en Libye, d'autant qu'on «doit déjà faire face à la présence de plusieurs acteurs régionaux qui ont chacun leur agenda», a déclaré à Tunis le vice-président du Parlement européen, Fabio Castaldo, au terme de sa visite à Tripoli.
M. Castaldo, accompagné par la dirigeante de la délégation parlementaire des relations avec le Maghreb, Ines Ayala Sender, a plaidé pour une véritable unité de «l'Italie, de la France, du Royaume-Uni, de tous les acteurs européens qui ont une histoire d'influence dans le pays: parfois on est obligés d'opérer avec les acteurs qu'on a sur le terrain, mais il faut vraiment penser sur le long terme». En filigrane de cette déclaration, il y avait un reproche adressé à l'Italie pour des négociations avec des milices afin de contrer les flux migratoires et un autre à la France pour son soutien remarqué aux ambitions du maréchal Haftar. C'est pourquoi M. Castaldo a exhorté les pays de l'UE à soutenir pleinement la feuille de route de l'ONU qui prévoit des élections en 2018, et à «avoir un engagement clair pour le respect de l'Etat de droit et la transition démocratique». Sera-t-il entendu' Pas sûr car les pays concernés obéissent à des intérêts étroits et conjoncturels qui marginalisent de facto toute autre considération.
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