Algérie

L'énigmatique appel de Bouteflika à une course au pouvoir



Le président Bouteflika appelle étrangement la classe politique à se lancer dans une course au pouvoir.Dans un message à l'occasion de la Fête de la victoire, lu hier par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, le chef de l'Etat, dont le mandat arrivera à expiration en avril 2019, relève la nécessité d'une confrontation de programmes entre partis politiques, qu'il invite à contribuer à un mouvement démocratique. «Il est nécessaire que notre société continue à promouvoir la culture des droits et des libertés et la préservation de ses intérêts collectifs et suprêmes.
Dans le même ordre d'idées, la scène politique doit connaître une diversité, une confrontation de programmes et une course au pouvoir. Cependant, il est du devoir de tout un chacun de contribuer à ce mouvement démocratique pluraliste en plaçant l'Algérie et les intérêts suprêmes de son peuple au-dessus de toute autre considération», souligne-t-il dans ce message.
Cet appel à une course au pouvoir sonne comme une invitation adressée aux partis politiques pour qu'ils se préparent à la présidentielle. Une présidentielle qui interviendra dans une année. La phrase du président de la République reste énigmatique. Elle peut être diversement interprétée. Pour certains, c'est une annonce indirecte de sa volonté de rester au pouvoir, car il demande, en même temps, aux partis de placer l'intérêt général au-dessus des considérations personnelles.
Pour d'autres, c'est un appel qui n'affiche pas clairement les intentions présidentielles du chef de l'Etat. Il est vrai que l'idée d'un 5e mandat, qui circule depuis quelques mois, paralyse la classe politique et hypothèque tout espoir d'alternance au pouvoir. Les agitations de certains suppôts du système, appelant à un 5e mandat, qui ont vite cessé, rajoutent ainsi de la confusion dans un pays qui manque terriblement de visibilité politique. L'Algérie est encore aujourd'hui suspendue à la volonté du président Bouteflika de briguer ou non un autre mandat.
En attendant plus de clarté sur ce sujet, le chef de l'Etat tente ainsi de vaincre le pessimisme qui gagne les Algériens en raison, notamment, de la conjoncture économique de plus en plus difficile. Il assure ainsi que «notre pays est capable de sortir, indemne et victorieux, de nos difficultés financières actuelles et conjoncturelles».
«Aujourd'hui, et face aux fluctuations du marché international (du pétrole) qui ont entraîné la perte de la moitié de ses recettes extérieures, l'Algérie s'accommode de la situation et veille, dans le cadre de la souveraineté nationale, à mobiliser ses capacités pour sortir de ce tournant difficile, maintenir le processus d'édification et s'orienter vers une économie affranchie de la dépendance excessive aux hydrocarbures», ajoute-t-il comme pour rassurer l'opinion publique.
Le chef de l'Etat demande, cependant, aux Algériens de faire des sacrifices. «J'exhorte tous les enfants de ma patrie à suivre l'exemple de nos glorieux chouhada et de nos vaillants moudjahidine et à méditer les différents événements que l'Algérie a surmontés avec succès depuis le recouvrement de notre indépendance et de notre souveraineté nationale», soutient-il, estimant que «la Fête de la victoire doit nous inspirer d'autres victoires sur le sous-développement, la régression et la division pour surmonter les crises et les situations difficiles à travers le resserrement des rangs et la mobilisation des énergies et en prenant exemple sur nos glorieux ancêtres pour la préservation de l'unité nationale et la souveraineté de nos décisions, dans tous les domaines, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur».


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