l'engouement pour le culte du corps

A l'instar des femmes, la gent masculine accorde une grande importance à son corps.Ils sont assez nombreux à franchir le seuil d'un institut de beauté, d'un spa ou encore d'un centre de thalasso, en fin de journée ou durant le week-end, à la recherche de soins apaisants. Dès qu'ils dépassent la trentaine, les hommes commencent à accumuler de la cellulite sur certaines parties du corps. A cela s'ajoutent le stress, le mal de dos et les tensions engendrées par le rythme accéléré de la vie professionnelle. Alors, rien de tel qu'un bon massage pour se débarrasser de ces maux. Selon un spécialiste dans le domaine, ces techniques de massage permettent une relaxation intense, ainsi qu'une aide à la circulation sanguine et l'élimination des toxines.
S'ils sont pratiqués quotidiennement, ces massages peuvent aider à rajeunir le corps, à améliorer son aisance quotidienne, mais également son apparence. Une petite tournée intéressante à travers certains spas de la capitale éclaire un tant soit peu sur la fréquentation de ces lieux par les hommes. En nombre important, la plupart des instituts de beauté et de remise en forme proposent, certes, une variété de soins aux femmes, mais restent tout de même réticents quand il s'agit de prodiguer des soins et des massages aux hommes. L'enseigne de luxe, «Zohara Parfums», cumule 14 boutiques et des espaces de spa à travers certaines wilayas du pays. Mme Hélène Perrotte, P-DG de la chaîne «Zohara Parfums», indique qu'aussi bien les femmes que les hommes ont accès à ses instituts de beauté et de relaxation.
«Nous acceptons les hommes dans nos instituts de beauté. Il s'agit d'une clientèle haut de gamme qui fait attention à ses mains, à ses pieds et à sa peau. Ils demandent en priorité les manucures, les pédicures ainsi que les soins du visage», explique-t-elle. Les espaces de soins, chez «Zoahra Parfums», peuvent se targuer de posséder des structures de très haute qualité avec l'utilisation de prestigieuses marques, à l'image, entre autres, de Guerlain, l'Oréal et de Yves Saint-Laurent. Pratiqués par des professionnelles formées directement par les marques en France, les soins de l'institut proposent des instants de détente et de beauté aussi magiques qu'inoubliables.
C'est du moins ce que souligne la première responsable de cette firme de parfums et de soins corporels de luxe. Dans un quartier populaire de la capitale, une gérante d'un salon de coiffure et de soins divers révèle que depuis l'ouverture de son établissement, il y a trois ans, elle a axé ses prestations uniquement en direction des femmes. Elle avoue que plusieurs personnes de sexe masculin sont venues frapper à sa porte pour bénéficier de certaines prestations. «L'emplacement de mon salon au sein d'un quartier populaire ne me permet pas d'étendre mes services aux hommes. Les mentalités sont encore sclérosées. Je ne veux pas avoir de problèmes avec les gens du quartier», révèle-t-elle.
Mohamed, un adepte des massages dans un institut de remise en forme, situé à l'ouest d'Alger, estime que le corps a aujourd'hui un rôle considérable dans notre société d'image. «C'est ce qui explique mon engouement pour le culte du corps, le bien-être, la santé, la nutrition et la prise de conscience de l'importance de bien entretenir sa mécanique pour durer dans le temps. Je pratique depuis deux ans des séances de massage et de natation dans cet établissement de référence. Mais dommage que les gestes des masseurs soient agressifs. Un personnel qualifié pour les massages fait atrocement défaut», argumente-t-il. Ali, un autre connaisseur, ne mâche pas ses mots, il soutient que le personnel est pressé d'en finir avec les clients.
«C'est comme s' ils s'acquittaient d'une corvée. Ces jeunes n'ont pas suivi une formation adéquate. Ils exercent ce métier pour éviter d'être pris dans le filet du chômage», soutient-il. Rachid, universitaire, se limite à ses séances hebdomadaires de massage, découlant de la mésothérapie. «Cette thérapie qui agit sur la peau, les muscles, les tendons et les ligaments me convient à merveille. Je pense que les esprits devraient s'ouvrir davantage sur le modernisme. Nous n'avons pas encore acquis cette mentalité pour fréquenter en toute liberté les instituts de beauté», confie-t-il. La plupart des personnes rencontrées sont unanimes pour affirmer que les instituts de beauté et de soins se comptent sur les doigts d'une seule main. Au XXIe siècle, certains tabous devraient être brisés. Ne dit-on pas que la santé et le bien-être sont primordiaux '