Algérie

L'énigme de l'empoisonnement d'Arafat



L'énigme de l'empoisonnement d'Arafat
Qui a donné le poison à Yasser Arafat' On dit qu'il ne peut s'agir que de quelqu'un de très proche. Logique! Ce n'est pas tout le monde qui pouvait lui donner à boire ou à manger. D'ailleurs et comme pour écarter tout soupçon, sa veuve a rappelé qu'elle n'avait pas revu son mari deux ans avant sa mort...
Le corps de Yasser Arafat a été exhumé mardi dernier. Pour des prélèvements. Des experts suisses, français et russes vont les analyser. Le but est de confirmer qu'il est mort empoisonné. Mais pour comprendre il nous faut revenir sur la période qui a précédé son décès. C'est en septembre 2002 qu'Ariel Sharon (plongé à ce jour dans le coma depuis janvier 2006 après une attaque cérébrale), alors Premier ministre israélien, décide d'assiéger l'immeuble (la Mouqatâa) qui abrite les bureaux du gouvernement palestinien alors que Yasser Arafat s'y trouve. Des blindés sont déployés autour du site n'autorisant aucune sortie du leader palestinien. Il y restera bloqué deux années durant. Il n'en sortira qu'évacué en urgence vers un hôpital en France, atteint d'une mystérieuse maladie que des médecins palestiniens et tunisiens n'ont pas pu diagnostiquer. C'était le 29 octobre 2004. Lors de son transfert, Arafat se plaignait de douleurs à l'estomac et de vomissements. Les médecins français sont restés impuissants devant sa maladie qu'ils n'ont pas réussi, tout comme leurs confrères tunisiens et palestiniens, à déterminer. Yasser Arafat décède à l'hôpital parisien le 11 novembre 2004. Donc et après deux années passées enfermé dans son bureau, Arafat meurt après dix jours d'une maladie que les médecins, qui l'ont traité, ont qualifiée de «mystérieuse». Une mort suspecte donc qui aurait dû être suivie, comme c'est le cas dans pareilles circonstances, d'une autopsie. Elle n'a pas été pratiquée à l'époque. Huit années après, les autorités palestiniennes donnent leur accord à des experts suisses, français et russes pour exhumer le corps et procéder à des prélèvements en vue d'analyses qui pourraient permettre de trouver la cause du décès du leader palestinien. Pourquoi cette autopsie tardive' C'est un laboratoire suisse qui, en juillet dernier, a découvert des traces de polonium 210 sur des vêtements portés par Yasser Arafat avant sa mort. Des vêtements qui lui ont été envoyés par la chaîne Al Jazeera qui les ont eux-mêmes reçus de Souha Arafat (la veuve du leader). Avant de voir pourquoi les vêtements ont été envoyés à la chaîne de télévision, il faut savoir que le polonium 210 est une substance radioactive qui, lorsqu'elle est ingérée à très faible dose de l'ordre de moins d'un microgramme, s'attaque aux globules blancs, entraînant la mort lente du sujet. Un puissant poison avec lequel est mort, à Londres, en 2006, Alexandre Litvinenko, un ancien agent secret russe. Dans son cas, le polonium a très vite été décelé par le FBI comme étant la cause de son décès. Là aussi on peut s'interroger pourquoi, dans le cas de Yasser Arafat, le polonium n'a pas été décelé' Il est vrai que deux ans séparent les deux décès. Ce qui peut laisser penser que la science a entre-temps évolué. Comme on peut penser que les services secrets de certains pays connaissaient la cause du décès de Yasser Arafat vu la rapidité d'analyse de cette substance chez Litvinenko. Au stade actuel des événements, ce n'est plus l'empoisonnement de Yasser Arafat qui pose des doutes. Certaines voix accusent même l'Etat d'Israël d'avoir commandité cet empoisonnement. Il est certain que cette culpabilité ne pourra jamais être prouvée. Tout au plus, trouvera-t-on avec un peu de chance, la personne qui lui a fait ingurgiter le poison. Il n'y a pas de cas dans l'histoire où la culpabilité d'une «élimination» est remontée jusqu'à des services secrets même lorsque de fortes présomptions pèsent sur eux. L'affaire s'arrête toujours à l'auteur, au bras armé. Alors qui a pu empoisonner Yasser Arafat' On dit qu'il ne peut se trouver que parmi ses très proches. Logique! Ce n'est pas tout le monde qui pouvait lui donner à boire ou à manger. D'ailleurs et comme pour écarter tout soupçon, sa veuve a rappelé qu'elle n'avait pas revu son mari deux ans avant sa mort. La durée du siège. C'est elle aussi qui a envoyé les vêtements à Al Jazeera. Bien que là, on ne comprend pas facilement d'où lui est venue l'importance de ces vêtements' On terminera pour bien dire que la présence des experts russes, en plus des français et suisses, semble la surprendre. Elle a exprimé publiquement son étonnement face à leur présence. Les résultats des analyses qui seront effectuées sur les prélèvements de mardi dernier seront connus dans trois mois. La seule chose qui sera confirmée est le changement de méthode des services secrets dans les cas d'élimination d'individus. Avant le polonium, c'était la ricine, un extrait végétal, 6 000 fois plus toxique que le cyanure. Rappelez-vous, c'était la fameuse piqûre à l'aide d'un parapluie. C'était en 1978 dans le métro à Paris. La victime était Vladimir Kostov, un journaliste bulgare réfugié en France. D'où le surnom de «parapluie bulgare». A part ce signe de progrès, il n'y a pas de grandes révélations à attendre sur l'empoisonnement d'Arafat. Sauf si, par extraordinaire, des aveux interviennent pour, peut-être, soulager une conscience. Restons sur cet espoir!
zoume6@hotmail.com


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