Algérie

L'engrenage des impunités



Si Madjer continue dans son ignorance criarde du coaching pro, il ne tardera pas de faire exploser et la sélection nationale et le football algérien. Depuis sa prise en main de ce l'EN (équipe nationale) l'ex star des années 80 se fait plus remarquer par ses déclarations et les critiques des joueurs (et des médias) que par des résultats positifs, ou, au moins de bonnes prestations. L'épisode de Feghouli et de M'Bolhi d'hier est venu donner une bien piètre image du football algérien et confirmer l'amateurisme avec lequel l'entraîneur gère son groupe. Mais Madjer, pour cette fois, n'est pas le seul coupable.Le refus de ces deux joueurs de répondre à la convocation de rejoindre l'EN , avec des excuses saugrenues, est inacceptable. Dire non à la sélection pour « rendre la pareille » à l'entraîneur (qui ne les avait pas convoqués auparavant) est ridicule de la part de personnes se présentant en tant que professionnels. Quel que soit les relations avec le coach des Verts, un international ne peut pas se permettre de refuser une convocation de l'EN. La sélection nationale est une ligne rouge.
Feghouli et M'Bolhi doivent beaucoup, si ce n'est pas tout, à leur statut d'international algérien. Leurs bonnes prestations (excellentes même pour le cas du gardien de but, surtout lors des deux coupes du monde auxquelles il a participé) avec la sélection nationale depuis l'époque de Wahid Halilovic ne peuvent pas leur permettre de snober l'EN. Porter le maillot national est un honneur pour chaque joueur. Ces querelles enfantines entre le coach et ses joueurs ne peuvent pas passer sans qu'il n y est des sanctions exemplaires. L'impunité (malheureusement elle touche la quasi-majorité des secteurs en Algérie) ne doit plus exister. L'insolence de ces internationaux n'est pas à son premier « coup ».
Ces deux joueurs, avec d'autres, étaient d'ailleurs derrière le départ, en octobre 2016, de l'ex coach des Verts, le serbe Milovan Rajevac. Ce dernier, qui avait réussi avec le Ghana (quart de finale de la coupe du monde 2010), n'aura duré que trois petits mois à son poste. Le président de la FAF à l'époque, Raouraoua, avait obtempéré aux caprices des joueurs et limogé Rajevac. En échange, le prédécesseur de Zetchi avait demandé une qualification au mondial. Et depuis c'est la descente en enfer. Le mondial russe se disputera sans les Verts et l'euphorie autour de la sélection se conjugue au passé.
Cette décision de faire plaisir à l'enfantillage de ces joueurs, a été catastrophique pour la suite. Et depuis, la série des impunités na pas cessé et en parallèle les joueurs sont toujours choyés. Il suffit que quelqu'un les énerve pour qu'ils se remettent à sucer leurs pouces et à demander la satisfaction de leurs frasques.
Madjer a son lot de dérives également. L'un des meilleurs exemples de son inaptitude de mesurer l'importance de son statut à la tête du staff technique de l'EN, est sans aucun doute sa persistance à défendre le gardien Faouzi Chaouchi. Ce dernier, à l'avenir prometteur en 2009, et qui depuis ne se distingue que par ses comportements anti-sportifs inadmissibles. Contre vents et marais Madjer le reconvoque (alors que le joueur a 34 ans) en équipe nationale balayant d'un revers de main tout ce qui est lié à la notion d' « exemplarité ». Porter le maillot national c'est aussi être un modèle pour les jeunes. Comment peut-on l'être alors qu'on a été condamné par la justice pour agression contre un policier ! Comment peut-on aspirer à être respecter quand on ne respecte pas son statut !
Certains oseront poser la question : pourquoi demander l'exemplarité seulement aux acteurs du football ! Mais pourquoi-pas commencer par ce qui intéresse des millions d'algériens !
L'impunité galopante et la négligence de la notion d'exemplarité sont deux principaux maux du "paysage" algérien. Ne pas lutter contre c'est ouvrir les portes à toutes les dérives.
Salim KOUDIL
@SalimKoudil
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