Algérie

L'enfant terrible de arch Ihassenawen



L'enfant terrible de arch Ihassenawen
Evocation n Des journées en hommage à Cheikh El-Hasnaoui seront organisées dans le courant de ce mois (22 et 23 juillet) par l'Association culturelle «Les amis de cheikh El-Hasnaoui».A La maison de la culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou beaucoup d'activités sont prévues. Le clou de cette manifestation est l'organisation d'un concours de poésie le 23 juillet 2016. Le public sera convié à faire le tour d'une exposition sur la vie du chanteur et ses ?uvres.S'ensuivra une virée à la demeure natale du Cheikh, sise à Taâzibt-Ihessnawen, à 10 km du chef-lieu de la wilaya. Pour le deuxième jour de cet hommage, la salle du petit théâtre de la Maison de la culture abritera la projection d'un film documentaire retraçant la vie et le parcours du chanteur. Une conférence-débat, une table ronde et des témoignages seront au menu pour clôturer l'événement.?Cheikh El-Hasnaoui, l'écorché vif, l'interprète à la voix si particulière, pour ne pas dire éraillée, aux textes considérés tabous?alors dans?cette Kabylie où dire la femme, la chanter, l'habiller de mots d'amour jusqu'à la sublimer était sacrilège, continue, et c'est là le prodige,?près d'un siècle après?sa première?chanson?«A yema yema», d'être apprécié par?un public jeune.? De ses?textes, qu'ils soient en arabe ou en tamazight, émanent un appel, une souffrance, le poids du secret?et une grande part de confidentiel. Sans parler du côté sensuel qu'il introduit dans ses interprétations bousculant une société rurale jalouse de ses principes moraux.Il faudra attendre la génération d'Aït Menguellet et Matoub, pour que la chanson kabyle vienne à dépasser, au début de leur carrière, quelques interdits imposés par?un code coutumier qui?intervenait jusque dans le respect du langage à tenir. Qui n'a pas écouté?sans ressentir de l'émotion la chanson fétiche «Fadhma» amie-amante, entrée dans la légende, mystérieuse cousine aimée sans espoir pour laquelle il clame sans retenue sa passion... La force créative d'El-Hasnaoui va plus loin avec des paroles qu'alors aucun? chanteur de l'époque n'a atteint.?Comment ne pas être remué par «El kess nel kess», des paroles, une musique que le Maître?avait le génie de créer : «O chemin assouvi?des pas de jeunes femmes avant le lever du jour... que ne puis-je être la pierre sur laquelle se pose leur pied... Ourdia aux grands yeux, de jupe en cheich habillée et bracelets, comment faire pour m'abreuver de sa présence...».?Dans le même registre musical parolier, «Asmi nella dhigourdene» (lorsque nous étions encore enfants), évoque les premiers jeux entre le jeune garçon et la fillette sur le seuil de la porte?ou plus exactement dans la cour, puis les premières amours, les premiers émois, un monde?de rêves à peine éclos, flétri par la sentence?des parents s'opposant aux sentiments du couple. Et, El-Hasnaoui, loin de son village, doit recourir à la musique pour adresser un message à son aimée, dévoilant ce qui devait rester secret?: «Prend ton mal en patience, toi la belle aux bracelets d'argent et ne prête pas attention à ceux qui disent que je t'ai abandonnée...»Leila N.l Alors que le chant sacré religieux et achwiq intervenaient comme unique moyen musical dans cette Kabylie austère, El Hasnaoui le poète libertaire, lui a balayé les interdits. Ses?textes en arabe algérien également ne s'embarrassent pas de contraintes en recourant à des thèmes qu'on devait passer sous silence?: «Bnet ?sohba?», (Les filles de joie),?«?Ana el memhoune»,?«Ya mahla ahlil noudjoum ou el kamar?»,?«?A'tini aachqa». Qu'on ne s'y méprenne pas, El Hasnaoui certes a été celui qui a magnifié la femme et l'amour (Ourdia, Fadhma, Zahia, Tiqvaliyine etc?), cependant, le contexte religieux n'a pas été négligé «Rabi Maaboud», «Cheikh amokrane?»,?«? Sidi Rabi dharezaq» expressions de sa foi, lui l'enfant de la zaouia. Cheikh El Hasnaoui ou Mohamed Khelouat de son vrai nom, une fois parti en France ne reviendra plus?au «?pays?». Une rupture?' Pas tout à fait, puisque durant toutes ses années d'exil, il a continué à chanter ses grandes amours, sa terre natale, ses filles et l'Algérie «?El djazair tathhouwel?». Il aurait eu 116 ans?l'enfant terrible de? Aarch ?Ihassenaouen, que nombre de ces admirateurs ne peuvent?se ?passer d'écouter. Alors et à chaque fois, il y a comme un trouble qui étreint la gorge. «O chemin assouvi?des pas de? jeunes femmes avant le lever du jour ? que ne puis-je être?la pierre sur laquelle se pose?leur pied ?» L. N.?


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