Algérie

L'énigmatique aveu de Bouteflika



Si le contenu du message du Président Bouteflika n'a pas eu l'agrément du peuple, si l'on en juge par les manifestations spontanées qui ont marqué un peu partout le pays dans la soirée de lundi et dans la journée d'hier, il est une phrase du texte qui, par ailleurs, n'a pas manqué de jeter le trouble.Une phrase très lourde de sens et surtout qui agrée le sentiment, ou la suspicion, alimentée depuis que la santé du Président s'est mise à chanceler. Suspicion sur les faits et actes du Président que l'opinion publique comme les observateurs attribuent, sans preuve, depuis le début des ennuis de santé du premier magistrat du pays à son conseiller de frère, parfois à l'entourage. Une phrase du message où le président de la République dit, en effet, explicitement : «Il n'y aura pas de cinquième mandat et il n'en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m'assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l'assise des fondations d'une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos v?ux». Pour une zone d'ombre, c'en est une grosse. Voulait-il dire que, dès le départ, son intention à lui était, et est toujours, la prolongation du 4e mandat ' Sinon, comment un Président sortant se retrouve candidat à sa propre succession à son insu ' Il est à se demander également comment a été enclenché le processus depuis la convocation du corps électoral, et quelle démarche comptait suivre le président de la République. Des faits qui renforcent l'information relayée par le Soir d'Algérie, le 16 décembre dernier, lorsqu'il annonçait : «L'élection présidentielle qui devait se tenir en avril 2019 n'aura tout simplement pas lieu. Une situation politique inédite que le pouvoir a bien préparée depuis quelques semaines en vue de permettre à Abdelaziz Bouteflika de contourner l'épreuve électorale et demeurer à la tête de l'Etat au-delà de son actuel mandat qui devait s'achever à la fin du mois d'avril.» Puis au Soir d'Algérie de préciser que le plan prévoyait «une nouvelle révision constitutionnelle, très limitée, cette fois, et qui prévoit deux amendements seulement. L'un de ces deux amendements concernera, certainement, l'article traitant du seul cas de figure prévoyant une prolongation du mandat du président de la République. Un cas de figure limité à une seule situation : une situation de guerre».
Azedine Maktour

GOUVERNEMENT
Bedoui prend ses fonctions de Premier ministre
M. Noureddine Bedoui a pris ses fonctions de Premier ministre, mardi, lors de la cérémonie de passation de pouvoirs, avec son prédécesseur, Ahmed Ouyahia, au Palais du Gouvernement à Alger. Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette cérémonie, M. Bedoui a exprimé sa reconnaissance au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la confiance dont il a été investie, s'engageant à «?uvrer sans cesse pour être à la hauteur de cette confiance». Le Premier ministre, qui a tenu à rendre un «vibrant hommage» à M. Ouyahia, a salué «ses efforts consentis en faveur de l'Algérie». Pour sa part, M. Ouyahia a présenté ses remerciements au Président Bouteflika pour la confiance dont il a été investie, exprimant sa reconnaissance pour «le soutien indéfectible» apporté par le président de la République, tout au long de ses missions en tant que Premier ministre. Félicitant le nouveau Premier ministre pour la confiance dont il a été investie, M. Ouyahia lui a souhaité la réussite dans ses missions, rappelant que «M. Bedoui, de par sa longue carrière, n'est plus à présenter». «J'ai eu l'honneur de travailler avec lui pendant presque 20 mois», a-t- il soutenu.


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